*En attendant, ça se chuchote autour de Sama Lukonde, comme successeur de Sylvestre Ilunga Ilunkamba.


Moïse Katumbi a, plus d'une fois, décliné l'offre du Président Félix Tshisekedi à la Primature. Ce, en dépit d'une forte pression des diplomates américain et français en poste à Kinshasa. Et même de certains pays amis de la RD Congo. Ces deniers auraient, en vain, tenté de fléchir l'intransigeance du maestro d'Ensemble pour la République. Mais le concerné est resté maitre de sa décision, a-t-on appris hier des sources généralement informées.


A en croire les mêmes sources, le dernier émissaire de Fatshi chez Moïse Katumbi à Lubumbashi, se trouve être François Beya, son Conseiller spécial en matière de sécurité. Comme les premiers envoyés du Président de la République, François Beya n'aurait pas non plus réussi à convaincre l'ancien Gouverneur de l'ex-province du Katanga.



Toutefois, des sources renseignent que Moïse Katumbi aurait proposé au Président Félix Tshisekedi, des noms de certains de ses collaborateurs ayant le profil de la fonction de Premier ministre. A savoir : Christian Mwando Nsimba, ancien argentier de la province du Katanga sous l'ère Katumbi, Fridolin Kasweshi Musoka, ancien ministre provincial des infrastructures du Gouvernement Katumbi et ex-ministre national des Infrastructures, Travaux publics et de la reconstruction (ITPR) des Gouvernements Muzito I et II (10 février 2010 - 6 avril 2012). Ce, avant d'être nommé au poste de ministre de l'Aménagement du Territoire, du Gouvernement Matata en 2012.



Selon des sources, le principe de confier la Primature à un originaire de l'espace Grand Katanga serait déjà un acquis. Outre Christian Mwando Nsimba et Fridolin Ksweshi Musoka, Moïse Katumbi aurait également proposé le nom de son ancien Ministre près le Gouverneur, Edmond Mbaz, originaire de l'actuelle province du Lualaba. Les deux premiers étant respectivement du Tanganyika et du Haut-Katanga, deux entités politico-administratives issues du démembrement de l'ex-Katanga.



Cependant, aux dernières nouvelles hier, Forum des As a appris que c'est finalement Sama Lukonde Kyenge, député national honoraire de la première législature (2006-2011), ancien ministre de la Jeunesse, Sports et Loisirs (2015), actuellement Directeur général de la Gécamines S.A depuis le 29 juin de l'année dernière. Selon la source qui a livré cette info au quotidien trentainaire, cet ingénieur de formation aurait bénéficié de l'appui aussi bien de Moïse Katumbi que de certains très proches collabos du Président Félix Tshisekedi, dont Kitenge Yesu, son Haut représentant.



LES RAISONS DU REFUS



Etre proposé au poste de Premier ministre, l'offre est sans doute tentante. Au sein de la classe politique congolaise d'hier comme celle d'aujourd'hui, le fauteuil de Premier ministre a toujours été le rêve de plus d'un. Alors, comment comprendre autrement la réaction de Moïse Katumbi qui a décliné un poste qui, pourtant, suscite beaucoup de convoitises ?



L'homme, faut-il le souligner tout de go, n'est pas politiquement né de la dernière pluie. Originaire du Katanga, province de l'ancien Président Joseph Kabila et du Premier ministre sortant Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Moïse Katumbi, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, compte parmi les acteurs politiques les plus populaires de la RD Congo.



Dans le contexte actuel de la situation politique du pays, le nouveau prochain Premier ministre devra partager ou endosser le bilan de des trois prochaines années du quinquennat en cours du Président Félix Tshisekedi. Or, Moïse Katumbi, on le sait, n'a jamais fait aucun mystère de son ambition légitime de postuler à la présidentielle. Après son élimination de la course lors du processus passé, le leader d'Ensemble pour la République, même s'il ne l'a pas encore officiellement déclaré, a sans doute, son regard juché sur l'horizon 2023, année d'une nouvelle élection présidentielle en RD Congo.



Dans ces conditions, accepter le poste de Premier ministre, c'est prendre le risque de symboliser un éventuel échec du Gouvernement. C'est donc ce danger auquel Moïse Katumbi ne voudrait pas s'exposer. Il n'entend surtout pas servir de fusible sur lequel devrait s'appuyer le Chef de l'Etat pour justifier les contreperformances possibles au terme de son mandat. Par conséquent, vouloir devenir Premier ministre dans les circonstances actuelles, serait pour Moïse Katumbi une façon de réduire sa marge de manœuvres pour la prochaine bataille présidentielle.



UN SIGNAL FORT AUX KATANGAIS



Après la rupture de l'ancienne coalition FCC-CACH, nombreux sont des Congolais qui ont vite pensé que ce divorce brutal, allait opposer le Président Félix Tshisekedi à ses concitoyens de l'espace Grand Katanga. A priori, les tenants de cette thèse pourraient ne pas avoir tort. Mais, une guéguerre pour quelle finalité ? Le Katanga, de par ses nombreuses ressources minières, a donc le mérite d'être le poumon de l'économie du pays, grâce notamment, à son bassin minier du Haut-Katanga et du Lualaba.



Vu des analystes, nul Chef de l'Etat congolais ne saurait gagner le pari du développement du pays, en se passant de l'ex-province du Katanga. Toutefois, considérant le fâcheux précédent dans les rapports entre le Président Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, de nombreux analystes considèrent le choix d'un Katangais à la primature, comme un signal fort que l'actuel Raïs envoie à ses compatriotes de ce coin du pays, pour dire qu'il ne leur en veut pas.




Grevisse KABREL
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