La gestion controversée de ce qu’on a pompeusement appelé « Etat indépendant du Congo » (EIC), sous le règne du Roi des Belges Léopold ll, continue à faire débat en Belgique, à cause des violences perpétrées dans ce vaste territoire d’Afrique centrale qui était la propriété privée de ce monarque.

Dans la foulée de l’indignation soulevée à travers le monde par le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd, le 25 mai dernier à Minneapolis, aux Etats-Unis, et à la suite du mouvement Black Lives Matter (la vie des Noirs compte), le collectif des associations contre le racisme en Belgique est revenu sur les massacres commis durant la colonisation et qui ont coûté la vie à des millions de Congolais, selon de nombreuses sources crédibles.









Cet émoi général, faut-il le souligner, resurgit à quelques jours du soixantième anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo. Dans le cadre de cet anniversaire, le Roi Philippe allait se rendre à Kinshasa, mais à cause de la pandémie de coronavirus, ce déplacement a été annulé.

Des statues de Léopold ll sont déboulonnées, vandalisées ou retirées des lieux publics à Bruxelles, à Anvers, à Ekeren et ailleurs dans le royaume. A Bruxelles, rappelle-t-on, il y a de nombreuses références au passé colonial que les activistes antiracistes – Black power – souhaitent effacer. . Dans la commune bruxelloise de Molenbeek Saint Jean, par exemple, la bourgmestre socialiste Catherine Moureaux envisage de renommer le boulevard Léopold ll qui traverse cette commune. Les références d’autres personnages de la colonisation subissent un sort identique à celui du Roi Léopold ll.

En Flandre, les présidents des démocrates-chrétiens, Joachim Coens, et des socialistes, Conner Rousseau, estiment que la Belgique – gouvernement et palais royal – devrait présenter des excuses officielles à la RDC pour les crimes commis pendant la colonisation.

Pour l’enseignement de l’histoire coloniale

Le secrétaire d’Etat bruxellois en charge du patrimoine, Pascal Smet, envisage de mobiliser la communauté congolaise et les scientifiques pour « concevoir un mémorial de la décolonisation ». En Wallonie, le président du Parti centriste, Maxime Prévot, juge que « le racisme et les inégalités sont des fléaux à combattre », « Notre pays a son histoire, avec ses périodes glorieuses et aussi ses parts d’ombres ; nous devons pouvoir contextualiser, assumer et savoir s’excuser. It’s time », préciser-il.

Un rapport des Nations unies, publié en 2019, appelle la Belgique à « revenir sur son passé colonial » et incite le gouvernement belge à présenter des excuses pour les crimes commis durant la colonisation.

D’importantes infrastructures (écoles, hôpitaux, routes, voies de communication, etc), reconnues par tout le monde, ont vu le jour sous la colonisation, mais elles ont été occultées par le sort dégradant et inhumain qui était réservé aux Africains. Des ouvrages, comme « Le Congo colonial, une histoire en questions » de l’historien belgo-congolais Pedro Monaville ou « Du sang sur les lianes » qui évoque « l’enfer vert des coupeurs de caoutchouc de Léopold ll », révèlent l’étendue des massacres perpétrés par les hommes du Roi des Belges à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle.

Les Belges d’aujourd’hui ne connaissent pas grand-chose du fait colonial. Ainsi, par exemple, alors qu’à travers la Belgique, de nombreux monuments ont été érigés à la gloire des soldats belges, il n’y a rien pour les soldats congolais qui ont pourtant combattu aux côtés de leurs compagnons d’armes belges durant les deux guerres mondiales.

Aujourd4hui, bon nombre de gens saluent la proposition avancée par la Fédération Wallonie-Bruxelles d’introduire dans l’enseignement un cours d’histoire de la colonisation, afin de permettre à la population de « se réapproprier cette histoire par un travail de mémoire », grâce à l’apport d’historiens belges et congolais. ACP /Kayu
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top