Par Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba (02 Avril 2019)
« Il y a des gens qui se croient le talent de gouverner par le seul fait qu’ils gouvernent » (Napoléon Bonaparte)

Durant les deux années d’une transition chaotique et ensanglantée que «Joseph Kabila» s’est octroyée après la fin de son mandat constitutionnel le 16 décembre 2016, la communauté internationale qui gèrent la République dite Démocratique du Congo, et avec à sa tête l’Union européenne et les Etats-Unis, n’a cessé de promettre (la main sur le cœur)   au peuple congolais que cette fois-ci, les élections allaient lui apporter une «alternance  civilisée, démocratique et pacifique ». Mais au bout du compte, le peuple congolais n’a eu droit qu’à une caricature d’alternance sur fond de fraude flagrante et grossièrement réalisée sur base de corruption. Et comble d’ironie, la même communauté internationale a reconnu et cautionné cette mascarade qu’elle a demandé au peuple congolais d’accepter au nom de la paix. Je me suis toujours demandé s’il s’agit de la paix pour les Congolais, ou s’il s’agit plutôt de la paix pour les intérêts matériels et financiers des multinationales dont les affaires prospèrent grâce au chaos et à l’absence totale d’un état au Congo !









Mais ce qui choque et irrite ma conscience, c’est cette démarche incongrue qu’a entreprise la même communauté internationale pour pousser Félix Tshisekedi à s’émanciper de la tutelle de «Joseph Kabila». C’est le président Emmanuel Macron qui a ouvert le ban à Nairobi. Il a été suivi par les Etats-Unis d’Amérique pour pousser Félix Tshisekedi à refuser de subir le diktat de son prédécesseur. Ils lui demandent d’imposer sa marque politique pour affaiblir « Kabila » ! Je me demande sérieusement si ces «conseillers» occidentaux ont réellement l’intention d’aider Félix Tshisekedi ou de précipiter seulement sa fin. Car les leaders politiques occidentaux n’ignorent certainement pas qu’il ne suffit pas d’être au gouvernail d’un pays pour être apte à le gouverner, comme l’a si bien stigmatisé l’un des grands stratèges français, l’empereur Napoléon Bonaparte pour ne pas le citer.
Et en choisissant de se servir de Félix Tshilombo comme simple paravent pour lui permettre de garder la mainmise sur toutes les institutions de la RDC, «Joseph Kabila», avec l’aide de Paul Kagamé, a stratégiquement fait le bon choix. Il a choisi le maillon le plus faible, le plus vulnérable et le plus malléable au sein de la classe politique congolaise. Il a ciblé la personne qui est incapable de gouverner et de maîtriser les mécanismes du fonctionnement de l’état.
C’est pourquoi je m’interroge si, en demandant à Félix Tshisekedi de s’émanciper de son mentor «Kabila», les leaders politiques occidentaux ont pris la peine d’évaluer au préalable ses capacités intellectuelles et morales à réaliser cette émancipation. Quelle autorité morale Félix a-t-il encore vis-à-vis de celui qui l’a corrompu ?  De quelle marge de manœuvre dispose-t-il encore aujourd’hui pour dénoncer les accords secrets qu’il a conclus avec son corrupteur et complice «Kabila» ? Sur quelles forces politiques ou militaires Félix pourra-t-il s’appuyer pour tenter une quelconque épreuve de force avec «Kabila» afin de l’affaiblir ?
A mon humble avis, si les conseillers européens, américains et autres congolais comme la CENCO veulent réellement aider Félix Tshisekedi à sortir d’abord lui-même du nid des vipères dans lequel il s’est fourré, et sortir en suite la RDC du bourbier dans lequel il l’a plongé,  il n’y a qu’une seule voie qui s’offre à lui : il doit prendre son courage à deux mains et rendre d’abord son tablier. Il doit ensuite dénoncer publiquement les accords secrets conclus avec «Kabila» et Kagamé, demander pardon à son peuple avant de rejoindre son aspiration à la reconquête de sa souveraineté. C’est alors qu’il pourra demander la protection éventuelle de la communauté internationale pour lui-même et les membres de sa famille. C’est cette démarche-là qui pourra réellement porter un coup fatal au plan conçu par «Kabila» et son mentor Paul Kagamé pour garder la mainmise sur les institutions et les richesses de la RDC qu’ils pillent avec la complicité des multinationales occidentales.
Mais je doute fort que Félix Tshisekedi soit disposé à accepter ce schéma. Car personne ne connait jusqu’ici le degré réel de sa complicité avec l’occupant rwandais. J’ai été interpelé par une révélation que Félix Tshisekedi a faite, par inadvertance, lors de son dernier séjour à Kigali. Voulant certainement encenser ces alliés et protecteurs rwandais pour leur progrès réalisé dans le domaine du développement de la ville de Kigali, Félix Tshisekedi a lâché aux journalistes rwandais qui l’interviewaient: « j’ai été ici à Kigali en 2003,… ». Ah bon ! Qu’était-il allé chercher au Rwanda à cette époque-là déjà ? Pourquoi n’a-t-il jamais parlé de ce voyage à personne? Etait-ce le seul voyage qu’il a effectué depuis 2003 ou y’en a-t-il eu d’autres tenus secrets ? Quelle est en fait, le contenu réel de l’accord signé entre l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et le Rwanda en 1996, accord que Vital Kamerhe, alors secrétaire général du PPRD, avait publiquement dénoncé devant les militants kabilistes?
La présence d’un homme d’affaire rwandais, John Kanyoni Nsana, le neveu de Paul Kagamé, dans la délégation officielle des opérateurs économiques qui accompagnent le président Tshisekedi aux Etats-Unis, cette présence confirmée par l’ordre de mission n°154/2019 signé par le Directeur de cabinet Vital Kamerhe le 30 mars 2019, constitue une preuve patente du contrôle que Kigali exerce sur Félix Tshisekedi. En fin de compte, les congolais ont intérêt à s’interroger sérieusement sur la nature exacte du rapport de dépendance et de soumission qui lie les Tshisekedi au Rwanda de Paul Kagamé !
J’estime en outre qu’avant de se précipiter à demander à Félix Tshisekedi de s’émanciper de « Kabila » pour de l’affaiblir, les dirigeants des pays occidentaux devraient d’abord s’examiner eux-mêmes pour savoir s’ils sont sincères dans leurs démarches. Car leurs gouvernements respectifs savaient déjà, bien avant la mascarade électorale, que Kagamé et « Kabila» avaient planifié la fraude massive grâce à la complicité active de la CENI, où ils avaient pris soin de placer à sa tête, non seulement un président congolais, Naanga totalement corrompu, mais aussi un agent tutsi-rwandais, Basengezi, comme vice-président. L’attitude ambigüe et incongrue des pays occidentaux n’est pas faite pour rassurer le peuple congolais quant à leur sincère volonté de mettre fin aux causes réelles et profondes de la crise multidimensionnelle dont souffre le peuple congolais depuis plus de vingt ans.
Je suis convaincu, pour ma part, que la solution de la crise congolaise passera par ce qu’a dit, avec raison, un grand stratège politique et militaire français qui a déclaré : « Au peuple conquis il faut une révolte » !          
Réfléchissons-y bien !
Que Dieu vous bénisse !
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