Le ministre des Mines, le professeur Willy Kitobo Samsoni, a rappelé à l’ordre les compagnies minières du Haut-Katanga et du Lualaba qui continuent à confiner abusivement des travailleurs sur les sites miniers alors que l’état d’urgence a pris fin.

Dans une lettre aux directeurs généraux des sociétés minières de ces deux provinces katangaises, datée du 30 juillet, le ministre des Mines rappelle que le conseil des ministres a décidé le 19 juin dernier, déjà, le « déconfinement des travailleurs de tous les sites miniers » du pays. Lui-même s’était rendu en mission sur place avec le ministre de la Santé et celui de l’Emploi et Travail, afin de faire appliquer cette décision, du 27 au 5 juillet derniers.

Déconfinement progressif pas appliqué

Il avait alors été entendu avec les compagnies minières qu’elles devaient mettre fin « immédiatement » au confinement obligatoire des travailleurs sur leur lieu de travail depuis plus de deux mois et le remplacer par des « rotations de courte durée pour évoluer progressivement vers un déconfinement total », et cela en l’espace d’un mois.

Or, indique le ministre Kitobo Samsoni, « certaines entreprises refusent d’appliquer la décision du gouvernement » et négocient avec les représentants de leurs travailleurs – mal équipés pour résister aux pressions en ce temps de crise économique –  « la poursuite d’un confinement rotatif« . Cela ne peut plus s’appliquer aujourd’hui, insiste le ministre, alors que l’état d’urgence a été levé depuis le 22 juillet.

Il donne donc instruction aux compagnies minières d’« appliquer un déconfineent total » sous peine de « sanctions« . Les autorités provinciales vérifieront la « stricte application » de ces instructions et feront rapport au ministre.

Rapport accablant

La décision gouvernementale de mettre fin au confinement des travailleurs avait été prise huit jours après la publication d’un rapport de Human Rights Watch, le 11 juin, dénonçant le fait que sur de nombreux sites miniers katangais, les travailleurs étaient contraints, au nom de la lutte contre le coronavirus, d’y rester 24h sur 24 et 7 jours sur 7 sous peine de perdre leur emploi.

En dépit des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre le coronavirus, certaines entreprises minières logeaient ces travailleurs dans des dortoirs surpeuplés, avec des conditions d’hygiène insalubres et, parfois, des rations en aliments et en eau insuffisantes. Certains employeurs en profitaient pour faire travailler plus que les 8h quotidiennes réglementaires, sans supplément de salaire.

L’entreprise Tenke-Fungurume, après avoir confiné quelque 3000 travailleurs durant 68 jours sur ses sites miniers, avait fait face à un mouvement de grève. Elle avait alors proposé une prime de 600 dollars aux travailleurs pour compenser leur enfermement.
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