Je l’ai dit plus d’une fois. Les vrais gagnants des dernières consultations électorales en RD Congo sont Joseph Kabila et Vital Kamerhe. Le premier, sous pression internationale, a réussi à négocier son départ de la présidence sans véritablement partir, et le second, qui ne savait plus à quel saint se vouer après Genève, a pu renaître de ses cendres grâce au deal conclu entre le FCC et CACH. Le « meilleur » perdant, c’est Félix Tshisekedi. Détenteur d’un pouvoir protocolaire, il est obligé de composer avec un système totalement contrôlé par son prédécesseur.











Qu’on ne l’apprécie ou pas, Joseph Kabila est et reste le vrai gagnant des dernières élections. Il a fait montre d’une intelligence politique comme on en voit rarement en Afrique subsaharienne, où les présidents cherchent par tous les moyens à s’éterniser au pouvoir. À la différence des autres chefs d’État africains qui se sont imposés par la fraude, le mensonge et l’intimidation, Joseph Kabila a accepté de quitter la présidence, tout en conservant habilement le pouvoir.




Pour réussir une telle « prouesse », le raïs de Kingakati est allé à contre-courant de ce qui se fait généralement sur le continent. En effet, à la différence de certains de ses pairs qui se sont appuyés sur les forces de sécurité pour asseoir leur fausse légitimité, Joseph, qui contrôle pourtant les forces de sécurité congolaises, s’est plutôt contenté de s’appuyer sur son opposition pour conserver le pouvoir. Emmanuel Shadary était certes son dauphin, son premier choix, mais pas sa carte ultime qui se trouvait dans l'opposition.

C'est l'opposition (le RASSOP) qui lui a permis de jouer la première prolongation en décembre 2016; c'est encore l'opposition qui lui a permis de jouer la deuxième prolongation (Bruno Tshibala & al.) en 2017-2018, et c’est enfin l’opposition (CACH) qui lui a permis de quitter le trône de la présidence tout en conservant le pouvoir. Du jamais vu dans l’histoire politique récente du continent !

Qu’on se le dise. Joseph Kabila n’est pas un génie de la politique. Mais à la différence de la plupart des leaders de l’opposition, il a le mérite de s’être entouré d’hommes et de femmes brillants. Oui, ces compatriotes Kabilo-ultracompatibles ont mis leur intelligence au service du mal, ce que l’on ne peut que déplorer. Mais il n’empêche que la plupart d’entre eux sont des « têtes bien faites », comparativement à ceux qui composent l’opposition.

En effet, lorsque l’on jette un coup d’œil sur l’entourage de Félix Tshisekedi, de Martin Fayulu et de Moise Katumbi, pour ne citer que ces trois-là, on comprend vite pourquoi ces leaders tournent en rond et ne peuvent « rivaliser » avec Joseph Kabila. Ce n’est pas avec Francis Kalombo, Serge Welo, Peter Kazadi ou qui sais-je encore, que l’on peut articuler des stratégies intelligentes pour pouvoir battre la Kabilie. Ce n’est pas avec tous ces parvenus et délinquants (ramassés en Europe et en Amérique du nord) entourant Félix Tshisekedi que l’on peut « déboulonner » le système en place. Pas plus qu'on ne saurait opposer à un personnage comme Norbert Nkulu, par exemple, des aventuriers que l’on retrouve en masse autour de Félix et des leaders de l’opposition...

Aux gesticulations et vociférations des uns, les Kabilistes opposent bien souvent des stratégies « intelligentes » pour conserver le pouvoir. Les résultats se passent de tout commentaire.

Bref, les leaders politiques congolais doivent apprendre à bien s'entourer. Ils doivent faire le ménage autour d’eux. On ne leur demande pas de se débarrasser de leurs collaborateurs actuels, mais de s’entourer de têtes bien faites, de technocrates capables d’articuler des stratégies intelligentes pour neutraliser définitivement le système de prédation qui a élu domicile au Congo. Ils doivent pour cela mettre de côté cet orgueil imbécile qui caractérise l’homme congolais et tout mettre en oeuvre pour recruter les meilleures têtes où qu’elles se trouvent. Quitte à les débaucher, s'il le faut, chez leurs adversaires...

Le fondateur d'Apple, Steve Jobs, n’était pas particulièrement doué en informatique. Mais il s’entourait d’informaticiens de talents tels que Steve Wozniak. Il affirmait en outre qu’il embauchait des gens intelligents afin qu’ils puissent lui dire ce qu’il devait faire. «Quand on fréquente des gens très intelligents, on a tendance à les écouter», clamait-il.« L'art de la réussite consiste à savoir s'entourer des meilleurs », dixit pour sa part John Fitzgerald Kennedy. Joseph Kabila semble l’avoir compris. Ce qui ne semble pas être le cas de ses adversaires...

Je bois mon lait nsambarisé...
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