C’est à peine si on peut croire à telle opprobre dans un pays qui se veut désormais un État de droit et qui en est à sa troisième expérience des élections transparentes et démocratiques !

Corneille Nangaa Yobeluo aurait voulu définitivement consacrer la désacralisation de la CENI qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Déjà sur la sellette pour avoir organisé des élections électroniques au mépris de la loi, la CENI vient de confirmer tout le mal que l’opinion pense d’elle.

Il y avait déjà dans tous les esprits ces lourds soupçons des résultats publiés sans avoir été consolidés ni compilés… Si la vigilance des centres locaux de compilation des résultats, CLCR, a été oblitérée, c’est sans doute parce que le bureau de la CENI voulait s’arroger le droit de publier d’autres résultats que ceux sortis des urnes. C’est la fameuse nomination d’élus à tous les niveaux sur fond d’arrangements occultes.
Les congolais ont encore frais à l’esprit des documents exhibés sur des médias périphériques au terme d’une enquête conjointe de RFI, Tv5 et le Groupe d’Etudes sur le Congo de Jason Stearns. Ces documents soutirés électroniquement du serveur central de la CENI semblaient en tous points identiques au rapport de la mission d’observation de l’Église catholique.

Juteuses retro-commissions

Mais cette vérité de La Palisse n’est que la partie visible de l’iceberg. Personne ne pouvait s’imaginer qu’il y avait encore pire que ça. Après avoir été grassement entretenu par la budgétivore CENI, surtout après des soupçons sur des juteuses rétro-commissions concernant la fabrication des fameuses machines à voter, Corneille Nangaa semble avoir poussé le cynisme encore plus loin.

À en croire une source interne à la CENI qui promet des révélations encore plus croustillantes, le président du bureau de la CENI serait ni plus ni moins la vraie autorité morale du regroupement politique ADRP. Il en veut pour preuve le fait que la clientèle la plus feutrée de Corneille Nangaa se soit fait élire sous pavillon ADRP. L’on a déjà entendu parler des accointances incestueuses de certains membres du bureau de la CENI avec leurs partis politiques. Mais on est là en plein délire d’autant plus qu’il s’agit du Président de la CENI issu normalement de la société civile et qui en vient à être présenté comme le vrai patron d’une formation politique, preuves à l’appui. De mémoire d’hommes, l’on se souviendra tout au plus de l’invalidation par la Haute Cour en 2012 de tous les proches parents de Ngoy Mulunda proclamés élus aussi bien dans la circonscription de Malemba Nkulu qu’ailleurs dans le Katanga. Le but était d’éviter tout conflit d’intérêt à la CENI afin que celle-ci demeure au dessus de tout soupçon d’être elle même juge et partie. Force est de constater que cette jurisprudence n’a donné aucune leçon à Corneille Nangaa. Lui qui a cru qu’en disposant d’un regroupement politique propre à lui, il ferait mieux passer ses proches parents à travers les mailles du filet.

En plein 2019, soit sept ans après l’arrêt sus évoqué de la Cour Suprême de Justice, l’ADRP n’aura jamais été aussi proche d’être la boutique privée d’un Président de la CENI, si l’on en croit le nombre élevé de ses clients proclamés élus sous cette bannière: amis, oncles, tantes, cousins, épouse et frères utérins.

Élection à Lemba de Yvette Nangaa, sa femme, est une hérésie

Néanmoins Nangaa a un tant soit peu réussi à faire diversion en ce qui concerne son épouse légitime, Madame Yvette Nangaa. Son élection sur la liste du regroupement politique AAA/a en qualité de députée provinciale de la commune de Lemba à Kinshasa est une autre hérésie plus que jamais contestée, y compris par le PPRD qui est déterminé à en découdre au niveau de la Cour d’appel de Kinshasa Matete. On comprend en passant pouquoi le CNC de son complice Pius Mwabilu mué en AAA/aa fait une moisson suspectement abondante dans les proclamations de Corneille Nangaa.

Corneille Nangaa veut placer à la tête de la province du Haut-Uele son petit frère Christophe Nangaa

Cependant le comble de l’ignominie se joue loin de la capitale, dans son Haut-Uélé natal où la surprenante ADRP, inconnue du grand public, a caracolé en tête des regroupements politiques ayant glané des sièges à l’assemblée provinciale. La manoeuvre vise tout simplement à placer la province minière du Haut-Uélé sous les bottes de la famille Nangaa.
C’est en tout cas ce que fait valoir Christophe Nangaa, l’un des 5 élus provinciaux de l’ADRP dans le Haut-Uélé que le grand frère Corneille Nangaa rêve de voir succéder à Lola Kisanga sans se soucier le moins du monde de son inexpérience notoire. C’est même finalement étonnant de voir les plus hautes instances du FCC avaler une telle couleuvre tant il est connu de tous que le frère cadet de Nangaa n’est tout au plus qu’un sémi-lettré sans expérience de gestion aucune. La raison de cette pillule amère avalée par le FCC serait ailleurs. En effet, selon des sources bien renseignées, Corneille Nangaa ne cache pas ainsi ses envies de se faire récompenser après avoir, toute honte bue, “nommé ” des dirigeants du sommet à la base. Pince sans rire, l’actuel Président du bureau de la CENI menacerait même d’éclabousser les uns et les autres si le poste de gouverneur du Haut-Uélé venait à échapper à son petit frère. Vous ne rêvez pas. La République est tombée trop bas!

CP (Jean Baptiste Maracto)
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