Les ambassadeurs des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni à Kinshasa ont dénoncé vendredi la « corruption » qui « mine » la lutte contre la nouvelle épidémie d’Ebola dans le nord-est de la République démocratique du Congo, mais aussi le reste de l’État de ce pays.

« Les gens voient ce genre d’épidémies comme une opportunité de s’enrichir, que ce soit pour le secteur privé ou à travers les différents canaux de l’État », a déclaré l’ambassadeur du Canada Nicolas Simard, qui répondait aux questions de la radio Top Congo avec ses collègues américain et britannique.

Tous trois sont de retour d’une mission conjointe la semaine dernière à Mbandaka, dans la province de l’Équateur touchée par la 11e épidémie d’Ebola en RDC (50 morts pour 123 cas).

« À Mbandaka, il y avait plus de 4.000 membres du personnel qui étaient affectés à la réponse contre Ebola alors qu’on était à 120 cas seulement. Pourquoi 4.000 personnes ? « , s’est interrogé l’ambassadeur canadien.

« Il faut absolument trouver les moyens de mieux gérer les fonds publics, d’éviter toutes sortes de problèmes de corruption qu’on a pu observer, qui sont une autre épidémie et qui viennent miner les capacités de l’État », selon lui.

« Il y a les mêmes préoccupations concernant l »Ebola business’ et les personnes qui veulent profiter » de l’épidémie, comme lors de la précédente vague dans l’est, a ajouté l’ambassadeur américain Mike Hammer.

Proches de l’ancien président Kabila, les présidents de deux chambres du Parlement ont dénoncé mardi « l’ingérence » et « l’activisme » de certains diplomates en RDC, non cités.

Ces prises de position ne sont « pas du tout » de l’ingérence, a de son côté souligné M. Hammer. « Le président Tshisekedi et son gouvernement nous ont demandé de l’aider à lutter contre la corruption. »

Les États-Unis se présentent comme le premier bailleur de fonds humanitaires en RDC, avec « plus de 500 millions de dollars » par an. Washington avait annoncé avoir versé 600 millions sur deux ans pour lutter contre la précédente épidémie d’Ebola dans l’est du pays (plus de 2.200 morts entre juillet 2018 et juin 2020).

« Le total de l’aide au développement du Canada tourne autour de 135 millions de dollars canadiens (102 millions de dollars américains) », a avancé l’émissaire d’Ottawa, qui n’envisage cependant pas que son pays suspende cette aide annuelle. « Ce n’est pas l’aide qui est l’objet de la corruption, c’est le système qui est autour », a-t-il dit.

L’ambassadrice du Royaume-Uni Emily Maltman a assuré de son côté que Londres versait 250 millions de dollars par an pour soutenir le secteur congolais de la santé.

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