*A quelques semaines de la fin du mandat des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le numéro 2 de cette institution a jugé bon de lâcher prise. Norbert Basengezi Katintima a présenté sa lettre de démission le lundi 17 juin 2019 à Corneille Nangaa, actuel président de la Centrale électorale. Une démission dont il a pris soin de notifier au Président National du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti politique qui l’avait désigné en novembre 2015.

Certains parlent du poids de la fatigue due à un travail intense ces derniers mois, voire ces dernières années, allusion faite à l’organisation des 3èmes élections démocratiques en RDC qui, après plusieurs reports, se sont tenues le 30 décembre 2018. D’autres relèvent le fait qu’il tente de sauver son honneur de manière tant soit peu diplomatique, en raison de nombreuses accusations dont il a été victime, de mèche avec sa hiérarchie mais également son fils, Marcellin, concernant ces épineuses affaires de «détournement de fonds» liées à l’achat des «machines à voter». Toutefois, les véritables raisons de cette démission n’ont pas été précisées. Les sources de la CENI renseignent que cela a un lien avec la fin du mandat des animateurs de la centrale électorale.

Il a été frappé, en effet, avec Corneille Nangaa et Marcellin Mukolo, d’interdiction de visas et sanctions financières par Washington. Le Trésor américain avait annoncé alors que tous les actifs de ces derniers relevant de la juridiction américaine avaient été bloqués.

Les trois hommes faisaient déjà partie des cinq personnalités de RDC accusées de corruption et d’entrave au processus électoral, interdites de territoire par les Etats-Unis fin février.

Il sied de rappeler qu’il était aussi deuxième vice-président de la CEI. Parmi ses nombreux subalternes, se trouvait à l’époque un jeune technicien du nom de Corneille Nangaa. C’est aussi en tant que membre du RCD-Goma que Basengezi va débuter sa carrière d’expert électoral. En 2003, la toute nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) regroupe en effet différents groupes rebelles, qui se sont mis d’accord pour sortir du conflit avec le gouvernement par une élection.

Actuellement, la CENI est composée de treize membres désignés par les forces politiques de l’Assemblée Nationale à raison de six délégués dont deux femmes par la Majorité et de quatre délégués dont une femme par l’opposition politique. La société civile y est représentée par trois délégués. Ces 13 membres constituent la plénière de la CENI. Pour sa part, le Bureau de la centrale électorale est composé de six membres dont au moins deux femmes, l’une issue de la majorité et l’autre de l’opposition politique.

Qui est Norbert Basengezi ?

Monsieur Norbert BASENGEZI KATINTIMA est né le 10 janvier 1958 à Kashiramo-Kaziba dans le Sud-Kivu. Il est le Vice-président de la Commission Electorale Nationale Indépendante depuis 2015.

Avant d’occuper ce poste pour lequel il vient de déposer sa lettre de démission, il a été 2ème Vice-président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) en Charge de l’Inscription des électeurs et des candidats (2003-2008). A l’occasion, il a visité les 145 territoires et 20 villes de la RD Congo en vue de réussir les scrutins référendaire (2005) et électoraux de 2006. Fort de cette expérience électorale avec 25.712.000 d’enrôlés pour les premières élections libres, démocratiques et transparentes, il a été invité entre 2005 et 2008 en qualité d’observateur International des élections dans plusieurs Etats de la SADEC.

Député National PPRD élu de Walungu depuis 2011, c’est en sa qualité de cadre de ce parti, Membre du Comité Exécutif Nationale, du Conseil National et du Bureau Politique du parti que l’honneur lui a été fait d’intégrer la Commission Electorale Nationale Indépendante.

Sa longue carrière au service de ses concitoyens qui l’a conduit aujourd’hui à la CENI, a débuté deux ans après l’obtention d’un diplôme de graduat en Pédagogie appliquée à l’UNAZA-ISP Bukavu (1977-1980). C’est donc en 1982 qu’il s’est mis au service de son pays en œuvrant d’abord au sein d’une cellule exécutive locale de base : la Collectivité Chefferie de Kakiza, en qualité de Conseiller. Son riche parcours politique l’a amené jusqu’à assumer les fonctions de Gouverneur de la Province du Sud-Kivu (1999-2002) et de Ministre de l’Agriculture et Ministre Intérimaire du Ministère de Développement rural (2008-2002).

Il a, en parallèle, gravi différents échelons de l’institution législative où il a eu à participer activement entre 1991-1992 à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) comme membre de la société civile puis d’évoluer plus tard dans l’USOR, USORAL et USORAS. Mandaté Député national au Haut Conseil de la République-Parlement, il a été amené à assurer entre 1991 et 1996, la Présidence de la Sous-commission Education au sein de la Commission Sociale. Il a participé durant la même période et par deux fois comme Négociateur du Palais de Marbre FPC-USORAL sous la Conduite du Président Abdoulaye Wade et au Palais du Peuple FPC-USORAL sous la conduite de l’Ambassadeur Lackdarbrahimi.

Dans le contexte de crise politique marquée par la guerre de libération partie de l’Est du pays, Monsieur BASENGEZI KATINTIMA a été mandaté par ses collègues du Nord-Kivu et Sud-Kivu à la primature pour assurer le Coordination entre 1996-1997 de la Cellule de crise de la question sensible de réfugiés Rwandais et Burundais sous le Gouvernement de Léon Kengo Wa Dondo.








Il est à signaler que depuis 1980, L’actuel Vice-président de la CENI a mis plusieurs casquettes dont celle d’enseignant et de préfet d’études ; d’opérateur économique membre de la FEC Sud-Kivu ; de promoteur des écoles, hôpitaux et fermes agricoles ; d’acteur en milieux associatifs, chrétiens ou encore dans le secteur de l’environnement. C’est ce dernier, l’environnement, qui lui a valu le lauréat du Prix ABRAHAM/USA et une Décoration internationale pour la Conservation de la Nature et de la protection du Parc National de Kahuzi Biega.

Servir et apprendre font souvent de pair. Aussi, s’est-il régulièrement remis à niveau depuis 1985. Des renforcements de capacités sanctionnées notamment par un Certificat en Démocratie et Développement à l’Institut HANS SEIDHEL et un autre en Formation électorale de la KOICA/Corée du Sud ou encore plusieurs autres formations à la National Electoral Commission (NEC) de la R.S.A et au forum des Electoral Indépendant Commission (EIC) des Etats de la SADEC.

La Pros.
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