Peter Pham a été nommé, vendredi 9 novembre, envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs par le Département d’Etat américain. Il était, jusque-là, vice-président du cercle de réflexion Atlantic Council, un think tank basé à Washington, dont il était le directeur Afrique. Peter Pham est un fin connaisseur du continent, mais qui ne mâche pas ses mots.
Né à Paris dans une famille d’origine vietnamienne, ce diplômé en économie de l’université de Chicago a d’abord été prêtre dans l'Etat de l'Illinois, avant de rejoindre le très pro-républicain think tank Atlantic Council.

Et alors qu'il n'était qu'expert du continent, il a effectivement défrayé la chronique, à plusieurs reprises, avec des déclarations-chocs sur le président congolais Joseph Kabila ou encore de la RDC, en 2012 notamment, dans une tribune publiée par le New York Times.

L'article s'intitulait Pour sauver le Congo, laissons-le s'effondrer. Peter Pham estimait alors que la République démocratique du Congo était un pays « artificiel » et « fictif » aux frontières héritées de l'ère coloniale ou encore un pays sans cesse tiraillé par les tentations séparatistes.

Il plaidait ainsi pour une partition de la RDC en de plus petites entités, ce qui, selon lui, permettrait à la communauté internationale de consacrer ses ressources à l'aide humanitaire et au développement et non au maintien de la sécurité.

Plusieurs missions

Peter Pham devra coordonner la politique américaine sur les questions transfrontalières, en matière de sécurité, de politique et d'économie dans la région « en mettant l'accent sur le renforcement des institutions démocratiques et de la société civile », a précisé la porte-parole du département d'Etat Heather Nauert.

Il veillera également au retour des déplacés et des réfugiés.

Pour certains analystes, cette nomination est un moyen, pour les Etats-Unis, de faire pression sur les dirigeants congolais.

« La nomination de M. Pham, en tant qu'envoyé spécial américain envoie un message fort à Kabila et à Shadary : le Congo doit faire beaucoup plus pour rendre le processus électoral crédible et lutter contre la corruption », résume Sasha Lezhnev, directeur adjoint du projet Enough, une organisation américaine active dans la recherche de la paix en Afrique.


RFI
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