Dans un communiqué vendredi 18 octobre, le Groupe parlementaire MS-G7 rappelle que la désignation du porte-parole de l'Opposition procède du prescrit légal et non de la volonté d'un individu.Ça sent le roussi au sein de l'Opposition en RD Congo. Après le front commun autour de la «Vérité des urnes», Katumbistes et Fayulistes semblent, depuis peu, ne plus regarder dans la même direction. Au centre du désaccord, la problématique de la désignation du porte-parole de l'Opposition. Si le Groupe parlementaire de l'Opposition MS-G7, pro Moïse Katumbi, souscrit à cette démarche, la Dynamique pour la vérité des urnes (DVU) proche de Martin de Fayulu, y oppose un souverain refus. Depuis, les rapports entre les deux camps font louche.
Dans un communiqué rendu public le vendredi 18 octobre, en réaction de la DVU à sa lettre adressée le 1er octobre aux présidents des deux chambres législatives, le Groupe parlementaire MS-G7 durcit le ton ! " La désignation du porte-parole de l'Opposition procède du prescrit légal et non de la volonté d'un individu ou d'un groupe d'individus ", rappelle le MS-G7 dans ce communiqué signé par son président, Bienvenu Apalata Ambo.
Par ailleurs, les lieutenants du camp Katumbi reconnaissent volontiers aux plénipotentiaires de la DVU, le droit de poursuivre le combat au front de la vérité des urnes. Cependant, le MS-G7 dit stigmatiser l'attitude de la DVU qui, de manière délibérée, refuse de reconnaitre l'existence d'une Opposition légale. " La DVU, association informelle et sans statut légal, doit-être cohérente avec elle-même et admettre qu'elle n'est pas concernée par la désignation du porte-parole de l'Opposition ", renchérit le MS-G7 dans son communiqué.
UN DEBUT DE GUERILLA ?
" Martin Fayulu est le Président élu de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018. En cette qualité, il n'a plus à se présenter comme candidat porte-parole de l'Opposition. Nous poursuivrons notre combat pour la vérité des urnes. Le reste ne nous intéresse pas pour l'instant. Si Pierre Lumbi trouve nécessaire d'organiser une Opposition républicaine, libre à lui. Quant à nous, nous ne ferons jamais une telle opposition. Ce serait-là, une manière de décevoir notre peuple qui a massivement voté pour Martin Fayulu et dont on a volé la légitimité ", avait déclaré jeudi 10 octobre sur la radio privée Top Congo FM, un partisan du commandant en chef des opérations au front de la " vérité des urnes.
Cependant, le MS-G7 se demande si le fait pour la DVU, de nier l'existence de l'opposition politique et de maintenir en même temps, ses élus dans différentes assemblées délibérantes, ne procède pas de la pure escroquerie politique et de la dupe. Les pro Katumbistes du MS-G7 ne s'arrêtent pas là. Bien au contraire. Ils veulent également savoir si la proposition de Martin Fayulu, en rapport avec la création d'un «Conseil national des réformes institutionnelles» ne répand pas le parfum d'une imposture, dans la mesure où cette structure, où cas où elle serait effectivement mise sur pied, cohabiterait avec les mêmes institutions que conteste la DVU.
Dès lors, le camp de Moïse Katumbi, très favorable à la désignation du porte-parole de l'Opposition, souligne que le fait de vouloir opposer les groupes parlementaires à la plateforme politique LAMUKA, serait une manière sournoise d'affaiblir ce cartel par des dissonances internes. Et, de ce fait, jouer le jeu de l'adversaire que l'on prétend combattre. Aussi, le MS-G7 invite-il ceux des Congolais qui croient en l'idéal du combat de «Lamuka», de ne pas se laisser emporter par ce qu'il qualifie de distraction de mauvais goût. Une étourderie que ce groupe parlementaire impute aux vendeurs d'illusions.
Sur base de cette querelle intestine, plus d'un analyste se trouve en droit de se demander si ce n'est pas déjà un début de guérilla entre Katumbistes et Fayulistes, par leurs lieutenants interposés. La réponse dit-on, est parfois dans la question. Grevisse KABREL