Le Premier ministre et le vice-Premier ministre des Affaires étrangères doivent prendre le relais pour maintenir la flamme.

Pour certains, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi passe pour un globetrotter, vu le nombre de ses sorties à l’étranger. Mais son entourage s’en défend. Après un long moment d’hibernation dans le concert des nations, il était, dit-on, du devoir du chef de l’Etat de redéfinir la diplomatie congolaise. Pour l’instant, c’est le Trésor qui en pâtit. Le plus important reste évidemment de voir le chef de l’Etat s’investir dans une diplomatie payante pour la RDC. Après toutes les belles promesses récoltées autant en Belgique, aux Etats-Unis qu’en Russie, c’est le moment de palper dans les faits, les retombées de nombreuses sorties du chef de l’Etat. Fatshi a balisé la voie, c’est au Premier ministre et au chef de la diplomatie congolaise de maintenir la flamme.

Le Potentiel

Les voyages du chef de l’Etat en dehors des frontières de la RCC ont pesé dans le Trésor. A fin septembre, la Présidence de la République a déjà consommé près de 150 millions Usd des frais de fonctionnement, dont une bonne partie est imputée aux nombreuses sorties du chef de l’Etat. A la Présidence de la République, on s’en défend. C’est le prix à payer, dit-on, pour rendre de nouveau fréquentable la République démocratique du Congo.

On se rappelle pour son voyage hors de l’Afrique, Félix Tshisekedi avait choisi les Etats-Unis, avant de se rendre en Belgique. Il s’en est suivi par la suite son récent voyage en Russie, avant de chuter par la Serbie, sans oublier bien avant sa visite de travail au Japon. En Afrique, Félix Tshisekedi n’a pas croisé les bras. On l’a vu tour à tour au Rwanda, en Ouganda, en visitant par deux fois l’Angola, tout comme sa participation, au dernier sommet de la SADC. En dix mois de règne, depuis sa prise des fonctions en janvier dernier, Félix Tshisekedi a effectué plus de voyages qu’en a faits son prédécesseur, Joseph Kabila, en 18 ans de règne.

Dans l’opinion publique, le sujet alimente les chroniques, tout autant qu’à chaque fois voyage le chef de l’Etat, c’est le Trésor qui est sollicité à fond. Selon les derniers condensés statistiques de la Banque centrale du Congo, jusqu’à fin septembre 2019, la Présidence de la République a déjà dépensé 150 millions Usd en frais de fonctionnement, essentiellement représentés en frais de mission et couverture de nombreux déplacements du chef de l’Etat. Ce qui justifie d’ailleurs les grandes interrogations qui entourent différents déplacements à l’étranger du chef de l’Etat.

Des contacts prometteurs

Avec son premier voyage en Occident, plus particulièrement aux Etats-Unis, Félix Tshisekedi a réussi à jeter le pont entre Kinshasa et Washington, tout en relançant le dialogue avec les institutions de Bretton Woods, en l’occurrence la Banque mondiale et le FMI. Aujourd’hui, le FMI et la Banque mondiale ont affiché leur disponibilité à accompagner la RDC. Tout comme les Etats-Unis ont replacé la RDC au centre de leur politique africaine.

A Bruxelles, capitale de l’Union européenne, Félix Tshisekedi a réussi à panser les plaies de dernières années troubles de Joseph Kabila qui ont vu les relations entre la Belgique et la RCDC se dégrader inexorablement. Avec la Belgique, Félix Tshisekedi s’est vu également ouvert les portes de l’Union européenne. Plus loin de l’Union européenne, la RDC a rallumée une nouvelle flamme avec le Japon, partenaire très agissant en RDC via son agence d’aide au développement, la JICA.

Tout récemment, le premier forum Russie – Afrique a davantage rapproché Kinshasa de Moscou. Des mémorandums d’entente ont été signés, notamment celui portant sur 500 millions de réhabilitation des chemins de fer de la RDC.

C’est aussi le cas de la Serbie, escale de Félix Tshisekedi, en quittant la ville russe de Sotchi, qui ouvre également une nouvelle forme de coopération avec la RDC. Il ne faut non plus oublier les contacts qu’il a eus en Afrique avec différents pays voisins, dont le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola, le Congo Brazzaville, la Tanzanie et bien d’autres. Partout où il est passé depuis ses premiers pas aux Etats-Unis, Félix Tshisekedi a reçu de promesses ; de belles promesses pour la RDC.

Une diplomatie de développement

Décidément, le chef de l’Etat œuvre pour une diplomatie d’ouverture. Malheureusement, cette réouverture du pays au monde a un coût. Le Trésor a dû être saigné pour couvrir tous les déplacements officiels du chef de l’Etat. L’heure du bilan est donc arrivée. On se pose donc une question : qu’est-ce que le pays a finalement gagné de tous les déplacements du chef de l’Etat ? Certes, Félix Tshisekedi a accumulé de grandes promesses, nous pensions que, dix mois après ses premiers pas à la Présidence de la République, c’est le moment de faire le compte. C’est-à-dire de faire le point sur ce que le pays aura à bénéficier de tous ses voyages officiels.

Sans doute Félix Tshisekedi est conscient de toutes les critiques. A Bruxelles, il n’a pas éludé la question, lors de la rencontre avec la diaspora congolaise. « Mes nombreux voyages à l’étranger visent à ramener des investisseurs en RD Congo», a-t-il dit, comme pour répondre à tous ses détracteurs. C’est dire que Félix Tshisekedi a tracé le chemin pour une diplomatie payante, au service du rayonnement de la RDC.

Il revient maintenant au Premier ministre, s’appuyant sur le patron de la diplomatie congolaise, de maintenir la flamme pour que la RDC en tire réellement profit. Si non, les nombreux voyages du chef de l’Etat n’auront été qu’une occasion de se servir sans raisons évidentes de maigres ressources de l’Etat.
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