Dans un communiqué envoyé à certains médias en ligne de la RDC, Afriland First Bank dément formellement la véracité du contenu de l’enquête conjointe récemment publiée par Globalwitness et la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF qu’elle juge diffamatoire




A ce sujet, une plainte a même été déposée le 1er juillet 2020 auprès de Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal judiciaire de Paris à l’encontre des Associations Global WITNESS et PPLAAF pour : vol, Abus de confiance, chantage, corruption privée, dénonciation calomnieuse, Recel, violation du secret bancaire, faux et usage de faux et circonstances aggravantes de la bande organisée.




En effet, cette enquête affirme que l’homme d’affaires juif proche de l’ancien président de la RDC, Dan Gertler, a pu échapper aux sanctions américaines et continue d’opérer librement dans le secteur minier de la RDC.




Ses liens étroits avec ceux qui ont du pouvoir et de l’influence en RDC, ainsi que son utilisation manifeste d’un réseau international de blanchiment d’argent, lui auraient permis de continuer à faire des affaires en RDC sans être inquiété.




Il sied de rappeler qu’en décembre 2017, les États-Unis l’avaient sanctionné pour avoir fait fortune grâce à des « accords miniers corrompus » en République démocratique du Congo.








Ces sanctions visaient à mettre fin à la carrière lucrative de Gertler comme négociateur entre l’État congolais et certaines des plus grandes sociétés minières multinationales du monde. Ces sanctions américaines avaient aussi pour but d’interdire aux individus, aux banques et aux entreprises américaines de faire des affaires avec lui.




A cette époque d’une économie mondiale globalisée, où la plupart des transactions sont effectuées en dollars par l’intermédiaire de banques américaines, cela signifie que même les entités non américaines devraient éviter de faire des affaires avec Gertler. Pour un homme d’affaires international comme Gertler, ces sanctions signifient sans équivoque un arrêt de mort financier.




Conclusions essentielles de l’enquête




Dan Gertler a apparemment utilisé un réseau international de blanchiment d’argent s’étendant de la RDC à l’Europe et à Israël pour échapper aux sanctions américaines. Ce réseau l’a probablement aidé à faire passer des millions à l’étranger et à conserver l’accès au secteur minier de la RDC.




Deux sociétés congolaises qui pourraient être des mandataires de Gertler ont secrètement acquis de nouveaux permis d’exploitation minière dans les mois précédant les élections congolaises de 2018. Ces permis ont été accordés par la société minière publique Gécamines.




Des preuves suggèrent que Afriland First Bank a joué un rôle central dans la mise en place de tout plan qui aurait permis à Gertler d’échapper aux sanctions américaines.




De grandes sociétés minières, dont l’ERG et Sicomines, continuent de faire des affaires avec une société qui est probablement toujours liée à Gertler, malgré les sanctions américaines contre lui.




Le géant des matières premières Glencore a continué à payer des millions d’euros à Gertler après l’imposition des sanctions.




Recommandations de l’enquête




Le gouvernement de la RDC devrait prendre des mesures provisoires à l’encontre de Gertler et ordonner la saisie et le gel de tous les biens lui appartenant.




La RDC devrait également annuler et publier tous les accords conclus avec Gertler et diligenter un audit indépendant de toutes les sociétés minières publiques, y compris la Gécamines.




Les autorités américaines devraient enquêter sur les personnes qui ont été complices de Gertler ou qui l’ont aidé à se soustraire aux sanctions américaines, ainsi que sur celles qui continuent à faire des affaires avec lui ; et s’il s’avère qu’elles violent le droit américain, elles devraient prendre des mesures à leur encontre lorsque des preuves de délits sont trouvées.




L’Union Européenne doit remédier aux failles qui ont fait d’elle un havre de paix pour l’argent sale lié à Gertler, en s’assurant que le régime de sanctions « Magnitsky » qu’elle propose inclut la corruption comme critère. Elle doit également renforcer la législation relative à la propriété des entreprises et à la divulgation des noms des bénéficiaires effectifs.




Les sociétés minières internationales doivent cesser toute activité commerciale avec Gertler ou tout paiement à Gertler, et être tenues pour responsables de toute transaction avec Gertler par les agences gouvernementales compétentes dans le monde entier.
Clarisse MULENDA
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