Le chef de la mission diplomatique de l'Union européenne, Barthe Ouvry, a 48 heures pour quitter le pays. La décision a été annoncée ce jeudi 27 décembre par Léonard She Okitundu, vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Kinshasa au cours d’une rencontre avec les ambassadeurs accrédités en RDC.

« Ne pouvant plus demeurer inerte, le gouvernement a arrêté une série de mesures qui seront annoncées au fur et à mesure. D'ores et déjà, la première mesure touche le chef de mission de l'UE en République Démocratique du Congo conformément à l'article 9 point 1 de la convention de vienne sur les relations diplomatiques. Concrètement, le gouvernement de la république invite instamment le conseil européen à procéder impérativement dans les 48 heures, au rappel de son chef de mission en RDC (…). Cette mesure, d'une part sanctionne le comportement répréhensible de l'intéressé et d'autre part, s'inscrit dans le cadre de la réciprocité prépensionnée », a argumenté le chef de la diplomatie congolaise.

CONTEXTE

Le Conseil de l’Union Européenne (UE) a prolongé les mesures restrictives actuellement en place contre certaines personnalités congolaises jusqu'au 12 décembre 2019.

"Ces sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de visa pour l'Union européenne visant 14 personnes. Elles ont été adoptées le 12 décembre 2016 et le 29 mai 2017 en réponse aux entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l'homme qui y étaient liées", explique le Conseil des ministres de l'Union européenne dans un communiqué publié ce lundi 10 décembre.

Ilunga Kampete (FARDC), Gabriel Amisi Kumba (FARDC), Ferdinand Ilunga Luyoyo (PNC), Célestin Kanyama (PNC), John Numbi (PNC), Roger Kibelisa (ANR), Delphin Kaimbi (DEMIAP), Evariste Boshab (ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité), Alex Kande Mupompa (ancien gouverneur du Kasaï Central), Jean-Claude Kazembe Musonda (ancien gouverneur du Haut-Katanga), Lambert Mende (ministre de la Communication et des Médias), Eric Ruhorimbere (FARDC), Ramazani Shadary (ancien ministre de l’Intérieur et actuellement candidat à la présidentielle du 23 décembre) et Kalev Mutond (ANR) sont concernés par ces sanctions.

Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA) avait demandé la levée de toutes les sanctions individuelles imposées par l’UE à l’encontre des personnalités congolaises, « afin de créer un environnement propice à la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées en RDC ».

Cette prise de position officielle était consécutive à une offensive diplomatique congolaise menée notamment auprès des organisations régionales dont l’UA.

Pour sa part, Joseph Kabila s’était exprimé  également sur ces sanctions. Au journal Le Soir (Belgique), il a expliqué sa position sur cette question :

"Moi, je fais pleinement confiance à tous ceux qui ont été sanctionnés, et surtout les officiers ; je sais qu’ils défendent l’Etat de droit. On me dit que si tout se passe bien lors des élections, les sanctions pourraient être levées. Mais, moi, je m’en fous. Pour les élections, tout va très bien se passer, et cela ne dépendra pas des sanctions. Ce seront les meilleures élections que ce pays aura connues depuis 1959. Je crois que nous aurons été du bon côté de l’histoire. Le Congo ne sera jamais à genoux, il sera toujours debout", avait-il dit.

Il avait également évoqué le cas d'Emmanuel Ramazani Shadary.

"Si Shadary est élu, il sera le président de la RDC. En Belgique, il ne possède rien. Certains ont regretté que les individus visés n’aient pas eu l’occasion de se défendre. Moi, je demande pourquoi nous devrions aller nous justifier. Ces sanctions sont tout à fait illégales, injustes, arbitraires, orientées politiquement. Quelques pays d’Europe ne peuvent s’arroger le droit de nous sanctionner ainsi. Dans quel monde vivons-nous, où ceux qui ont la force ou croient l’avoir peuvent s’arroger un tel droit ?".

En fonction depuis le 17 janvier 2001, Joseph Kabila, 47 ans, a désigné Emmanuel Ramazani Shadary comme candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), la coalition électorale dont il est l’autorité morale.
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