Grèves enflammées, menaces acérées ainsi que d’autres revendications et déchirures sociales inflexibles  s’invitent à l’agenda de Félix Tshisekedi et le poussent à une action somme toute  chirurgicale. Et, pourtant, il hérite d’un pays sous perfusion, sans moyens adéquats, ni budget conséquent. Comment conjurer toutes ces crises sociales avec un budget d’environ 5 milliards de dollars, tel qu’adopté  en 2018,  peu avant son  élection à la magistrature suprême de la RD. Congo ?

Bousculade…

A l’instar d’une calebasse crevassée, les caisses de l’Etat sont très sollicitées. Partout, dans les entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, les délégations syndicales multiplient des mémorandums adressés au Chef de l’Etat, pour réclamer l’amélioration tant soit peu des conditions sociales devenues moroses. Tel en a été le cas, la semaine passée, avec une kyrielle de doléances enregistrées à la Société Congolaise des Postes et Télécommunications, à la Société Congolaise des Transports et des Ports, à la REGIDESO, à la Sonas et  à la SNCC à Lubumbashi. Bien d’autres cahiers de charges sont venus de la part des médecins qui, à leur tour, réclament. Il y a lieu d’allonger la liste, avec le déchaînement des grèves annoncées du côté des milieux universitaires dont la désamorce à l’UPN ou à l’Université de Lubumbashi  n’aura été qu’un palliatif à court terme, si ce n’est qu’une partie remise, à en croire certaines bribes d’informations glanées dans ces milieux-là.

Nouvelle recette ?

La grogne sociale devient, apparemment, la nouvelle recette magique que les congolais ont trouvée pour enquiquiner le tout nouveau Président de la République, investi le 24 janvier 2019, alors que tout le monde sait qu’il ne dispose ni d’un  cabinet complet, ni d’un  gouvernement de cohabitation ou de coalition, ni encore moins de moyens de l’Etat nécessaires à l’absorption de toutes ces frustrations accumulées et consolidées dont  l’exutoire n’aurait plutôt trouvé  de véritable onde de choc que dans une démarche programmatique basée, logiquement, sur le budget de l’Etat, pourtant, faible  ou, alors, sur un nouveau plan de développement que Félix Tshisekedi n’a, malheureusement, pas encore mis sur pied.

Aujourd’hui, le 18 février  2019, le nouveau locataire du Palais de la Nation n’a même pas encore  totalisé un mois lorsque toutes ces revendications à l’emporte-pièce lui montent, comme de la fumée piquante, dans les narines.

Pas un pas !

Dans l’entretemps, nombreux sont ceux qui pensent, outre mesure, qu’en dépit de cette situation délétère aux allures d’une bombe à retardement, Félix Tshisekedi posent déjà les jalons d’une diplomatie agissante. Déjà, il a été successivement à Luanda en Angola, à Nairobi au Kenya, à Brazzaville et à Addis-Abeba où il a eu à rencontrer ses homologues Chefs d’Etat africains, avant de parler, le vendredi 15 février dernier à Kinshasa,  aux Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques accrédités en RD. Congo.

Devant ses différents interlocuteurs, dans ses multiples sorties, même s’il n’est, peut-être,  pas  possible de revenir, in extenso, sur tous les détails, il y a, néanmoins, une constance qui s’en dégage.

Au bas mot, Félix Tshisekedi, sur le plan des rapports avec les Etats voisins, d’autres nations d’Afrique, des pays membres de l’Union Européenne ou du monde, représentent  ni plus, ni moins qu’un personnage dont la politique extérieure de la RD. Congo restera  encore longtemps sous les bornes tracées par son prédécesseur.

Kabila Light ?
Donc, Félix Tshisekedi, aux yeux des maints analystes, c’est ‘’Kabila Light’’. Autant, il se répète sur des discours souverainistes, autant il aurait tendance à ne prôner qu’une ouverture partiale ou partielle du Congo d’aujourd’hui, comme l’a été, d’ailleurs, depuis plus de 18 ans, celui d’hier. Comment alors, dans un tel contexte où des interstices de coopération continuent à faire  frémir les donateurs potentiels, espérer avoir des appuis extérieurs nécessaires pour mobiliser les 86 milliards de dollars américains, tels qu’il les avait préconisés dans son discours de campagne, s’il faut qu’il remette réellement  la RD. Congo en pole  position dans le concert des Nations ?

Aussi, lorsqu’il parle du ‘’gagnant-gagnant’’ à la chinoise dont l’expérience hideuse des cinq chantiers rappelle bien des frasques récessives et fantasques avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, est  encore fraiche  dans la mémoire des congolais, veut-il dire qu’aujourd’hui, le Congo, ainsi qu’il l’avait présenté, le jour de son investiture, devrait se passer de l’apport  des autres nations, y compris de l’aide au développement ou des interventions humanitaires, auxmotifs de répondre aux impératifs du conformisme aux   positions figées axées sur le refus systématique de bénéficier de  l’accompagnement de la communauté internationale dans les domaines les plus en panne ?

Mobilisation tous azimuts

Félix Tshisekedi ne fera pas un pas sans grogne sociale, fait-on observer, après des analyses froides.  Tout comme, il n’avancera pas, sans tenir compte de feux rouges en termes de contradictions sociales, politiques et  économiques qui se dressent sur le chemin de sa nouvelle marche.

En bon conducteur, il devrait s’efforcer d’avoir une vue holistique de l’armada de problèmes à gérer et d’envisager progressivement, les pistes des solutions idoines.  Or, ces problèmes-là dont certains remontent à plusieurs décennies,  sont, à la fois, complexes et multiples. Il aura besoin, pour ce faire, de la mobilisation de tous. Aussi bien des congolais, à l’interne, que des expatriés, à l’externe, pour remettre le Congo sur orbite. Toute  option  de repli sur soi ou d’autarcie  le placera dans l’obligation de faire du ‘’copier-coller’’ déjà décrié.  Et, dans ce cas-là, à quoi aurait servi l’alternance démocratique ou pacifique  tant vantée, s’il n’y a pas de progrès social ?

LPM
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