* Au 32ème sommet de l'UA hier, les Chefs d'Etat africains ont tout oublié et reconnu l'élection du
nouveau Président de la RD Congo. Peut-être une nouvelle bonne nouvelle pour Kinshasa. Son Président nouvellement élu, Félix Tshisekedi, porte désormais le brassard du 2ème vice-Président de l'Union européenne. Il a été désigné à ce poste hier dimanche 10 février, à l'issue des travaux du 32ème Sommet de cette organisation continentale, à Addis-Abeba. Le poste de 1er vice-Président qui revenait de droit à l'Afrique australe, a été confié au Sud-africain Cyril Ramaphosa. Par contre, l'Egyptien Abdel Fatah Al-Sissi remplace le Rwandais Paul Kagame. Ainsi, il devient le 17ème président de l'Union africaine pour un mandat d'une année. Le choix de Félix Tshisekedi comme 2ème vice-Président de l'Union africaine n'aura donc rien de surprise, dans la mesure où ce poste revenait à l'Afrique centrale. Le mandat étant rotatif, c'était le tour des pays de l'Afrique centrale, de présenter la personne désignée. Ce, après concertation. Autrement dit, il ne s'agit donc pas d'une élection au premier sens du terme, où le Président congolais serait en compétition contre un autre Chef de l'Etat, candidat à ce même poste.


Rien de tout cela. D'ores et déjà, des analystes lient cette désignation à la récente tournée de Félix Tshisekedi, dans quelques pays de la sous-région. Précisément l'Angola et le Congo Brazzaville. En d'autres termes, tout a été joué lors de ces visites intervenues quelques jours seulement, avant les travaux du 32ème Sommet de l'Union africaine. Bémol cependant. Pour un Chef de l'Etat qui arrive pour la première fois aux affaires, la désignation à cette responsabilité n'est pas rien. Bien au contraire. Félix Tshisekedi vient ainsi récolter un premier succès international. Et donc, une grande entrée dans la cour des grands. UN GRAND COUP De l'avis de certains analystes, le choix du Président congolais au poste de 2ème vice-Président de l'Union africaine, est un signal fort que l'organisation panafricaine envoie à certains "mondialistes". Singulièrement ceux qui continuaient à surfer sur le "mutisme" de l'UA sur l'élection de Fatshi, pour espérer un nouvel ordre politique en RD Congo. Dorénavant, les partisans de ce schéma devraient donc voir ailleurs. Car, par son "vote" hier, le nouveau Président congolais qui participait ainsi à sa toute première rencontre internationale,a mis d'accord, tous ses homologues africains présents dans la capitale éthiopienne. Désormais, l'"orage" est derrière Félix Tshisekedi. Tout semble oublié ou presque. La formule utilisée par le président de la commission de l'UA, Moussa Faki, dans son discours d'ouverture du Conseil exécutif, en est une parfaite illustration. Quand Moussa Faki se dit satisfait du "bon déroulement des élections (…) à Madagascar et en République démocratique du Congo", c'est tout comprendre. Arrivé pour la première fois au sommet de l'Etat, Félix Tshisekedi avait donc deux défis majeurs à relever à Addis-Abeba. Le premier consistait en la reconnaissance de son pouvoir au niveau continental. Le deuxième défi se rapportait à l'acceptation de son programme. Il s'agit ici, d'un vaste projet qui, par principe, devrait être en harmonie avec l'Agenda de développement de l'Union africaine, ex-Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), adopté à Lusaka en Zambie, en 2001. En d'autres termes, le nouveau Chef de l'Etat congolais devrait donc prouver à ses collègues, qu'il partage avec eux, la même vision du développement du continent. En ce qui concerne le premier enjeu, il faut rappeler le contexte général de l'élection du successeur de Joseph Kabila. Ce, aussi bien avant qu'après l'annonce des résultats. A ce sujet, l'histoire retiendra que l'Union africaine avait, dans un premier temps, émis de sérieux "doutes" sur l'annonce de la victoire provisoire de Félix Tshisekedi par la CENI, avant le verdict de la Haute Cour. Par la bouche de son désormais ancien Président Paul Kagame du Rwanda, cette organisation continentale avait même demandé à la Cour Constitutionnelle en RD Congo de suspendre la poursuite de l'examen de la requête en contestation des résultats de la présidentielle, introduite par Martin Fayulu.





Au même moment, l'Union africaine avait annoncé l'arrivée de sa mission, lundi 22 janvier à Kinshasa pour tenter son arbitrage. Cependant, la demande de l'UA fut aussitôt rejetée par les dirigeants congolais qui y avaient perçu, des relents d'ingérence dans une matière relevant de la politique intérieure du pays. Moralité, la Cour constitutionnelle avait finalement rendu son arrêt tard dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 janvier, proclamant définitivement Félix Tshisekedi, vainqueur de la présidentielle du 30 décembre dernier. Depuis, l'Union africaine qui semblait favorable à l'option du recomptage de suffrages, suggérée par Martin Fayulu paraissait donc s'engager dans une sorte de bras-de-fer avec Kinshasa. L'opinion l'aura donc constaté aux premières heures qui avaient suivi la publication des résultats définitifs du scrutin. En tout cas, tous les Présidents africains s'étaient montrés très réservés, pour reconnaitre la victoire de Félix Tshisekedi. Sauf le Kenyan Uhuru Kenyatta et son homologue Sud-africain, Cyril Ramaphosa. Et dire que la même attitude des présidents africains a été encore observée le 24 janvier dernier, lors de la cérémonie d'investiture du Président Félix Tshisekedi. Bien qu'y ayant été officiellement invités, les chefs d'Etat africains - à l'exception notable du Kenyan Kenyatta - s'étaient fait représenter. Qui par son vice-président, qui par son Premier ministre, qui par son ministre des Affaires. Au jour d'aujourd'hui, la page est tournée. Fatshi qui a commencé son mandat depuis hier au sein de l'Union africaine, prouve qu'il a réussi à convaincre tous les autres Chefs d'Etat africains. Grevisse KABREL
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