*Dans un scrutin à un tour, il ne saurait y avoir de grand ni de petit candidat.

Dans les milieux de l’Opposition, la candidature commune à la présidentielle est devenue un refrain fredonné par quasiment tous les leaders politiques. Chaque candidat toutefois se voit déjà dans la peau du challenger du dauphin du président Joseph Kabila. Personne ne voulant s’éclipser en faveur de l’autre, malgré les chapelets de bonnes intentions. Et pourtant, à près de trois mois du scrutin, le choix d’un candidat commun s’avère, non seulement nécessaire, mais surtout impérieux. Particulièrement pour ceux de l’Opposition qui rêvent d’une réelle alternance au fauteuil présidentiel.

Dans les salons politiques, le sujet fait jaser. Au lendemain du verdict de la Haute Cour sur la validation ou l’invalidation des candidats à la présidentielle, les réactions fusent de toutes parts. L’indignation, la révolte, la colère… gagnent les rangs de ceux des opposants qui ont du mal à voir la candidature de leur leader écarté. Qu’il s’agisse des militants du Mouvement de Libération du Congo (MLC de Jean-Pierre Bemba) ou de l’URép d’Adolphe Muzito…
Les plus réalistes d’entre eux pensent qu’il est plus que temps de passer l’éponge et de se préparer déjà à affronter le candidat du pouvoir. Or, dans le contexte du scrutin à un tour, ne gagne pas nécessairement le challenger qui a le vent en poupe. La candidature unique recherchée ne se réduit pas qu’à une simple opération tactique, mais elle devient même un impératif pour espérer remporter les suffrages.










PLUS LES CANDIDATS SONT NOMBREUX, PLUS LEURS CHANCES S’ERODENT
De l’avis des observateurs, plus les candidats de l’Opposition sont nombreux, plus leurs chances s’érodent. D’autant plus que les voix de leur électorat s’émiettent. Il n’y a donc pas ici de grands et petits candidats dans un scrutin à un tour. Si les opposants veulent l’emporter aux élections, ils sont tenus de se serrer les coudes, de faire feu de tout bois… Bref, de faire front commun, l’union faisant la force.
Si donc, au nom de l’UDPS, Félix Tshisekedi apparait comme le favori dans le camp de l’Opposition, en l’absence de Jean-Pierre Bemba du MLC et de Moïse Katumbi avec son Ensemble, cet atout ne suffit pas. Bien que gratifié de la popularité et d’une base solide pour des raisons historiques, Fatshi a intérêt à s’associer aux autres leaders s’il lui arrivait d’être plébiscité par la composante Opposition.

CHACUN EST FORT DE SON FIEF ELECTORAL
Chaque candidat, en effet, est susceptible d’influer d’une manière ou d’une autre sur l’issue du vote. Car, chacun a ses platebandes, un fief électoral acquis à sa cause. Ce capital s’avère précieux pour l’emporter au finish. C’est notamment le cas de Vital Kamerhe qui, quoique l’on dise, dispose d’une réelle base dans le Kivu. Sans compter les différents fiefs des élus tant nationaux que provinciaux qui battent pavillon ‘‘UNC’’.
C’est le cas aussi de Samy Badibanga qui, en raison de son profil et de sa traçabilité, aura également un mot à dire dans le dénouement lors du sprint final du marathon électoral. Issu de l’UDPS, ce Kinois, élu du Mont-Amba, et originaire du Kasaï, compte dans sa plateforme ‘‘Les Progressistes’’ d’autres élus qui pourraient lui apporter des voix.
Comme Samy Badibanga, Martin Fayulu, avec son parti Ecide, compte aussi dans l’opinion. De même, Freddy Matungulu, de par sa renommée internationale, est en mesure de faire mouche en particulier sur ses terres du Kwilu dans un pays où le reflexe ethnique existe encore… Les exemples sont légion.

LE RISQUE DE BATTRE DE L’AILE
Déterminée à gagner l’élection au nom de l’alternance, l’Opposition est aujourd’hui tenue de tirer les leçons du passé, de peur d’essuyer un énième échec lors du scrutin du 23 décembre prochain. En 2011 en effet, lors du tout premier scrutin à un tour, Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Léon Kengo en avaient eu pour leurs comptes, face à un Joseph Kabila soutenu par l’ensemble de sa composante et ses alliés.
Si donc l’Opposition ne fait pas bloc, parce qu’il n’y a pas de grands candidats ni de petits, elle risque bien de battre de l’aile et laisser le bateau de l’alternance voguer sous la houlette du dauphin de Kabila. Yves KALIKAT
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