Malgré la chute de tous les verrous pro-Kabila à la tête des institutions de la République, le Professeur Gabriel Banza Malale donne peu de chance de réussite au nouveau courant appelé “Union Sacrée de la Nation”. Pour lui, « ce que vit Joseph Kabila aujourd’hui, demain ça sera le tour de Félix Tshisekedi de le vivre.»

« C’est vrai, vraisemblablement que le Président Félix Tshisekedi a réussi son coup de la révolution. Il faut avoir le courage de le dire. Mais ce que vit Kabila aujourd’hui, demain ça sera le tour de Felix Tshisekedi de subir la même chose. Tous ceux du FCC qui ont adhéré à l’Union Sacrée, ce n’est pas par conviction, mais pour des intérêts égoïstes. Quand ça n’ira pas là-bas, ils vont encore partir. Et cette fois-là il [Félix Tshisekedi] se retrouvera dans la même situation que Kabila aujourd’hui qui a perdu quelques-uns de ses lieutenants», a-t-il déclaré ce jeudi 11 février au micro de Politico.cd

« J’étais parmi les premiers à décrier la manière dont le Président de la République Félix Tshisekedi, violait la Constitution, [lui] étant dans son schéma révolutionnaire et moi dans le schéma du droit positif», rappelle Gabriel Banza Malale, Professeur de droit constitutionnel à l’Université de Lubumbashi.

Et de poursuivre « Si, il a réussi à tout renverser, c’est parce qu’il promet le lait et le miel. Et nous allons voir comment on va y arriver. Même Moïse qui avait la vision de Dieu, il s’est écroulé dans le désert», a souligné l’ancien conseiller du Président honoraire Joseph Kabila et cadre du FCC.

Le Professeur Gabriel Banza Malale qualifie la révolution de Tshisekedi comme le fait de faire le contraire de ce que les lois ont établi, entre autres la Constitution, qui est malheureusement violée depuis la nuit de temps. «Au lieu que l’institution Président de la République assure le bon fonctionnement des autres institutions, le Chef de l’État a détruit tout ce que Kabila a laissé (le Parlement, le Gouvernement, les cours et tribunaux). Il l’a fait. Nous disons que c’est ça la révolution qu’il nous apporte, mais attendons ce que ça va donner comme fruits», a-t-il précisé.

« Je ne prédit pas le malheur, mais je suis en train de parler en connaissance des causes. Je vous dis, dans six mois, nous allons commencer à nous manger en RDC. Car tout ce qui est promis ne sera pas réalisé, ni réalisable», a-t-il prévenu.

« Déjà deux ans sont passés. Au début de son mandat, le Chef de l’État avait promis le miel aux congolais. Mais qu’est-ce que nous ne vivons pas aujourd’hui?», s’est interrogé le Prof Banza Malale..

« Au-delà de ce que les gens disent, je ne prédis pas le malheur, puisque n’en étant pas prophète. Mais ce que je voudrais dire, à l’état actuel des choses, accordons nous six mois, vous allez vous rendre compte que la population aura le ras-le-bol par rapport à la problématique de l’Union Sacrée. Sauf si, et seulement si, elle [l’Union Sacrée] rencontre la définition de ce que l’on appelle par la Constitution laissée par Joseph Kabila, l’institution d’une puissance politique nationale. C’est l’intégration dans ce sens qu’il peut réussir et poser les actes qui participent à cette réussite», note cet analyste.

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