Moise Katumbi a accordé une interview à un groupe de journalistes congolais de Belgique. Ce que l’on retient de cet entretien d’une quarantaine de minutes est que pour l’ancien gouverneur du Katanga, «la vérité des urnes» chère à Martin Fayulu et à un grand nombre de Congolais est une affaire du passé.





Tout au long de l’interview, M. Katumbi s’est employé à raconter sa vie, à éviter, parfois maladroitement, de répondre aux questions en lien avec les élections calamiteuses du 30 décembre 2018, insistant davantage sur « l’unité des Congolais », «la paix », « le développement », « Dieu » et les « avancées démocratiques » constatées depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, notamment en matière de liberté d’expression et d’association.

Maniant l’art de l’esquive et le double langage sans convaincre, Moise Katumbi a fini tout de même par « jeter le masque » à la fin de l’interview, en disant se conformer au verdict controversé de la Cour constitutionnelle de Joseph Kabila. Celle-là même qui n’a jamais cessé de se prononcer contre la volonté populaire, en cautionnant les fraudes électorales de 2006 et 2011.

Que retenir de l’interview de l’ancien gouverneur du Katanga ? Que LAMUKA est une structure vouée à la disparition.







D’ailleurs, je ne vois pas comment cette plateforme, qui, comme CACH, est une alliance de circonstance, aurait survécu à la fourberie de certains de ses leaders.

En effet, on a souvent tendance à oublier que LAMUKA et CACH sont des plateformes nées d’alliances politiques de circonstance à la suite de la réunion de Genève. N’a-t-on pas vu des partenariats politiques se disloquer pour donner naissance à des groupements politiques d’un genre particulier ? Moise Katumbi et Martin Fayulu soutenant Félix Tshisekedi contre son « meilleur ennemi » Vital Kamerhe qui finit par s’allier à ce même Félix pour faire la guerre à ses amis susmentionnés ! Vous avez dit «alliances contre nature»!? Oyo makambu ya mboka na biso...

Un partenariat, qui voit le jour dans les conditions qui sont celles de LAMUKA et de CACH, ne fera pas long feu.

En effet, lorsque les gens se mettent ensemble non pas par conviction, mais par calculs politiciens, délaissant les idéaux pour privilégier le court-termisme de la «mangeoire» afin de satisfaire leurs ambitions personnelles et leurs intérêts égoïstes, rien de bon de peut sortir de leur «mariage». Les deux plateformes vont finir par éclater. La question n’est pas de savoir quand, mais comment.

En ce qui concerne LAMUKA, on peut dire, au regard de l’interview donnée par Katumbi, que la dislocation est pour bientôt. Martin Fayulu, qui a la faveur populaire et qui semble bénéficier encore du soutien de Jean-Pierre Bemba, sait ce qu’il lui reste à faire. Il ne doit pas se faire d’illusions sur les réelles intentions de Moise Katumbi.

Il convient par ailleurs de rappeler que l’ancien gouverneur du Katanga, grand ami de Félix Tshisekedi devant l'Éternel, n’a pas rompu avec Joseph Kabila de gaité de cœur.

En effet, entre Joseph et Moise, c’est une histoire d’amour qui aurait mal tourné. Le premier aurait promis de faire du second son successeur, selon un scénario à la Poutine-Medvedev. « L’idée, me racontera un aîné évoluant dans les arcanes de la Kabilie, émanait de feu Augustin Katumba Mwanke », l’éminence grise du Raïs tué dans un accident d’avion en 2012. Mais « le chef (allusion à Joseph Kabila) a fini par changer d’avis », dit-il. Ce que n’aurait pas apprécié Moise Katumbi. De ce mécontentement naîtra la rupture entre les deux hommes.

Si l’on s’en tient à cette version, le bien-être du peuple congolais n’y est pour rien dans la décision de Katumbi de lâcher Kabila. Ne déclare-t-il pas dans le Financial Time que « Joseph Kabila a été un bon Président jusqu’au 19 décembre 2016 » ?
Il appartient aux autres LAMUKIstes de tirer les leçons qui s’imposent.

Quant à CACH, sa dislocation va sûrement prendre un peu plus de temps. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. 1) Ils (UDPS & UNC) sont au pouvoir et chacun va profiter de sa position pour se refaire une obésité financière, en pillant les caisses de l’État. 2) L’UDPS n’ayant personne de la trempe de Vital Kamerhe, Félix n’a d’autre choix (du moins pour le moment) que de le garder auprès de lui, même s'il ne l'apprécie pas beaucoup. 3) il faudra attendre la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement pour se faire une idée sur le jeu d’alliance qui va se dessiner. 4) La variable Kingakati. Celle-ci pourrait manœuvrer de sorte à briser CACH, en promettant à l’UNC (donc à Kamerhe) des avantages qu’elle n’aura peut-être jamais avec Félix, qui, faut-il le rappeler, dépend entièrement des humeurs du FCC, pour ne pas dire de son autorité morale, Joseph Kabila. Dans tous les cas, les jeux sont ouverts. Les jours à venir seront riches en rebondissements.

On regarde tout ça de loin en prenant un bon verre de lait nsambarisé...
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