Dans une lettre datée du 6 novembre dernier, adressée au président Félix Tshisekedi, l’inspecteur général des finances Jules Alingete Key, dénonce le non paiement de salaires d’une grande franche des fonctionnaires de l’État pour le mois d’octobre 2020, et l’irrespect par la Direction Générale des Impôts (DGI) y compris la Direction Générale de Recettes Administratives, Domaniales et de Participations (DGRAD), des mesures prises par le Conseil des ministres, sur les exonérations illégales découvertes et dénoncées par l’Inspection Générale des Finances (IGF). Et sans tarder, le ministre des finances, Sele Yalaghuli, en date du 7 novembre, soit juste un jour après, réagi vigoureusement contre la correspondance de l’IGF dans une sorte de leçon de finances publiques à Jules Alingete.

« …j’ai l’honneur de porter à la connaissance de votre Autorité que, suivant divers rapports établis par les inspecteurs généraux des finances chargés du suivi du compte général du Trésor à la Banque centrale, il se dégage au 5 novembre 2020, un non-paiement des rémunérations du personnel pris en charge par le Budget de l’État de CDF 185.252.167.057 sur une enveloppe totale de CDF 421.220.880.894 et ce, en dépit des recettes de CDF 576.187.234.508,83 réalisées au mois d’octobre 2020… », avait écrit l’inspecteur général des finances à Félix Tshisekedi.

Quant aux services d’assiette, l’IGF n’a pas du tout été tendre envers eux : « … Il est important de porter à la meilleure attention de votre Autorité que les mesures de suppression des exonérations illégales décrétées par le Conseil des ministres ne sont pas toujours d’application à la Direction Générale des Impôts (DGI) et à la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales et de Participation (DGRAD)… », a t-il insisté auprès de Fatshi.

Dans sa réaction, le ministre des finances Sele Yalaghuli affirme que la correspondance de l’IGF est teintée des déficiences et contrevérités, étant donné que depuis avril 2020, le déficit des finances publiques n’est plus couvert par l’émission monétaire. D’où la stabilité du taux de change constaté depuis un certain temps. S’agissant de la paie des fonctionnaires du service public de l’État, le ministre des finances justifie le chevauchement de celle-ci, par d’une part, la modicité des recettes mensuelles (544 milliards de FC), et d’autre part, les dépenses de souveraineté et humanitaires contraignantes et non-discrétionnaires (640 milliards de FC). 

Rappelant à son accusateur la situation internationale de récession de l’activité économique, José Sele ne comprend pas comment l’IGF sans une décision découlant du Conseil des ministres pour suspendre ou abroger les exonérations dites illégales, puisse se permettre de porter des accusations sur les services d’assiettes qui n’ont jamais été notifiés par le gouvernement à travers leur ministère de tutelle. Car en effet, ces exonérations décriées ont été décidées par le Conseil des ministres et couchées sous forme de décision par arrêté. Elles ne devront être suspendues ou abrogées que suivant la même procédure. Et c’est depuis le 17 septembre dernier que le ministère des finances attend la constitution d’une commission paritaire devant statuer sur ce rapport d’audit de l’IGF ayant abouti à la dénonciation des exonérations dites illégales, fait savoir José Sele.

Ces échanges entre l’IGF et le ministre des finances révèlent que le gouvernement Ilunkamba perd beaucoup de temps en politique que dans la gestion quotidienne de la res publica. Le cas des exonérations illégales non encore résolues en est un.

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