Dr Denis Mukwege, le directeur de l'Hôpital de Panzi dans les faubourgs de la ville de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, appelé l'"homme qui répare les femmes" à cause de ses exploits dans le domaine de la chirurgie obstétricale de la fistule des femmes victimes des violences sexuelles dans l'Est de la RDC, veut trouver une sorte de dédommagement pécuniaire pour elles.
Après avoir été bannies de leurs milieux de vie où elles sont considérées comme une honte à commencer par leurs propres familles, ces femmes victimes des violences sexuelles ne savent à quel saint se vouer pour ne fût-ce que tenter de refaire leur vie par une réinsertion dans la société où elles sont traitées en parias comme si elles sont les seules responsables du drame qui leur est arrivé.
D'où la pertinence de la création du " Fonds fiduciaire" au profit des femmes par leur réparateur, le Dr Denis Mukwege, qui est mieux placé pour comprendre leur martyre qui commence le jour de leur viol, dont les séquelles et surtout les conséquences sociales qui les poursuivent toute leur vie. Cet aspect sera réparé, toujours par le Dr Denis Mukwege, cette fois-là pas par la force des bistouris mais bien de quelques billets de banque.
Raison pour laquelle Dr Mukwege est parti en croisade aux quatre coins du monde pour sensibiliser les potentiels bailleurs de ce fonds fiduciaire qui sont plus particulièrement les Etats. Lors de la 74ème Assemblée ordinaire de l'Onu tenue à New York la semaine dernière, Denis Mukwege était à la manœuvre et il dit avoir réussi à convaincre nombre de chefs d'Etat présents dont le sien propre, le Congolais Félix Tshisekedi à délier les cordons de la bourse pour le financement de ce " Fonds " au profit des victimes des violences sexuelles à l'Est de la RDC. Il reste à présent l'étape cruciale de passer de la promesse ferme au geste du décaissement proprement dit.
On peut noter que devant les bailleurs de fonds internationaux, ce praticien modeste de 65 ans sonnés jouît d'un crédit inépuisable en raison des sacrifices qu'il consent chaque jour qui passe pour sauver les femmes victimes des violences sexuelles dans l'est de la RDC que tout le monde assimile indiscutablement à un sacerdoce ou apostolat. Un autre avantage qui joue en sa faveur pour attirer les bailleurs de fonds, c'est qu'il est Prix Nobel de la Paix et Prix Sakharov de l'UE.
Tous ces Prix comme le Nobel sont accompagnés d'un pécule de 880.000 Euros et 50.000 Euros pour Sakarov qu'il a réinvesti dans son hôpital de Panzi à Bukavu, donc au profit des victimes des violences sexuelles qui continuent à affluer pour être sauvées. C'est comme cela que cet hôpital a fonctionné depuis des années. Dimanche 6 octobre 2019, de son hôpital de Panzi où il venait de rentrer après sa tournée à l'extérieur du pays, il a rappelé une date qui restera à jamais marquée d'une douleur indicible dans son cœur.
C'était l'attaque et le massacre qui s'en est suivi des troupes de l'ADFL sur l'hôpital de Panzi, le 6 octobre 1996, voici 23 ans. Tout l'hôpital était décimé alors que Dr Denis Mukwege était en déplacement. Mais ce crime est resté impuni jusqu'à à ce jour alors que l'ONU avait enquêté et documenté en publiant un rapport assorti de les noms des auteurs de ce massacre sur l'hôpital de Panzi à Bukavu mais tout s'arrête là.
Le message de Denis Mukwege à la Communauté internationale notamment l'ONU, c'est que les planificateurs et les auteurs de ce massacre soient poursuivis par la justice internationale. Il faut peut être rappeler pour le besoin de l'histoire que les crimes commis par les troupes de l'AFDL à cette époque bien que commandée par Laurent-Désiré Kabila était commandités par l'Etat-major de l'armée rwandaise.
C'est le cas entre autres de Mgr Munzilua, Evêque de Goma qui est froidement assassiné et les autres élites congolaises qui n'avaient pas eu le temps de fuir Goma ou Bukavu. Ils ont été exécutés non par l'AFDL mais bien par l'armée rwandaise. Curieusement, la situation n'était pas la même sur la partie des Kivu occupée par l'armée ougandaise de Museveni Kaguta toujours sous étiquette de l'ADFL. Ici par contre, on n'assiste pas à une chasse à l'homme pour décimer les élites congolaises qui s'opposent jusqu'au sacrifice de sang à toute présence rwandaise sur son territoire. KANDOLO M.
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