La décision avait été arrêtée au cours de la dernière rencontre d’une partie de l’opposition politique à Johannesburg en Afrique du Sud, du 23 au 25 octobre 2018. A l’issue des discussions sans issue de toute évidence, la désignation du candidat commun qui ferait face au candidat du Front Commun
pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila était reportée au 15 novembre au plus tard, au cours d’un nouveau conclave des 7 leaders des partis dits phares de cette frange de la classe politique rd congolaise. Mais les choses pourraient aller plus vite que prévue, à la dérive. Le week-end dernier, des sources à l’UNC de Vital Kamerhe assuraient encore que le dossier de la candidature commune était « très avancé ». Celui du programme commun à proposer aux rd congolais aussi. De retour de Bruxelles, dimanche 4 novembre 2018, le katumbiste Delly Sessanga se montrait plus précis encore, assurant à certains médias que « tout était prêt pour annoncer au peuple congolais le candidat commun ». Faute de pouvoir réunir toutes les têtes d’affiche de l’opposition au pays, le conclave de désignation du candidat commun à la prochaine présidentielle devrait se tenir une fois de plus dans un pays étranger, probablement en Belgique, comme d’habitude depuis quelques années. «Nous continuons à travailler pour que cette semaine qui va commencer, nous puissions régler la question de la candidature commune. Et je crois que tout est fin prêt pour pouvoir annoncer au peuple congolais cette candidature qui va être arrêtée au niveau des 7 leaders mais aussi de toutes les organisations qui les accompagnent », a déclaré en substance le secrétaire général de Ensemble pour le changement, la plateforme de Moïse Katumbi Chapwe, cité par Actualités.cd.
Katumbi en position de faiblesse
Mais le dernier gouverneur du Katanga se présente en position de faiblesse à ce conclave. La politique de la chaise vide que l’ancien candidat à la candidature à la présidentielle a tenté d’imposer à l’opposition semble irrémédiablement vouée à l’échec. Le week-end dernier, la thèse du refus de la machine à voter sur laquelle s’adossaient désespérément les adversaires des scrutins de décembre prochain a encore été affaiblie par les déclarations de Mgr Fridolin Ambongo. Le vice-président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et nouvel archevêque de Kinshasa depuis jeudi 31 octobre dernier, a en effet déclaré que « la machine à voter ne pouvait pas compromettre la tenue des élections. C’est un moyen pour atteindre un but, et non pas un but en soi ». Le prélat a même promis d’instruire le fameux Comité Laïc de Coordination, qui, usurpant des prérogatives du très officiel CALCC, a trop rué sur les brancards politiciens des thèses extrémistes de Moïse Katumbi ces derniers mois, de revoir sa position sur la question selon des confrères en ligne.
Pour beaucoup dans l’opinion rd congolaise, cependant, l’unité des opposants reste un flagrant trompe-l’œil qui cache mal la vraie bagarre : elle tourne autour de l’élimination des seuls candidats encore valables de l’opposition à la présidentielle du 23 décembre 2018, Vital Kamerhe et Félix Tshilombo Tshisekedi. Selon les indiscrétions du député katumbiste, Muhindo Nzangi, c’est l’Ecidé Martin Fayulu Madidi qui bénéficie des faveurs aussi bien du MLC Jean-Pierre Bemba Gombo que du G7 Moïse Katumbi Chapwe. L’ancien pensionnaire de la CPI, qui dissimule mal sa détestation des acteurs politiques de l’Est du territoire national, aurait confié à des proches que jamais il ne donnerait des consignes en faveur de l’UNC Kamerhe. Autant que Moïse Katumbi dont la première préoccupation politique en intégrant les rangs de l’opposition fut de désintégrer ceux du parti de Vital Kamehre.
Fatshi, seul en lice ?
Ne resterait donc plus en lice que l’UDPS/T Félix Tshilombo Tshisekedi, dont la candidature gêne énormément ici. On reproche à l’héritier du défunt sphinx de Limete ce dont ses partisans et lui-même ne se cachent même plus : faire cavalier seul. C’est bien pour tenter de l’astreindre à plus de docilité qu’une pernicieuse campagne de dénigrement et d’intoxication est en cours, qui accuse le président de l’UDPS/T de comploter avec … Joseph Kabila en vue d’un partage du pouvoir après la présidentielle de décembre prochain. Lorsqu’elle ne met pas en exergue l’embêtant dossier relatif à l’inexpérience dans la gestion des affaires d’Etat et l’insuffisance dans la formation. Les diplômes, prétendument universitaire de Félix Tshilombo Tshisekedi sont qualifiés de faux lorsqu’ils ne sont pas jugés simplement insuffisants.
Tout en tentant de se dédouaner aux yeux de l’opposition radicalisée, l’UDPS/T n’en affiche pas moins sa détermination à braver les urnes, avec ou sans le concours des autres leaders de l’opposition. « Fatshi doit y aller même s’il n’est pas choisi. Un président partout dans les pays démocratiques, c’est d’abord la force du parti. Chacun sait qu’il est le candidat idéal et cela personne ne peut le nier. Celui qui ne pense pas ainsi est un tribaliste et je le dis sans réserve », proclame un posting attribué à Augustin Kabuya, un des porte-voix de Félix Tshilombo. Forts d’une base tribalo-ethnique dans une partie des provinces kasaiennes et katangaises ainsi qu’à Kinshasa la capitale, les tshisekedistes se savent en position de force pour négocier, avec les autres opposants ou avec le futur vainqueur de la prochaine présidentielle. Et s’y préparent en conséquence, sans trop d’atermoiements. Notamment en procédant à la formation d’observateurs électoraux.
Du coup apparaissent des nuances dans la sémantique des opposants. Il n’est plus question de courir éperdument à la recherche d’un candidat unique de l’opposition, mais d’un candidat commun à l’opposition, confiait encore à la presse le G7 Muhindo Nzangi aux médias le week-end dernier. Le malaise est patent.
J.N.
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