* La Belgique attend des autorités congolaises la levée des mesures portant ’’cessation des activités de la Maison Schengen, fermeture des consulats généraux de Lubumbashi et d’Anvers, réduction des fréquences de Brussels Airlines’’... et un consensus sur les modalités de fonctionnement d’ENABEL en RDC.

Bruxelles est disposée à améliorer ses relations diplomatiques avec Kinshasa. Philippe Bronchain, le chargé d’affaires de l’ambassade de Belgique en République démocratique du Congo, l’a clairement signifié le 21 juillet dernier lors de son adresse à l’occasion de la Fête nationale belge. Célébrée dans l’enceinte de l’ambassade, la fête n’a toutefois pas connu la présence des officiels congolais à qui le message était destiné.

C’est dans la vaste et verdoyante cour de l’ambassade de Belgique sur le boulevard du 30 juin que s’est tenue, le samedi dernier, la célébration de la Fête nationale belge. Triés sur le volet, les invités venus par centaines ont été accueillis par un discours chaleureux, courtois, diplomatique voire optimiste du Chargé d’affaires del’ambassade. Juché sur ’’un perchoir’’, Philippe Bronchain a tenu, de prime abord, à rendre un vibrant hommage aux nombreux Congolais qui ont communié avec les Belges pour soutenir l’équipe des Diables rouges lors du Mondial Russie 2018.
"Cette troisième place, dit-il, est le résultat d’un travail remarquable, mais aussi de valeurs aussi importantes que le sens du collectif et la volonté de gagner. Cette campagne de Russie aura été l’occasion de moments d’union et d’émotion, y compris à Kinshasa, où des retransmissions des matchs ont été organisées". Pour Philippe Bronchain,l’analogie vaut son pesant d’or : cette symbiose, relevée lors du plus grand rendez-vous sportif mondial, mérite d’être maintenue.

LES ATTENTES DE BRUXELLES
"L’année qui vient de s’écouler depuis la tenue de la dernière réception du 21 juillet a été, à de maints égards, riche en événements. Et je voudrais revenir plus particulièrement sur quatre d’entre eux qui auront, de notre point de vue, marqué cette année : le déménagement de l’ambassade, l’élection de la Belgique comme Membre non-Permanent au conseil de Sécurité des Nations-Unies pour 2019 et 2020, les relations bilatérales et la situation électorale dans laquelle se trouve la RDC comme la Belgique d’ailleurs", a souligné Philippe Bronchain.
"A propos particulièrement des relations diplomatiques, fait remarquer le diplomate belge, les canaux de communication entre la Belgique et la RDC restent grand ouverts et un dialogue est en cours. La Belgique espère qu’il permettra d’aboutir à des pistes de solution aux problèmes posés par la cessation des activités de la Maison Schengen, par la fermeture des consulats généraux de Lubumbashi et d’Anvers, la réduction des fréquences de Brussels Airlines. Les modalités de fonctionnement d’ENABEL en RDC pourront aussi être abordées".

’’SI NOS RELATIONS BILATERALES PLIENT, ELLES NE ROMPENT PAS’’
Aux dires du Chargé d’affaires, ’’les relations bilatérales entre la Belgique et la République Démocratique du Congo qui, avec ses hauts et ses bas, sont souvent comparées à des scènes de vieux couple… Etre un vieux couple ne signifie pas forcément connaître des hauts et des bas. Et certains couples ne vieillissent parfois pas ensemble, ce qui n’est pas le cas de la Belgique et de la RDC. En fait, je préfère porter mon regard sur la solidité réelle de nos relations bilatérales qu’on aurait bien tort de limiter au seul champ diplomatique’’.
Ainsi, poursuit Philippe Brochain, ’’si nos relations bilatérales parfois plient, elles ne se rompent pas. Elles sont en effet le reflet de la qualité, de la diversité et de l’intensité des liens qui unissent les peuples belge et congolais, qu’ils soient économiques, culturels, sportifs, académiques, familiaux ou simplement amicaux’’.

LES ELECTIONS DE 2018, UN TOURNANT HISTORIQUE
Abordant la question relative au contexte électoral dans lequel se trouve la République Démocratique du Congo, le diplomate belge déclare : "Tout comme 2016 puis 2017, 2018 est consacrée à l’organisation et à la tenue d’élections attendues le 23 décembre. Il est devenu commun de répéter qu’en cette année électorale, la RDC est à un tournant de son histoire ou encore que le moment est historique. C’est en effet le cas".
"Les élections de 2006 ont impulsé une dynamique nouvelle dans la vie politique de la République Démocratique du Congo et ont répondu à une aspiration profonde de la population congolaise. Tenir le 23 décembre 2018 des élections libres, crédibles et transparentes, et qui soient respectueuses de la Constitution et de l’Accord de la Saint-Sylvestre, c’est aller dans le sens de l’histoire. C’est répondre à cette aspiration profonde", lâche Philippe Brochain.

BRUXELLES DANS LE CONSEIL DE SECURITE
Le chargé d’affaires belge rappelle à cet effet que ’’l’année qui vient sera aussi une année d’élections en Belgique, puisque le 14 octobre 2018 se dérouleront les élections provinciales et communales et le 26 mai 2019, les élections européennes, législatives, régionales et communautaires’’.
Philippe Brochain rappelle, en outre, l’élection de la Belgique le 8 juin dernier en tant que Membre non-Permanent au Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour 2019 et 2020. ’’Depuis 1947, c’est la sixième fois que la Belgique siègera au Conseil de Sécurité. La campagne menée par la Belgique l’a été sous la devise ’’Bâtir le consensus. Agir pour la paix’’, affirme le diplomate belge.

L’AFRIQUE CENTRALE, UN OBJECTIF DU MANDAT
"Cette élection, assure-t-il, survient à un moment clé pour deux raisons. D’une part, parce que certains remettent en cause le multilatéralisme sur lequel se sont développées les relations internationales au cours des dernières décennies et sont tentés par le repli sur soi. D’autre part, nous sommes de plus en plus confrontés à des défis globaux parmi lesquels le changement climatique, la migration irrégulière, le terrorisme et les objectifs du développement".
"La Belgique est ainsi convaincue que, sans concertation et réponse globale, nous risquons de ne pas pouvoir apporter de solutions satisfaisantes à ces défis. La question de l’Afrique centrale au sujet de laquelle son expertise est largement reconnue constituera un des points d’attention de la Belgique dans l’exercice de son mandat", fait remarquer Philippe Brochain.

LA RENOVATION DES BATIMENTS
Le chargé d’affaires est revenu sur le déménagement intervenu fin 2017. D’après lui, ’’l’ambassade de Belgique a quitté un bâtiment datant des années 50 qui se trouvait sur la Place du 27 octobre, autrefois Place Braconnier, pour un nouvelimmeuble flambant neuf de 4 étages le long du prestigieux Boulevard du 30 juin’’.
Inaugurée le 27 novembre 2017, précise Philippe Bronchain, ’’elle accueille non seulement l’ambassade de Belgique, mais aussi l’ambassade des Pays-Bas, ENABEL, notre agence de coopération, qui a succédé à la CTB, l’Attaché économique et commercial de la Région bruxelloise et la Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgo-Congolaise’’.
Le chargé d’affaires de l’ambassade de Belgique a annoncé à ce propos ’’la rénovation de plusieurs bâtiments permettant d’accueillir dans les meilleures conditions possibles les agents expatriés ainsi que leurs familles, mais aussi celle de la Résidence dont la réception provisoire aura bientôt lieu’’.
Dans cette même optique, Philippe Bronchain se réjouit de la réouverture au public, le 8 décembre prochain, après cinq ans de travaux, du Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren sous un nouveau nom, "Africamuseum", et une nouvelle identité. Ci-dessous l’intégralité du discours Yves KALIKAT
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