Le meurtre de l'ambassadeur italien sur le sol congolais relance la problématique de la sécurité du corps diplomatique en RDC. C'est dans ce cadre que le chef de l'État congolais a présidé la réunion du Conseil de sécurité hier où deux importantes décisions ont été prises.
Le chef de l'État a interdit, à dater d'hier mercredi 24 février, à tout diplomate de quitter la ville de Kinshasa pour les provinces de la République démocratique du Congo sans informer le patron de la diplomatie congolaise. Les diplomates accrédités en RDC devront aussi, pour ce genre de déplacements, informer tous les services de sécurité compétents.
RENFORCER LA SÉCURITÉ
Une autre résolution importante prise au cours de cette réunion, est l'engagement ferme pris en faveur du renforcement de la sécurité dans les parties du territoire de la République démocratique du Congo, considérées à haut risque. Il s'agit, principalement, de la partie Est de la RDC en proie à des groupes armés.
Revenant sur le meurtre de l'ambassadeur italien Luca Attanasio, le Conseil de sécurité a décidé de tout mettre en œuvre pour dénicher les auteurs, co-auteurs et complices de ce crime qui, a indiqué le Chef de l'Etat, ne sera jamais pardonné.
Félix-Antoine Tshisekedi a, par ailleurs, affirmé que pour faciliter un aboutissement heureux de l'enquête ouverte sur ce crime, l'équipe mise en place par les autorités locales sera renforcée par des experts, qui partiront de Kinshasa.
VIVEMENT UNE ENQUÊTE SÉRIEUSE
Outre la ministre des Affaires Étrangères Tumba Nzeza et le vice-ministre de la Défense, côté gouvernement, cette réunion du Conseil de sécurité a connu la participation du patron de la Direction générale de migration (DGM), du Conseiller spécial du chef de l'Etat en matière de sécurité et de tous les responsables des services de sécurité de la Police et des Forces armées de la RDC (FARDC).
On rappelle que l'ambassadeur italien Luca Attanasio, ainsi que son agent de sécurité, Vittorio Lacovacci, ont été tués lors d'une attaque du convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la province du Nord-Kivu. Des voix se sont élevées pour condamner cet acte ignoble et appeler à une enquête sérieuse.
Tout en condamnant ce crime, les autorités congolaises, précisément le ministère de l'Intérieur, ont affirmé n'avoir pas été informées du déplacement du diplomate italien dans cette partie du pays. Même réaction pour les autorités provinciales du Nord-Kivu.
HOMMAGES DU PRÉSIDENT FÉLIX TSHISEKEDI
La dépouille de Luca Attanasio et celle de son attaché de sécurité Vittorio Lacovacci ont été rapatriées à Rome, en Italie, à bord d'un avion militaire italien, dans la nuit de lundi 22 février. Une brève cérémonie d'hommages a été organisée à l'aéroport de Goma en présence de l'émissaire du chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi et du gouverneur de la province du Nord-Kivu Carly Nzazu.
Bien avant cette cérémonie, le Président congolais, accompagné de son épouse Denise Nyakeru, a consolé la famille de l'ambassadeur Luca Attanasio à Kinshasa, dans la commune de Gombe.
Orly-Darel NGIAMBUKULU