Faut-il une candidature commune de l’Opposition au scrutin présidentiel du 23 décembre prochain en RD Congo ? Si oui, à quel moment les différents candidats affichés jusque-là, doivent-ils se mettre d’accord autour d’un plénipotentiaire de l’Opposition ? Sinon, comment cette même Opposition peut prétendre gagner le scrutin de décembre, en alignant en même temps plus d’un postulant qui devront affronter l’unique ticket du camp du pouvoir ?

C’est donc autour de cette problématique complexe que notre consœur Top Congo FM, média privé émettant de Kinshasa a organisé son émission " le Débat " du mardi 17 juillet en cours, avec comme invitée Mme Eve Bazaïba Masudi, Secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC). Et dire que Forum des As a eu l’occasion de suivre cette émission de bout en bout.
Seule face à tous, le secrétaire général du parti cher à Jean-Pierre Bemba devait donc répondre à une pluie de mails SMS et autres messages enregistrés sur le compte Wattsapp de la radio de notre estimé confrère Christian Lusakweno.
Décomplexée, Eve Bazaïba a donc dû affronter toutes les questions. Y compris les plus embarrassantes. Car, si certains intervenants sont restés sur le thème du jour, d’autres sont carrément revenus sur la présence d’Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), principal parti de la coalition au pouvoir, et André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle (MP). Selon ce groupe d’auditeurs de Top Congo FM, participants à l’émission " le Débat " du mardi dernier, la présence de ces deux grandes figures de la famille politique du Président JOSEPH Kabila levait bel et bien le pan d’un deal entre le parti de l’venue du port à Gombe et le camp du pouvoir, dns la perspective du scrutin à venir.
Dans ce même registre, d’autres intervenants, sans le moindre filtre, sont revenus sur la rumeur autour de 100.000$US que la Majorité présidentielle aurait gracieusement donné au MLC, à titre de soutien financier à son troisième Congrès extraordinaire sur la requalification et l’orientation du parti pour une alternance crédible, organisé du 12 au 13 juillet en cour, au centre catholique Nganda, dans la commune de Kintambo à Kinshasa. Et, comme pour étayer leurs propos sur un projet de " mariage " MLC-MP, les auteurs ont, en outre, évoqué ce qu’ils ont eux-mêmes qualifié de célérité étonnante, dans le dossier de demande et d’obtention du visa congolais par Jean-Pierre Bemba, encore à Bruxelles.

UNE REPLIQUE SANS AMBAGES
Tel un enseignant devant un auditoire hétérogène, Eve Bazaïba a réussi à bien ménager ses interrogateurs. Cette ancienne sénatrice et présidente de la Commission socioculturelle de la Chambre haute du Sénat, élue députée nationale en 2011, a donc trouvé des réponses à toutes les questions. Une réplique sans ambages et qui donnait à croire que l’invitée de Top Congo FM avait une parfaite maitrise de sa matière.
En ce qui concerne, premièrement la présence d’Emmanuel Ramazani Shadary et d’Alain-André Atundu au congrès du MLC, Eve Bazaïba déclare que ces deux émissaires de la MP étaient invités au même titre que des ambassadeurs et autres chefs de mission diplomatique en poste à Kinshasa. Et donc, rien d’un deal.
" Le congrès, comme n’importe quelle réunion de grands enjeux, comprend deux parties. La première étape est consacrée aux solennités ouvertes à tout le monde. Et, la deuxième partie est celle exclusivement réservée aux plénipotentiaires de la structure organisatrice. Pour le cas de figure, le MLC. Et, c’est au cours de cette deuxième étape que nous avons abordé et examiné toutes les questions politiques de l’heure. Ce, en l’absence de tous nos invités et de tous les autres membres non autorisés du parti, fussent-ils détenteur de la carte MLC ", réplique Eve Bazaïba, avant de balayer d’un revers de la main, toutes les allégations sur une prétendue enveloppe du PPRD au MLC, précisant qu’il s’agit de folles rumeurs.

OUI A UNE CANDIDATURE COMMUNE, MAIS…
S’agissant du projet de candidature commune de l’Opposition à la présidentielle de décembre prochain, le MLC par la bouche de son SG, se déclare favorable. Mais le consensus à ce sujet ne doit pas se dégager au stade actuel du processus électoral en cours.
" Toutes les candidatures affichées jusque-là, y compris celle de Jean-Pierre Bemba investi à ce titre par le congrès de son parti, son des candidatures à une candidature ", déclare Eve Bazaïba. Au MLC, on soutient le schéma selon lequel chaque candidat dépose librement sa candidature, quitte à se mettre d’accord par la suite autour de celui qui devra porter l’étendard de l’opposition au scrutin présidentiel. En d’autres termes, le candidat commun de l’Opposition sera choisi après la publication des listes définitives par la Cour constitutionnelle.
Par ailleurs, le parti cher à Jean-Pierre Bemba estime qu’il serait hasardeux, au stade actuel du processus électoral en cours, de présenter une candidature commune ou unique de l’Opposition -c’est selon -alors qu’on ignore encore le sort réservé à chacun des postulants. Pour Eve Bazaïba, l’option levée par le parti procède d’une stratégie électorale.

CONTROVERSE AUTOUR D’UNE STARTEGIE
Aussitôt après l’intervention du SG du MLC, la stratégie électorale dévoilée a été transformée en une question de sondage mercredi 18 juillet, toujours sur Top Congo FM. Et, une fois encore, plusieurs centaines d’auditeurs de cette radio, aussi bien au pays qu’à l’étranger, y ont répondu. Sans le moindre tabou. D’un côté, les partisans du schéma MLC. De l’autre, ceux qui s’opposent farouchement à ce projet. Dans l’un et l’autre camp, les arguments ne manquent pas.
Les partisans du " OUI " pensent qu’à l’étape actuelle du processus, il serait imprudent de présenter un candidat commun ou unique de l’Opposition au scrutin présidentiel. " Qu’adviendrait-il si, in fine, la candidature présentée venait à être rejetée pour diverses raisons ", s’interrogent-ils.
Par contre, les " NON " estiment que renvoyer cette question à plus tard, risque d’être contre-productif pour l’Opposition. " Quel est ce candidat qui accepterait de débourser ses milliers de dollars au titre de paiement de la caution exigée, pour ensuite s’effacer au profit d’un autre", s’interrogent à leur tour, les tenants de la deuxième thèse. Pas tout. Car, les mêmes personnes sondées pensent que l’argent qu’on aura gaspillé pour une garantie non remboursable qui n’aura servi à rien, pourrait bien soutenir la campagne électorale d’un candidat commun choisi après consensus. Ce, avant même le dépôt de candidatures, prévu du 25 juillet au 8 aout à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
A cinq jours de cette échéance, tout laisse à penser que l’Opposition est bien loin de se mettre d’accord autour d’une candidature commune. Moralité, la thèse du MLC fait son chemin sans désemparer. Pourvu que cette stratégie soit porteuse de bons résultats.
Laurel KANKOLE
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