Le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a enfin démarré son mandat. C’est le moins que l’on puisse dire. C’est loin des terres congolaises, précisément à Windhoek, en Namibie, que le président de la république a donné le ton de ce que sera son mandat. Comme pour contrer le FCC, qui se réclame déjà majoritaire à l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi annonce déjà la nomination d’un informateur pour baliser la voie qui mène à la nomination d’un Premier ministre. La corruption, promet-il, sera également au cœur de son mandat. L’home imprime déjà sa marque. Au grand bonheur de la RDC et de son peuple.

Un tour à Windhoek en Namibie a suffi pour le président Félix Tshisekedi de faire des annonces qui consolident son statut de chef de l’Etat. Devant la diaspora congolaise, résidant dans la capitale namibienne, Félix Tshisekedi a circonscrit, peu avant de reprendre son avion pour Kinshasa, ce que sera son mandat.

Enfin Tshisekedi décolle…

On le croyait hésitant et parfois lent à s’engager résolument dans la voie du changement. Depuis Windhoek le chef de l’Etat a annoncé les couleurs. Il inscrit son mandat dans la vision du changement afin de rompre avec le passé. La corruption qui ronge la société congolaise à tous les niveaux sera combattue, promet-il, avec la dernière énergie en recourant à toutes les « méthodes démocratiques possibles ».

De l’avis du chef de l’Etat, revêtir une charge publique ne devrait plus être un luxe. Les commis de l’Etat, promet-il, seront soumis à un Code de bonne conduite qui les liera à la nation. Du coup, Félix Tshisekedi a démarré son mandat en prenant la mesure de l’urgence à redresser la société congolaise, exsangue dans plusieurs de ses pans. Tout devra commencer par la nomination d’un informateur pour identifier, conformément à l’article 78 de la Constitution, la majorité à l’Assemblée nationale. C’est une disposition constitutionnelle sur laquelle le chef de l’Etat ne veut pas transiger. Il en sera ainsi, a-t-il annoncé, depuis la capitale namibienne. N’en déplaise bien évidemment au Front commun pour le Congo qui pensait prendre le raccourci en se déclarant prématurément « Majorité parlementaire ».









« Dans les jours qui viennent je vais avoir un gouvernement. J’ai entendu beaucoup de spéculations, il y a eu des élections législatives… il y a un groupe qui prétend être la majorité, on attend l’identifier comme il se doit pour confirmer cette majorité-là, ensuite nous irons dans des discussions parce que le président que je suis n’acceptera pas d’être juste un président qui règne mais qui ne gouverne pas », a rappelé Félix Tshisekedi.

Le chef de l’Etat est néanmoins convaincu qu’il devra passer par une coalition pour gouverner avec la majorité à l’Assemblée nationale. Il entend cependant être le seul commandant à bord, en imposant la redevabilité comme la règle d’or à laquelle tous devront se soumettre. « Ce sera une coalition qui ne va pas se passer comme on a toujours vu dans notre pays : faire une coalition pour avoir des postes, non. Vous allez voir tout va se passer dans la transparence, et je vais proposer un code de bonne conduite. C’est une coalition qui ne va pas travailler comme on a toujours vu dans notre pays. Faire juste des arrangements pour occuper de postes ministériels et puis s’en foutre du reste. Non, ici vous allez voir que tout se fera dans la transparence ».

Ainsi, la transparence sera au cœur de l’action gouvernementale, souligne le chef de l’Etat. « Nous allons nous entendre au sein de cette coalition. Si par exemple un ministre [ou une personnalité quelconque] est accusé d’avoir trempé dans des combines quelles qu’elles soient, il doit démissionner en attendant que la justice fasse la lumière sur l’affaire […] Il y aura ce genre d’actes non seulement pour rassurer notre population par rapport au changement qui arrive, mais aussi et surtout pour moraliser la classe politique. Parce que ce qui a aussi tué ce pays, c’est le fait que nos compatriotes ont perdu toute confiance en des acteurs politiques à cause de comportements de ceux qui ont été totalement en porte à faux avec la volonté du peuple », a indiqué le chef de l’État.

…En chef d’orchestre

Après la grande sortie médiatique de Félix Tshisekedi à Windhoek, l’opinion nationale découvre enfin le chef de l’Etat. « C’est ce que nous attendions de Félix Tshisekedi. Son silence commençait à devenir inquiétant, alors qu’en face Joseph Kabila s’organise avec son Front commun pour le Congo. Avec ses déclarations, on est maintenant rassuré. C’est Tshisekedi qui est le chef de l’Etat. C’est lui qui doit imprimer le rythme et personne d’autre », commente un observateur de la scène politique congolaise.

En Namibie, Félix Tshisekedi a pris la stature de président de la République. Le Potentiel n’a pas eu tort de rappeler qu’il tardait à décoller. Le journal n’a donc pas prêché dans le désert. Tshisekedi tient à s’imposer. Et il l’a fait savoir, comme pour recadrer quiconque se mettrait en travers de son impérium. Il tient à s’affirmer comme le président de la république. Le seul qui dicte la marche à suivre pour les affaires publiques. Personne ne pourrait donc lui faire ombrage – même le FCC qui pense avoir réuni théoriquement la majorité à l’Assemblée nationale. La nomination d’un informateur passe de ce fait comme une réponse du berger à la bergère. Une façon de calmer les ardeurs d’un FCC triomphaliste.



L’informateur pour l’identification de la majorité à l’Assemblée nationale arrive déjà. De retour à Kinshasa depuis mercredi, le président de la république devrait certainement s’attarder sur ce dossier pour lever toute équivoque

Le cap est donc mis vers la formation d’un gouvernement. Légaliste, le chef de l’Etat tient à le rester jusqu’au bout. Pas question, selon lui, de contourner cette procédure, du reste prévue dans la Constitution. Au moins, le chef de l’Etat sait qu’il devra composer avec d’autres forces politiques autour d’une coalition gouvernementale. Cependant, il a tenu à rappeler que le gouvernement devra se soumettre à ses directives. Une précision de taille qui prouve que Félix Tshisekedi a décidé de prendre les choses en mains. On est parti pour un mandat qui nous réserve bien des surprises. Dans tous les sens d’ailleurs.


Le Potentiel
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