Appuyés par le ministère de l’Intérieur, les légalistes reprennent la main à l’UDPS. Ils appellent à l’unité, au pardon mutuel et, surtout, à ne pas laisser échapper le poste « hautement stratégique » de premier vice-président de l’Assemblée nationale que le tandem Jean-Marc Kabund-Augustin Kabuya voulait laisser vacant après que le premier en eut été évincé la semaine dernière.

Dans un communiqué de presse du 29 mai, le directoire de l’UDPS – composé pour l’heure de deux personnes au lieu des trois prévues, Jacquemain Shabani et Victor Wakwenda – a informé le public qu’il était « le seul organe habilité à engager notre parti en cas d’indisponibilité permanente du président » de la formation, conformément à l’article 26 de ses statuts, « comme vient de le rappeler le ministère de l’Intérieur », dirigé par l’UDPS Gilbert Kankonde.


Candidatures au poste de premier vice-président de l’Assemblée

Prenant le contre-pied de l’UDPS/Kabund, qui avait pris illégalement la direction du parti depuis un an et demi, le directoire invite tout un chacun à l’apaisement et en particulier le groupe parlementaire UDPS et Alliés à faire « des propositions concrètes, objectives, transparentes et équilibrées » pour remplacer Jean-Marc Kabund au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, en respectant « les critères de compétence, de maturité, de sagesse, de loyauté à l’idéal et aux valeurs de l’UDPS ». Il s’agit, en effet, d’un poste « hautement stratégique », qui revient « de droit » à l’UDPS et qui « ne peut aucunement être perdu par notre parti suite à des réactions inspirées par les émotions ».






Cette pierre jetée dans le jardin du tandem Kabund-Kabuya, le directoire, qui « prend acte » de la destitution de Jean-Marc Kabund, « regrette la procédure quelque peu cavalière » utilisée pour arriver à celle-ci, notamment le manque de « concertation préalable ». Et de rappeler à ses partenaires, principalement le FCC (kabiliste, majoritaire dans toutes les assemblées législatives) qu’il faut maintenir « la solidité de cette alliance », prévenant que « toute relecture des engagements respectifs consécutive aux malentendus éventuels fera perdre à notre peuple tout le bénéfice d’une passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat ».

Autrement dit: FCC, UDPS et UNC (le parti de Vital Kamerhe) ont tous intérêt à maintenir l’alliance qui, en dépit des résultats électoraux, a donné au premier le pouvoir législatif et une bonne partie de l’exécutif, à la seconde la Présidence de la République et à la troisième des strapontins, en attendant que l’UDPS appuie Vital Kamerhe à la prochaine présidentielle – une perspective menacée par l’éventuelle condamnation qui pourrait frapper celui-ci à l’issue de son procès pour corruption.

Selon les mêmes statuts qui lui attribuent ad interim la direction du parti, le directoire a un mois pour organiser le congrès de l’UDPS qui désignera un nouveau président à la formation. De quoi, cette fois, lui donner la légitimité politique et légale dont manquait Kabund a Kabund.








Par Marie-France Cros.

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