*Il y a des gens qui, en Belgique, croient que le Congo est encore une colonie... C’est inadmissible, cela ne marche pas », tranche le président Kabila.
*Embouchant la même trompette, le VPM She Okitundu estime que des sanctions à grand renfort de publicité à l’encontre d’éminentes personnalités Congolaises constituait une menace contre la souveraineté de la RDC.

La RDC se montre intraitable sur sa souveraineté. Elle joue à fond le b.a ba du sacro-saint double principe des relations internationales coulées dans la charte des Nations-Unies, à savoir l’égalité souveraine des Etats et son corollaire qu’est la non ingérence dans les affaires intérieures. C’est à l’aune de ce principe basique des relations entre nations civilisées que le président Joseph Kabila a défendu, via l’interview accordée au quotidien belge le Soir, la « dignité » du Congo. Pour une de ses rares interviews à la presse, le Raïs a tenu à tirer les choses au clair. Il est allé au fond du problème, dénonçant ce qu’il qualifie de l’ »état d’esprit ».

« Le problème avec les Belges, c’est ce que j’appelle l’état d’esprit. Il y a des gens qui, en Belgique, croient que le Congo est encore une colonie, que les Belges doivent toujours avoir de l’ascendant sur les Congolais. Cela fonctionnait peut-être avec nos pères, -qui ne sont plus là- mais avec nous, les enfants de ceux qui ont combattu le colonialisme dans ce pays, c’est inadmissible, cela ne marche pas… Le peuple congolais n’acceptera jamais cela. Certes, les Belges peuvent recruter dix, vingt, Congolais pour qu’ils soient leurs pions, mais ils n’auront pas le soutien de 80 millions de Congolais.
C’est l’occasion de le dire. Ce qui ne va pas avec les Belges, je l’appelle une certaine animosité vis-à-vis de notre peuple, cette tendance qu’ils ont d’humilier le peuple congolais à travers ses dirigeants. Et cela, nous ne l’accepterons plus jamais.
Qu’est ce qui nous divise avec la Belgique ? Je considère que nous sommes des hommes libres, que le Congo est un pays indépendant et que nous n’avons pas de comptes à rendre à un Ministre des affaires étrangères qui se trouve en Belgique. »
Comme en écho aux propos présidentiels, le Vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères et de la Coopération régionale n’a pas lésiné sur un autre principe des rapports entre Etats connu de tous les diplomates qu’est la réciprocité.
Devant le gratin diplomatique en poste à Kinshasa, Léonard She Okitundu a puisé et dans le texte régissant les relations internationales et dans la pratique diplomatique pour récuser les observateurs estampillés Union européenne. Cette position de Kinshasa ne relève nullement d’une hostilité aux partenaires européens. Elle est plutôt de bon sens. A partir du moment où les dirigeants congolais sont blacklistés par les 27, il parait logiquement absurde d’attendre de ces responsables congolais mis hors jeu par l’Union européenne qu’ils accréditent les observateurs de celle-ci.
« Les mesures que nous prenons actuellement, ça participe à l’attitude de l’Union Européenne (UE). Vous ne pouvez pas, en même temps, vous en prendre à un pays à travers ses personnalités et croire que nous allons rester inertes par apport aux demandes qui nous sont faites. C’est tout à fait clair », a déclaré sur un ton souverainiste le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, en réponse à la question sur lesdites sanctions, lors d’un point de presse, vendredi 30 novembre.
On aura compris, « dignité » aura été le maître mot des autorités red congolaises jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.
Devrions-nous pour autant désespérer de la suite des relations entre Kinshasa et Bruxelles- ici Bruxelles comme capitale de l’Union européenne et aussi de la Belgique ? Il semble bien que non. D’abord parce que dans son interview, le président Kabila en appelle à une normalisation mais surfond de respect mutuel. « De toutes façons, je ne crois pas que cette situation va durer. Il faudra trouver une solution, qui soit en faveur du respect, envers nos deux peuples… » a indiqué le chef de l’Etat.
Ce début de rapprochement avait commencé à New-York où le président Kabila a reçu le Premier ministre belge Charles Michel en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre. Ensuite dans sa communication aux diplomates, en poste à Kinshasa, le VPM n’a pas fermé la porte du dialogue, bien au contraire."Nous demeurons ouverts à des discussions constructives", a déclaré She Okitundu bouclant son adresse au corps diplomatique.
Enfin comme signal positif sur les relations belgo-congolaises stricto sensu, il y a bien entre autres ce démenti daté du 28 novembre de l’Attaché de Défense près l’ambassade de Belgique en rapport la vidéo montrant des para commandos belges embarcant pour Brazzaville. L’Attaché de Défense, le Colonel Decuyper Bart, le monsieur armée de la représentation belge à Kinshasa précise que ces images datent de 1997.
Placée dans le contexte actuel des relations entre la Belgique et la RDC, cette mise au point vaut geste d’apaisement.
Reste maintenant à savoir si à moins trois semaines la RDC et son ancienne puissance coloniale vont vraiement s’engager dans le dégel de leur leurs relations.
A en juger par l’étendue du préjudice subi par les deux parties (échanges et trafic en terme consécutive à la diminution du nombre de vols SN, et de la fermeture de la maison Schengen...) et des dégâts collatéraux, il est plus que temps de fumer le calumet de la paix. FDA
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