C’est incontestablement l’un des grands gagnants de la séquence politique que traverse la RDC depuis 24 heures : Félix Tshisekedi et son parti, l’UDPS. Jeudi, soir, le Président de la Commission électorale nationale indépendante Corneille Nangaa a annoncé qu’il venait de reporter les élections à dimanche 30 décembre 2018. Un report justifié par les problèmes techniques, notamment l’incendie qui a emporté dans la nuit du 12 au 13 décembre dernier plusieurs machines à voter à Kinshasa.

Si les motivations logistiques sont indéniables, politiquement, la CENI et, peut-être même, les autorités au plus haut niveau de l’État, se sont clairement heurtées, non plus à l’intransigeance et à la politique de la chaise vide que pouvait envisager sans ambages un certain Tshisekedi père, mais à la participante débordante et déterminée de l’UDPS dans le processus électoral.

Octobre 2018, alors que plusieurs grands partis de l’opposition dont la plateforme Ensemble, de l’ex gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, sont dans la rue pour exiger le retrait de la machine à voter, l’UDPS brille par son absence et s’explique. « Nous répétons que l’UDPS ne peut jamais donner prétexte à quiconque pour reporter les élections. L’UDPS ira aux élections le 23 décembre avec ou sans machine à voter », déclare alors Jean Marc Kabund interpelé par la presse, ajoutant, « nous ne voulons pas que Joseph Kabila, qui ne veut pas organiser les élections trouve un nouveau moyen d’échapper à ses responsabilités ».

Un mois plus tard, l’accord de Genève, grâce auquel l’opposition tente de s’unir autour d’un seul candidat vient de capoter. On s’attend alors à la pagaille dans les états-majors politiques. Martin Fayulu resté candidat commun pour le compte de la coalition Lamuka, maintient les revendications des partis qui le soutiennent. Parmi elles, le retrait des controversées machines à voter.

La stratégie est complètement différente du côté de l’UDPS, qui a depuis formé un ticket avec l’UNC de Vital Kamerhe. De Kabund, à Peeter Kazadi, directeur de cabinet de Félix Tshisekedi en passant par le candidat de l’UDPS, lui-même, on répète, qu’on va aux élections, quel que soit le moyen utilisé par la CENI. Mettant ainsi en mal les calculs basés sur le boycott. Jeudi soir, les partisans de l’UDPS étaient nombreux sur les réseaux à saluer »le choix qui a coincé la CENI et Joseph Kabila ».
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