Félix Tshisekedi avait été accueilli par une impressionnante marée humaine le 24 novembre 2018, lors de son retour à Kinshasa comme candidat unique de la coalition “le cap pour le changement”, CACH en sigle. Peu avant de quitter Bruxelles, il avait posé un geste d’une haute portée symbolique, en se rendant au funérarium d’Ixelles pour aller s’incliner, non pas sur une tombe, mais sur le cercueil d’Etienne Tshisekedi, à la fois père biologique et père de la démocratie congolaise, qui était privé, depuis près de deux ans, d’une tombe sur laquelle ses proches pouvaient s’incliner.

Moment d’intense émotion, parce qu’il était accompagné par sa mère éplorée, qui n’avait pas encore quitté ses habits de deuil. Moment de gravité pour le candidat qui avait, lors de cette cérémonie de recueillement, demandé à son père – qui lui avait appris que les hommes ne sont pas tous bons, et que les politiciens peuvent parfois être des caïmans – de lui donner la force nécessaire pour aller au combat, et porter le fardeau d’un peuple clochardisé, et qui scrutait chaque lever du soleil avec appréhension.

Il avait fait une demande, mais il avait aussi formulé une promesse, celle contenue dans son programme de campagne et dont il déposa un exemplaire sur le cercueil de l’icône de la démocratie congolaise. Étienne Tshisekedi, son mentor, qui était mort les armes politiques à la main, avait fait du slogan “le peuple d’abord”, le projet de société de l’UDPS. Comme le fils du laboureur, Félix Tshisekedi était venu prendre l’engagement de ne pas vendre l’héritage politique que lui avait légué son père et s’était engagé par la même occasion, à le faire fructifier, pour assurer le bien-être du Congo et des congolais.

J’aimerais rappeler, à ceux qui n’en ont pas l’habitude combien cette visite rendu à un défunt chef et père de surcroît, revêt une importance cruciale dans nos sociétés traditionnelles. À la veille d’un événement important ou d’un voyage important, le chef va s’incliner sur la tombe de ses ancêtres pour demander bénédiction et protection. C’est la seule armure que FATSHI pouvait arborer contre les antivaleurs et contre les caïmans en complet-veston de tous bords.

Il en avait besoin, pour mener le combat pour la démocratie et la justice sociale. Accepter le capitalisme pour créer des richesses, redistribuer équitablement le produit du travail de tous, réduire la pauvreté, améliorer la santé globale de la population, instaurer une justice impartiale et indépendante, offrir de meilleures perspectives d’avenir à chaque enfant congolais, c’était cela le sens de son combat et c’est ce qu’il avait promis au sphinx, peu avant de quitter le funérarium, abandonnant, posé sur un cercueil scellé, une copie du programme qui allait lui servir de feuille de route, une fois devenu président de la république démocratique du Congo.

Depuis plusieurs mois, il s’est efforcé, avec l’aide de son équipe, de créer les conditions de la refondation d’une nation qui peine à retrouver ses marques.

Il le sait, ce ne sera pas facile. Le coronavirus s’est invité sur la scène, perturbant l’économie mondiale et toute perspective d’une croissance économique à court et même à moyen terme.

Raison de plus pour recentrer le débat sur l’essentiel, mettre l’accent sur le rassemblement, afin de créer des conditions favorables à une reprise économique et à une meilleure redistribution des richesses nationales.

La communauté internationale s’est fixé comme feuille de route l’élimination de la tuberculose et du sida à l’horizon 2030. Il faut, pour ce faire, une économie forte, une nation solidaire, et un système de santé performant, lequel devrait reposer sur des ressources locales et sur des infrastructures et sur un personnel performants.

L’appel à l’union sacrée devrait ainsi être entendu comme une volonté à fédérer les forces politiques et sociales, pour bâtir un Congo meilleur et solidaire.

Dr Hubert Kabasele Muboyayi Kalonji

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