Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi se trouve devant un dilemme, provoqué par l’exigence de son Parti politique de rompre avec Kabila et Kamereh, d’une part, et d’autre part, son droit de veto.

Les résolutions de la retraite de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) au Centre catholique Nganda, du moins celles réclamant la rupture de la coalition FCC-CACH et Udps-UNC, n’ont pas suivi d’effets. La réponse de Félix Tshisekedi n’appelle pas à un débat : » Je ne me séparerai ni d’avec Kabila ni d’avec Kamereh « , avait-il tranché. Lui-même sait pourquoi il tient à ces accords.

Cette réponse n’a pas plu à la base qui s’est vue obligée de reprendre ses traditionnelles manifestations des rues.

Ce Vendredi 7 février 2020, les combattants sont passés à la vitesse supérieure en mettant en mal la circulation tôt le matin à Limete, leur fief naturel, au niveau de la 10e rue. Boulevard Lumumba barricadé, pneus brûlés, des chants hostiles au FCC et UNC, voilà le spectacle qu’offre le Parti présidentiel.



Ce qu’ils reprochent



L’Udps reproche à Vital Kamereh, Directeur de cabinet du Chef de l’État, le détournement des fonds destinés à la construction des sauts-de-mouton à Kinshasa. Les cadres de ce Parti estiment que le Président de l’UNC n’est pas sincère et ne joue pas le franc jeu. Dans plusieurs dossiers compromettants, remis au Chef de l’Etat par le Conseiller principal chargé de l’économie et finances de la Présidence, Marcellin Bilomba, le nom de Kamereh est cité autant de fois. La rhétorique de détournement revient plusieurs fois dans tous les dossiers.

Une source au Palais de la Nation affirme que les faits reprochés au Dircab sont vrais, mais Tshisekedi est tenu de sauver son allié de taille.

Par ailleurs, le président a.i de l’Udps, Jean-Marc Kabund et d’autres cadres de l’Udps ont inspectés les travaux de construction des sauts-de-mouton à Kinshasa, jeudi 06 février. Malheureusement, ils réalisent que ces travaux ne sont exécutés qu’à 30%. Voilà qui a révolté les combattants contre le Président de l’UNC qui, selon eux, a négocié les marchés en privilégiant sa pratique de rétro-commission. Ils reprochent également à leur allié de Nairobi de museler les cadres de l’Udps à la Présidence.

Et avec le FCC



» Le malheur des Congolais c’est le FCC « , révèle Serge Ngonda, un des manifestants de ce vendredi, membre du Parti du feu Sphinx de Limete. L’Udps charge le FCC de tous les péchés d’Israël. Elle conclut que le Front commun pour le Congo bloque tout développement du pays et sabote les actions du Commandant suprême en faveur de la population. Pour s’en convaincre, la base de Limete évoque le comportement peu orthodoxe des Ministres du FCC qui n’ont pas le coeur à l’ouvrage.

La pire de situation est la sortie médiatique du Ministre des finances qui a contredit Félix Tshisekedi et son Dircab Kamereh. Ajouter à cela les invectives des envoyés spéciaux du FCC sur les plateaux de télévision pour saper l’image du Premier citoyen congolais. Plusieurs autres faits ont courroucé la base de Limete.



Félix lui-même l’a dit à Londres devant la diaspora congolaise. En faisant la corrélation des faits et propos, les combattants de l’Udps n’ont rien inventé, sauf peut-être la procédure de protestation. Il y a également la suspension de deux Bourgmestres de l’Udps. Ici encore, la base crie à une humiliation et à l’injustice. » Trop c’est trop, nous n’allons pas laisser un groupe d’individus prendre toute une Nation en otage non plus « , alerte Augustin Kabuya, Secrétaire général de la fille aînée de l’opposition.

» Les Ministres du FCC ont toujours un langage désobligeant à l’endroit de Félix. Ils continuent à violer intentionnellement la Constitution jusqu’aujourd’hui. Le cas de Jeannine Mabunda sur la destitution du Chef, celui du Premier Ministre concernant le dossier des Gouverneurs déchus sont trop parlants. Nul n’ignore que Ilunkamba a confié ce dossier au Vice premier Ministre et Ministre de la justice (FCC), alors qu’il revenait de droit au Vice-premier Ministre et Ministre de l’Intérieur (Udps ), ajoute Me Ruffin, un autre cadre de l’Udps.

Et Tshisekedi dans tout ça?



Le mariage FCC-CACH est contre nature. Il s’agit de deux systèmes opposés qui s’affrontent. Le premier tient à revenir au pouvoir à tout prix. Et pour y parvenir, il faut aider le Président actuel à échouer. Le deuxième veut rompre avec l’ancien système tant décrié, caractérisé par l’impunité, le détournement, la mise à sac de l’opposition, le soutien aux rebelles dans l’est du pays, le chômage et ses corolaires. C’est dire qu’aucune cohésion n’est possible. Les opinions sont naturellement divergentes. Voilà qui a poussé les combattants à réclamer le divorce.

Que peut faire Tshisekedi devant un tel dilemme ? Lui à qui on répète : » papa alobaki le peuple d’abord (papa avait dit le peuple d’abord « . Rompre avec Kabila et Kamereh ? Mais où va-t-il trouver plus de 450 millions de dollars pour réorganiser les législatives dans 60 jours après la dissolution du Parlement ? Va-t-il contenir les représailles du FCC dont les Députés et Ministres seront des chômeurs ? A-t-il déjà le contrôle effectif de l’Armée et de la Police ? Pas évident.



S’il persiste de conserver la coalition, il aura certainement les combattants sur ses épaules. Encore faut-il être en mesure de supporter leur poids. Parce que ces derniers agissent ainsi pour sauver Fatshi et son mandat. Déjà, le mouvement risque d’emballer d’autres mouvements citoyens et une bonne partie de la population qui en a marre du FCC.

Tshisekedi doit donc trouver une solution négociée pour éviter les casses. Il ne saura contenter les deux à la fois. Pourtant ! C’est maintenant qu’il faut agir avant qu’il ne soit tard. Entre demeurer à côté du peuple et à côté des ses alliés occasionnels, le choix est clair.


Le Potentiel
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