*Hier à Luanda, le ministre belge des Affaires étrangères et son homologue angolais ont réitéré l’importance d’un processus électoral inclusif en RD Congo.
* "La réunion annoncée des opposants en Belgique sert à empêcher la tenue des élections et légitimer une transition sans Kabila ", estime un analyste.

Pendant que Kinshasa, via la CENI, met le cap sur les élections prévues le 23 décembre prochain, un plan B pour ou contre la RD Congo -c’est selon - semble se concocter loin des frontières du pays. Toutes proportions gardées, cette nouvelle manœuvre rappelle la séquence qui a précédé la date du 8 août dernier, date de clôture de dépôt de candidatures à l’élection présidentielle. Les Congolais ont encore fraiches dans leur mémoire collective, l’initiative concertée de la France, de l’Angola et du Rwanda qui avaient annoncé une action commune. Ce, dans la perspective d’une éventuelle candidature du Président Joseph Kabila, pour un troisième mandat.

La tempête étant passée, c’est la Belgique qui entre cette fois-ci dans la danse. Pour une énième fois. A preuve, nombre d’Opposants rd congolais séjournent depuis quelques jours dans la capitale belge, devenue depuis peu l’épicentre de l’Opposition. Cette croisade rappelle quelque peu l’épisode de cette même Opposition à Genval en juin 2016, soit à six mois de la fin du second mandat de Joseph Kabila.
Au moment où des figures bien connues de l’Opposition hument l’air frais au Royaume du Roi Philippe, on apprend que Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, se trouvait jusqu’hier en visite officielle à Luanda, où il a échangé avec son homologue angolais, Manuel Domingos Augusto. Quelle coïncidence de calendrier ! Quel " chassé-croisé " !
Le communiqué conjoint ayant sanctionné les échanges entre les deux diplomates, stipule que " cette visite vient de concrétiser la volonté de la Belgique et de l’Angola de renforcer leur partenariat stratégique dans tous les domaines et d’entretenir une concertation étroite sur les questions régionales". Cependant, ledit communiqué cite expressis verbis, la RD Congo dans ses points 7 et 8.

PRIVILEGIER UN PROCESSUS INCLUSIF
" En ce qui concerne la situation en RDC en particulier, ils ont réitéré l’importance d’un processus inclusif qui puisse aboutir à des élections crédibles, libres et transparentes le 23 décembre 2018, conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre et au calendrier électoral, approuvé à cette fin, facteurs indispensables pour arriver à une stabilisation durable en RDC ", renseigne le même communiqué signé hier mardi 11 septembre à Luanda.
D’ores et déjà, la visite officielle du chef de la diplomatie belge au pays de Joâo Lourenço, fait grand bruit dans certains milieux diplomatiques à Kinshasa. Non sans raison, quand on sait que la Belgique et l’Angola n’entretiennent pas de relations très suivies. Historiquement, c’est le Portugal, les Etats-Unis et la Chine. En tout cas moins la Belgique.
Que Didier Reynders -le même - séjourne à Luanda et signe conjointement avec son homologue angolais, un communiqué qui cite nommément la RD Congo, plus d’un analyste pense qu’il s’agit-là, d’une preuve supplémentaire que le Royaume de Belgique est encore bel et bien à la manœuvre !
Vu de Kinshasa, ça sent à mille lieues ce qui s’apparente à de l’immixtion dans les affaires intérieures de la RD Congo, maintes fois décriée par le Gouvernement congolais.
Lire ci-dessous, le texte intégral du communiqué conjoint Reynders - Domingo Augusto, hier mardi à Luanda. Grevisse KABREL

Communiqué conjoint à l’occasion de la visite officielle en Angola du Ministre Reynders

1. À l’invitation de Son Excellence Manuel Domingos Augusto, Ministre des Relations extérieures de la République d’Angola, Son Excellence Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères du Royaume de Belgique, a effectué une visite officielle en République d’Angola les 10 et 11 septembre 2018. Cette visite vient concrétiser la volonté de la Belgique et de l’Angola de renforcer leur partenariat stratégique dans tous les domaines et d’entretenir une concertation étroite sur les questions régionales.
2. Durant sa visite, Son Excellence Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères du Royaume de Belgique, a été reçu en audience par Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola.
3. Les deux Ministres ont exprimé leur satisfaction quant au développement des relations bilatérales, surtout depuis la récente visite de Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola en Belgique, marquées par une amitié traditionnelle basée sur le respect mutuel.
4. À cet égard, ils ont décidé de continuer à renforcer les relations entre les deux pays, notamment en approfondissant le dialogue politique et en resserrant la coopération dans des domaines tels que l’agronomie, la santé, l’éducation, l’économie, la justice, la défense, les mines et les transports dans le cadre de partenariats réciproques.
5. Témoignant de la volonté des deux pays d’approfondir les relations économiques, une conférence sur le diamant a été organisée au cours de la visite belge, par l’Ambassade du Royaume de Belgique à Luanda et le "Antwerp World Diamond Centre" (AWDC), en présence également de Son Excellence Diamantino Pedro Azevedo, Ministre des Ressources Minérales et du Pétrole de la République d’Angola.
6. Lors de leur rencontre, les deux Ministres ont signé un Mémorandum d’Entente sur la tenue d’une Commission Mixte, dans le courant de l’année 2019, entre les responsables ayant les Affaires étrangères dans leurs attributions. Cela démontre la volonté des deux pays de renforcer significativement les relations sur le plan politique, multilatéral et régional.
7. Les deux Ministres ont exprimé leur soutien à la résolution des problèmes et des conflits qui continuent d’affecter de nombreux pays et peuples du continent africain, ayant analysé la situation en République démocratique du Congo (RDC), au Burundi et dans le Golfe de Guinée. Ils ont convenu de se concerter régulièrement sur ces questions, en tenant compte également du statut de la Belgique en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2019 et 2020).
8. En ce qui concerne la situation en RDC en particulier, ils ont réitéré l’importance d’un processus inclusif qui puisse aboutir à des élections crédibles, libres et transparentes le 23 décembre 2018, conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre et au calendrier électoral approuvé à cette fin, facteurs indispensables pour arriver à une stabilisation durable en RDC.
9. Son Excellence Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Belgique, a également abordé la situation en Europe avec son homologue angolais, en particulier les défis de l’Union européenne découlant du Brexit et des questions de migration.
10. Enfin, les deux Ministres ont convenu de continuer à travailler sur des questions internationales d’intérêt commun, telles que la réforme des Nations Unies, le renforcement du système multilatéral, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ainsi que la poursuite des Objectifs de Développement durable (ODD) dans le cadre d’un nouveau partenariat mondial visant à réduire l’extrême pauvreté, en particulier en Afrique. La Belgique a informé l’Angola de son intention de demander le statut d’Etat observateur auprès de la Communauté des Pays de la Langue Portugaise (CPLP).
Fait à Luanda, le 11 septembre 2018.
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