Au cours d’une conférence organisée samedi 9 mars 2019 à Paris, le mouvement RCK (Résistants Combattants du Kongo), a pris acte de la victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle en RDC. Un fait inédit pour une organisation résistante et combattante de la diaspora.

La victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 est encore et toujours sur toutes les lèvres. Le sujet était au cœur d’une conférence donnée, samedi dernier, par Jean-Martin Sali Bongenge et Blandine Diafutua, respectivement président et secrétaire générale du mouvement RCK.

Un rendez-vous prévu depuis quelques semaines et très attendu aussi par tous ceux qui scrutent les réactions des organisations résistantes et combattantes de la diaspora. Il y avait beaucoup d’attente évidemment avant cette conférence. D’autant plus que le combat de la diaspora congolaise contre l’« antipatriotisme » de certains politiques est sans concession.

Si, à Paris, on attendait une éventuelle position sur la proclamation de Félix Tshisekedi comme président de la RDC, c’est désormais fait, même si la prudence domine. On prend note, on prend acte.




Etat de fait

La proclamation officielle, par la Cour constitutionnelle à Kinshasa, d’un fils du pays et la reconnaissance de ce résultat par la Communauté internationale, voilà les deux éléments ayant conduit à cette prise de position. Certains accuseront le mouvement RCK de trahison, mais la volonté d’aider le pays pour avancer résolument vers l’émergence semble dorénavant dominer. Il y a un temps pour faire de l’activisme politique et un temps pour faire de la politique au sens noble du terme.

« C’est une évidence qu’un fils du pays est aujourd’hui président de la RDC. C’est grâce également au combat des résistants. Maintenant, on aimerait que Félix Tshisekedi règne et gouverne réellement le pays. Je suis persuadé que notre contribution va aider le pays à trouver des solutions pour se sortir du gouffre dans lequel il est tombé. Cela n’a que trop duré. C’est pourquoi, il faut faire vite le ménage, c’est-à-dire écarter tous les potentats de l’ancien régime qui ont ruiné notre pays. Les laisser occuper le devant de la scène politique est une aberration », a déclaré Martin Sali Bongenge qui appelle au renouvellement de la classe politique congolaise.

Félix Tshisekedi, fils du pays, à la tête de l’Etat a créé un état de fait qui pousse le mouvement RCK à se démarquer des autres organisations résistantes et combattantes de la diaspora. Ils espèrent que ces dernières lui emboiteront le pas pour l’intérêt supérieur de la Nation. Car, leur combat (à tous) ne peut rester un vain mot.

« La diaspora a contribué au changement qui s’est opéré en RDC. Elle doit en être fière. Nous avons fait reculer Kabila d’un pas. Croyons en nous. Nous avons fait d’énormes sacrifices pour arriver à ce résultat. C’est pourquoi, ne laissons pas les politiques récupérer l’excellent travail que nous avons abattu ensemble, comme ils sont d’ailleurs en train de le faire. Ces gens ne pensent pas au peuple. Nous, nous pensons à ce peuple qui a tant souffert le martyr », a déclaré à son tour Blandine Diafutua s’adressant à tous les résistants combattants de la diaspora.

Retrouver le politique

Le constat n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, la politique en RDC ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt, au pire la colère. Le temps qui passe voit le fossé se creuser entre les Congolais et leurs représentants et gouvernants.

La crise de la politique en RDC est d’abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l’intérêt général. Des ambitions personnelles démesurées, des manœuvres et calculs électoraux, des paroles non tenues, le sentiment d’un personnel politique coupé des réalités, l’absence de projet ou de vision à long terme, des comportements tribaux, claniques, partisans et démagogiques…sont injustifiables et sont devenus insupportables.

Pour le mouvement RCK, qui entend se muer en parti politique, il est temps de changer la donne et retrouver le vrai politique. L’heure est à la formulation d’un espoir de consensus national en RDC, gage d’un développement harmonieux.

Dans leur projet, Martin Sali Bongenge et Blandine Diafutua ont ainsi appelé à l’unité de tous les Congolais et insisté sur les défis à relever en termes de société, de gouvernance, de sécurité et d’économie.

Robert Kongo, correspondant en France
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