Un complot. Le mot revient sur toutes les bouches après la condamnation de Kamerhe au maximum des peines par le Tribunal de Grande Instance de la Gombe dans le cadre du procès des 100 jours. Mais quand on essaie de gratter juste un peu, la machination politique transparaît clairement.

Le jour de la libération de Tunda, quelques cadres du PPRD se sont dévoilés. Preuve d’une justice aux ordres, le secrétaire permanent, Ramazani Shadary a été trop tranchant.

« Nous soutenons l’État de droit. Le mérite de l’amélioration de la justice en cours dans le pays revient à Tunda Ya Kasende du Front commun pour le Congo ».

Et de cracher le morceau : c’est le VPM qui a instruit le parquet à enquêter sur l’affaire de détournement des deniers publics qui a abouti au procès de 100 jours à l’issue duquel Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’État, a été condamné à 20 ans de travaux forcés.

Le plan anti-Kamerhe mûri de longue date, saute aux yeux. Le meilleur élu de la république aux législatives nationales a été victime d’une cabale montée par des officines politiques pour le clouer. Le Dircab de Fatshi a trop gêné. Même Kikaya sur son blog a chargé de tous les maux le leader de l’UNC quand il s’est étalé sur le procès 100 jours.








Lors du procès 100 jours, Kamerhe ne cessait de rappeler que l’attaque était dirigée contre le chef de l’État, Félix Tshisekedi et non lui. Aujourd’hui, les faits lui donnent raison. Les déclarations de Shadary démontrent que l’élimination politique de Kamerhe a été savamment boutiquée. A Félix Tshisekedi, d’ouvrir l’oeil et le bon et de de tirer les conséquences.

Même l’arrogance affichée par le Vice-premier Ministre de la Justice, Tunda Kasende quand il se targue d’un bilan positif après une année passée à la tête du Ministère. Ses propos confirment la thèse d’une justice orientée. Le garde des Sceaux affirme avoir instruit le parquet pour enqueter sur le dossier 100 jours. Le succès du procès 100 jours qui a abouti à la condamnation de Kamerhe lui revient de droit.

Drôle de manière de revendiquer les dividendes politiques sur un dossier qui a fragilisé le chef de l’État en écartant son plus proche collaborateur. Les instructions ont été données d’arrêter même un Dircab qui n’a jamais été, selon ses avocats, impliqué.

Pire que tout, Tunda Ya Kasende pour montrer qu’il est immunisé, il a dit avoir recouru à « Yemeyi (lui-même en personne, ndlr) pour s’assurer qu’aucune poursuite ne sera engagée contre lui, avant qu’il réponde à la convocation du PG.

»Il m’a dit qu’il ne faut pas avoir peur de quoi que ce soit. C’est pourquoi, malgré qu’ils avaient déjà encerclé la parcelle, Yemeyi (lui-même) m’avait dit n’ait pas peur », avait-il déclaré, au sortir de plusieurs heures d’audition au cabinet du procureur général près la cour de cassation. Selon plusieurs observateurs qui ont scruté à la loupe cette appellation, « Yemeyi » désigne le sénateur à vie Joseph Kabila.

Ainsi, la thèse d’une justice à double vitesse se confirme. Quand il s’agit des proches du chef de l’État, ses alliés politiques, on les arrête. Le cas Kamerhe, Mukuna ou Kabund en sont des parfaites illustrations. Mais pour la famille politique de Joseph Kabila, le traitement est tout autre malgré la clameur publique. Tunda libéré après le faux en écriture, Sayiba de l’Ogefrem défie la justice sans que la force de loi s’applique. Aux uns, c’est le baton et aux autres, la carotte. Félix Tshisekedi doit s’assumer pour sauver son pouvoir de cette emprise d’un partenaire qui le ronge de l’intérieur.
BK. Analyste
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