* 12 à 20 pécheurs congolais enlevés et tués par les UPDF jusqu’à ce jour.

La mission interministérielle congolaise se prépare à atteindre Goma, la capitale du Nord-Kivu, pour de difficiles pourparlers avec les Ougandais. Les délégués aux concertations tiennent à trouver solution à l’attitude guerrière et belliciste de la Marine ougandaise, sur le lac Edouard. Les Ougandais s’illustrant par de nombreuses incursions sur les eaux du lac, côté congolais, où ils s’adonnent à enlèver les pêcheurs congolais à bord de leurs pirogues simples ou à moteur pour les conduire de force en Ouganda.

Interpellés, les pécheurs congolais sont passés en procédure d’urgence devant un Tribunal qui les condamne à l’emprisonnement, avec payement de lourdes amendes. Leurs pirogues confisquées, ils ne peuvent être libérés que moyennant payement de ces fortes amendes.
C’est au pays, dans leurs villages respectifs, que les habitants procèdent à des collectes d’argent pour réunir ces amendes et faire libérer les pêcheurs congolais, incarcérés en Ouganda.

AGRESSION
Pourtant, coté congolais, tout le monde est convaincu qu’on est là du coté côté congolais de la frontière lacustre du lac Edouard. Les Ougandais pensent le contraire. Pour eux, c’est bien de leur côté que les pêcheurs congolais violent la frontière, pour aller se livrer illégalement à la pêche au moyen de leurs pirogues, sans bourse délier. Qui dit vrai ? C’est là le hic !
Mais, la vérité, c’est que sur la partie querellée du lac Edouard, où vont allégrement pêcher les Congolais, il n’y a pas encore de borne-frontière pour délimiter la frontière lacustre entre la RDC et l’Ouganda sur le lac Edouard. Il serait très prétentieux aux Ougandais d’affirmer, pince-sans-rire comme ils le font, que cette partie du lac Edouard est bien en territoire ougandais.

DES MORTS EN CASCADE
« Quelle est la base géographique et topographique sur laquelle ils se fondent pour faire de telles revendications ? Alors que les deux pays n’ont jamais procédé à une délimitation de cette frontière lacustre, sur cette partie du lac Edouard ? Aucune Commission conjointe n’a jamais été constituée pour ce faire. Les Ougandais n’ont jamais rien voulu entendre. Ils sont restés têtus dans leur aveuglement », tempête un analyste.
« L’incident qui a fait déborder le vase, c’est la semaine dernière lorsqu’ils se sont affrontés à une patrouille de la Marine congolaise sur la même partie des eaux du lac Edouard, sans délimitation. On a compté cinq morts et plusieurs blessés graves du côté de la Marine ougandaise et deux blessés légers du coté de l’armée congolaise », révèl e un confrère.
« Un jour plus tard, la Marine ougandaise est venue en représailles dans la même zone et est même allée en profondeur du coté de la RDC. Les Ougandais ont enlevé 20 pêcheurs congolais qu’ils sont allés exécuter en Ouganda. C’est le bilan de la Société civile de Vitchumbi et Kiavinyonge, les deux grades pêcheries industrielles sur le lac Edouard, tandis que le gouvernement provincial du Nord-Kivu parle plutôt de 12 pêcheurs tués. 12 ou 20, c’est trop, c’est toujours le sang des Congolais, des paisibles pêcheurs, qui a coulé pour rien », commente un analyste.

COUP DE FORCE
Ce n’est pas tout. La Marine ougandaise a, par la suite, enlevé 91 pêcheurs qu’ils ont conduits manu militari en Ouganda et plusieurs pirogues ordinaires et à moteur hors bord. Le tout se passe du côté congolais, au-delà de la zone non délimitée.
Les pêcheurs, qui ne vivent que de cette activité, ne savent plus exercer, en toute sécurité leur profession sur le lac Edouard, à cause de ces incursions de la Marine ougandaise qui tire à vue. Elle saisit tout ce qui peut être saisissable et procède à des enlèvements qu’elle transforme en détention administrative illégale, sitôt arrivé sur le territoire ougandais.
« Ces Ougandais-là n’entendent que le langage de la force et rien d’autre. Ce que la Marine congolaise doit faire, c’est de les contraindre à respecter la frontière humide de la RDC sur le lac Edouard. Même là où il n’y a pas de bornes-frontières, car les populations limitrophes de part et d’autre savent, elles, situer avec précision cette délimitation », tonne un observateur.
Pendant des dizaines d’années, les deux peuples ont commercé sans aucun problème, là sur le lac Edouard, devenu plus tard lac Mobutu. Ils ont opéré sans le traçage de ces fameuses bornes-frontières humides. Sans incidents entre les deux armées.
KANDOLO M.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top