* Désormais, la Majorité sortante peut espérer trouver des relais dans des terres jusque-là inaccessibles au Raïs.

La méga-plateforme électorale estampillée Front commun pour le Congo (FCC) a entamé le dimanche 1er juillet, son programme d’installation. La première phase a été consacrée à la signature, le même dimanche et hier lundi, de la charte du Front. D’abord par des chefs de composantes des forces politiques et sociales membres, le comité stratégique de la retraite gouvernementale et les membres du Gouvernement d’union nationale. Les regroupements politiques membres du FCC ont, quant à eux, posé le même acte hier lundi 02 juillet.

Par ailleurs, la cérémonie de signature de la charte devra se clôturer ce mardi 03 juillet. Y sont attendus : les présidents des regroupements politiques, les personnalités indépendantes et la Société civile. A un peu plus de cinq mois de la date fatidique du 23 décembre prévue pour la tenue effective des élections en RD Congo, cette activité du FCC vaut symbole. Mais aussi, un signal fort que la famille politique du Président Joseph Kabila envoie à tous ceux qui émettent encore des doutes, quant au respect du calendrier du scrutin publié le 5 novembre 2017 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Au-delà de son caractère conformiste et même formaliste, la signature de la charte du FCC renseigne suffisamment sur ses enjeux. L’histoire retiendra que des acteurs politiques ayant des bases sociologiques naturelles avérées, ont adhéré au FCC. Parmi eux, juste à titre indicatif Jean-Lucien Bussa, José Makila, Justin Bitakwira, Lumeya Dhu Maleghi. Qu’on les aime ou qu’on ne les aime pas, ces trois personnalités ont, chacune, leur ancrage dans leurs milieux d’origine. Autant le nom de Jean-Lucien Bussa ne sonne pas creux à Budjala (Sud-Ubangi), autant José Makila compte pour Gemena. " L’homme aux proverbes " est comme un poisson dans l’eau à Uvira (Sud-Kivu), terre natale de son inamovible et "immortelle " grand-mère.

LA BASE POLITIQUE DU RAIS ELARGIE
La plus grande leçon à retenir des signatures en séries, de la Charte du FCC, c’est que son initiateur Joseph Kabila, a réussi à élargir sa base politique. La Kabilie qui ne comprenait naturellement que la Majorité présidentielle (MP), avec le Parti lumumbiste unifié (PALU) comme l’unique allié, voit dorénavant ses frontières s’élargir. Non seulement en termes de gadgets mais aussi et surtout, des personnalités. Des acteurs politiques qui adhèrent à la plateforme avec leurs bases respectives et qui vont, à coup sûr, permettre à la majorité sortante de trouver des relais dans les entités ou coins du très vaste territoire national, jusque-là inaccessibles au Raïs ou par le Raïs - C’est selon.
Vu des analystes, la balle se trouve désormais dans le camp aussi bien du Président Joseph Kabila, inspirateur du FCC que du noyau dur de cette même plateforme. Car, une fois l’effervescence passée, il leur appartiendra de savoir gérer tout ce monde. C’est-à-dire les personnalités politiques ayant librement accepté de souscrire à l’idéal du combat de la Kabilie newlook. Ici, il est donc question d’éviter des frustrations par la suite. D’ores et déjà, certains observateurs estiment qu’à l’évidence, la tâche ne semble pas facile pour le Comité de stratégies présidé par Henri Mova Sakanyi, actuel vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. Car, l’expérience renseigne que plus la maison est grande, plus sa gestion pose problème. Pour le coup, il s’agit ici de la gestion des ambitions.

UN BIG EVENT A QUELQUES MOIS DES ELECTIONS
Selon que l’on soit membre ou sympathisant d’un parti de l’Opposition, la naissance du Front commun pour le Congo pourrait passer pour un non-événement. Normal. Toutefois, plus d’un observateur dépassionné de la scène politique rd congolaise pense que le FCC qui démarre ses activités à grande vitesse depuis le dimanche dernier, est un " big event ". Ce, au regard des personnalités qui y ont adhéré et qui comptent dans leurs fiefs sociologiques.
Lorsqu’on débat des sujets d’intérêt national, nombreux sont des Kinois qui, malheureusement, ont tendance à réduire le pays à la seule ville de Kinshasa. Voilà donc une perception tout aussi erronée et qui biaise souvent le raisonnement. Capitale politique du pays, certes, Kinshasa n’est cependant pas toute la RD Congo. A preuve, la très récente histoire des élections de 2006 et 2011 renseigne qu’en matière électorale, un candidat peut avoir été le mieux élu des Kinois, alors que dans l’arrière-pays, ce dernier a fait piètre figure en termes de suffrages obtenus. Moralité, le meilleur des Kinois n’est pas proclamé parmi les candidats ayant gagné l’élection.
Le même scénario s’est produit ailleurs, à plusieurs milliers de kilomètres des frontières nationales. On se rappelle qu’en France, par exemple, Jacques Chirac avait plus d’une fois (81-88), battu François Mitterrand à Paris. Mais ce succès parisien n’avait jamais suffi pour que Chirac l’emporte in fine. La circonscription électorale d’un candidat Président de la République étant le territoire national dans son ensemble, on devrait donc se grader de considérer Kinshasa comme le pays entier. De ce point de vue, le FCC est un grand événement. Mais tout le problème reste la fameuse et épineuse gestion des ambitions des membres qui la composent. Qui fera quoi ? Mais si ça tourne au copinage, le FCC risque de faire flop. Grevisse KABREL
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