Les résultats des élections se font attendre en République démocratique du Congo (RDC). Le clan Kabila cherche-t-il à rester au pouvoir? Oui, selon Didier Reynders. "On le sait depuis quelques temps puisque les élections ont été reportées depuis plus de deux ans, elles auraient déjà dû avoir lieu en novembre 2016 ", déclare-t-il au micro de La Première.

Il ajoute: "Après des reports d'élections, après l'interdiction faite à plusieurs candidats de se présenter, l'interdiction à des citoyens de pouvoir voter dans plusieurs villes, on assiste à un certain cafouillage pour l'annonce des résultats. On sent qu'il y a une volonté de garder la main, de ne pas abandonner le pouvoir".

Selon le ministre des Affaires étrangères, ce qui est important aujourd'hui est de "rétablir l'espace public au Congo. Internet est toujours fermé, des journalistes n'y ont pas accès, notamment la RTBF" et "qu'il y ait une publication des résultats même s'ils ne font pas plaisir au pouvoir, donc même si c'est un candidat de l'opposition qui l'emporte".

"La démocratie, ce n'est pas seulement organiser des élections", souligne Didier Reynders, "c'est aussi annoncer un résultat correct par rapport aux choix des Congolais.es et puis c'est en tenir compte dans la passation du pouvoir."

"Ce que je dis simplement c'est qu'il faut que l'on respecte la Constitution et qu'on donne la possibilité aux Congolais.es de choisir leur dirigeant parce que c'est ce qu'ils ont voulu" déclare Didier Reynders. "On a prévu une Constitution à la suite d'un très long conflit armé allant dans ce sens. Pour ça il faut organiser des élections et la transition dans de bonnes conditions".

Les résultats devaient être annoncés dimanche dernier, mais le dépouillement n'atteint toujours que 53%. Mais le ministre des Affaires étrangères s'inquiète: "Nous n'avons pas pu organiser d'observation internationale réelle, donc ni de l'UE, ni des Etats-Unis, ni de l'ONU. Il y a un peu d'observation de l'Union africaine, mais il y a surtout eu de l'observation interne de la CENCO, la conférence des évêques."

"Aujourd'hui, avec des milliers d'observateurs, la CENCO est manifestement déjà capable de donner l'orientation du résultat parce que les écarts sont très importants", ajoute-t-il.

Que va devenir Kabila?

Que va devenir Joseph Kabila? "Si on veut une transition démocratique, il faut garantir un certain nombre d'éléments en termes de sécurité notamment au président sortant. Jusqu'à une certaine limite, on ne peut pas lui garantir l'impunité", souligne Didier Reynders.

L'attente risque-t-elle de faire dégénérer la situation? La Belgique ne dispose, pour l'heure "d'aucune information concernant des menaces sur les expatriés, quelle que soit leur nationalité". Mais "on craint toujours qu'il y ait des incidents dans des pays comme celui-là. Nous avons renforcé notre présence diplomatique à Brazzaville de l'autre côté du fleuve, nous avons aussi renforcé notre collaboration avec d'autres pays de la région."


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