* Pendant les trois mois de son bail, le nouveau coordonnateur cette principale plateforme de l'Opposition - "Résistance" appelé à combler le vide face au pouvoir.
Comme Forum des As l'a annoncé à la Une de son édition d'hier lundi 2 décembre, Adolphe Muzito a été porté à la tête de la coordination tournante de " Lamuka " (Réveilles-toi, en Lingala et en Swahili), principale plateforme de l'Opposition créée à Genève pour porter la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle du 30 décembre 2019. La passation de pouvoir entre le désormais coordonnateur honoraire de cette plateforme, Jean-Pierre Bemba et son successeur, leader du Nouvel Elan, s'est déroulée dans une ambiance bon enfant. Pour ne pas dire démocratique. Aussitôt après son investiture au trône, Adolphe Muzito a annoncé ses couleurs. Il a exprimé sa ferme détermination à imprimer ses marques, en se démarquant de ses deux prédécesseurs. A savoir Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, dont le mandat à la tête de Lamuka, n'a été couronné par aucune action de grande envergure, digne de l'Opposition.
Normal, quand on sait que Moïse Katumbi qui a opté pour une opposition républicaine, et donc constructive, revenant d'un long exil à la faveur de l'application des mesures de décrispation mises en oeuvre par Fatshi. En revanche, le chairman du MLC est lui aussi resté aphone sur les grands sujets d'intérêt national, face à politique menée par la coalition FCC-CACH au pouvoir.
Par la bouche de son porte -parole Steve Kivuata, le deuxième Premier ministre honoraire de la 3ème République, n'attend pas caresser dans le sens du poil, l'actuel Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, dont il continue à contester la légitimité au sommet de l'Etat. Autrement dit, Adolphe Muzito promet de maintenir allumée, la flamme du combat pour la " vérité des urnes ". Le président du Nouvel Elan rassure qu'il n'usera pas de la langue de bois pour démontrer, chiffres à l'appui, que les promesses du pouvoir en place incarné par Fatshi sont à la fois fallacieuses et chimériques.
On rappelle ici qu'au lendemain de l'annonce avec pompe, de la gratuité de l'enseignement de base dans tous les établissements publics, par Félix Tshisekedi, Muzito a eu à justifier, chiffres en bandoulière, que cette gratuité, bien que salvatrice pour l'avenir des enfants congolais, ne pourra tenir dans la durée, faute de réformes conséquentes, susceptibles de donner au Gouvernement les moyens de sa politique.
Très connu pour sa dialectique à travers ses tribunes, Adolphe Muzito a de l'étoffe. Il a le profil d'opposant averti, vu sa très longue expérience dans la gestion du pays, d'abord comme ministre du Budget et, ensuite, en tant que Premier ministre. Partant, d'aucuns pensent que fort de ces acquis, Adolphe Muzito a les outils nécessaires pour redonner âme à la jeune démocratie congolaise. Non seulement avec des critiques acerbes sur la politique de la coalition FCC-CACH au pouvoir, mais également avec des propositions alternatives.
COMBLER LE VIDE DEVANT LE POUVOIR
Ici comme ailleurs, un jeu démocratique ne l'est véritablement que quand le pouvoir a en face de lui, une opposition responsable qui critique ses actions. Et, le pouvoir a justement besoin de ces observations critiques, souhaitées ou voulues positives, pour recadrer le tir. Dire que pour le cas de la RD Congo, l'existence de l'Opposition est constitutionnelle (article 8). Hélas. Il est constaté que depuis l'avènement de Félix Tshisekedi à la Magistrature suprême du pays, la RD Congo semble être orpheline de son opposition.
Pourtant. Ceux qui sont aux affaires ont besoin des propositions alternatives qui permettent de prendre la température du niveau de la démocratie.
C'est ce qui fait gravement défaut en RD Congo, après huit mois de la Troisième législature de la 3ème République, marquée par l'alternance au sommet de l'Etat. Ce ne serait donc pas excessif de dire que c'est une grande première dans l'histoire politique du pays de Lumumba. L'opposition qui devait servir de lampe témoin à la politique gouvernementale pour le bien de la démocratie est jusque-là, quasi inexistante.
Adolphe Muzito est appelé, durant son mandat de trois mois, à combler le vide créer par l'absence d'une véritable opposition contre le tandem Tshisekedi -Kabila au pouvoir.
La nature ayant horreur du vide, la léthargie actuelle observée dans les rangs de l'opposition, laisse le champ libre aux sociétaires du FCC et CACH de prendre en otage la vie politique en RDC. PPRD, parti phare du FCC, et l'UDPS, parti emblématique du CACH, se regardent en chien de faïence pendant qu'ils dirigent le pays ensemble à travers une coalition.
Après plus de 30 ans à l'opposition, l'UDPS a du mal à prendre les galons du pouvoir. Bien au contraire. Le parti perd inutilement son temps, en s'attaquant par ses militants interposés, au président honoraire Joseph Kabila, devenu pourtant leur allié dans le cadre de la coalition FCC-CACH.
La seule panacée pour mettre fin à la cacophonie entretenue par les " associés " du FCC et CACH reste l'émergence d'une opposition alternative au pouvoir actuel. Adolphe Muzito, qui ne manque de faire mouche par ses tribunes pertinentes habillées de critiques et propositions, a donc les atouts nécessaires pour se donner à l'opposition congolaise ses lettres de noblesse. Eric WEMBA
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