La plénière qui s’était déjà prononcée le vendredi 5 février va-t-elle se dédire cette fois-ci ?


Le feuilleton des motions de défiance contre les membres du Bureau du Sénat se poursuit. Après le rejet, vendredi 5 février de la première pétition contre lui, la tête du 1er vice-président de la Haute assemblée du Parlement congolais est de nouveau mise à prix. Samy Badibanga Ntita, parce que c’est de lui qu’il s’agit, est visé par une deuxième pétition, actionnée par la sénatrice Victorine Lwesse et signée jusqu’hier mardi 10 février, par une dizaine de sénateurs, sur les 108+1 membres qui composent cette Chambre parlementaire.



Cependant, le Règlement intérieur du Sénat prévoit que lorsqu’un membre du Bureau est mis en cause, la pétition est jugée recevable après qu’elle a été signée par le quart des membres de la Chambre. En l’espèce, il faudrait que la pétition contre Samy Badibanga requière pas moins de 25 signatures, avant son dépôt au Bureau du sénat et son examen en plénière.



UN ACHARNEMENT?



Si en politique, tous les coups sont “permis”, la pétition contre Samy Badibanga a bien l’air d’un acharnement. Sinon, dans les couloirs du Palais du peuple, on ne comprend pas qu’après la première requête rejetée le vendredi 5 février par la plénière, une deuxième pétition soit initiée contre la même personne et au cours d’une même session. En l’occurrence, la session extraordinaire en cours au Sénat.



Interrogé justement à ce sujet par Radio Okapi, le sénateur MLC Gerengo Mvene Valentin est formel : “Le Règlement intérieur du Sénat ne permet pas le dépôt de plus d’une pétition contre une même personne au cours d’une même session. C’est clair et net ! Les pétitions sont liées aux motions”. Samy Badibanga, faut-il le rappeler, est le seul membre du Bureau du Sénat resté en fonction, après la démission en série de tous les six autres membres, quelques heures peu avant le début de la plénière consacrée à l’examen des pétitions individuelles initiées par le sénateur Gerengo Mvene Valentin.



Quant à Samy Badibanga, visé lui aussi par une demande de déchéance, la pétition avait été rejetée par la plénière du vendredi 5 février, à cause de l’absence dans la salle, de l’auteur de ladite pétition. Car, la pratique parlementaire veut qu’en pareille circonstance, l’initiateur de la demande doit d’abord commencer par expliquer les motivations de sa démarche, avant de la soumettre au vote. Le pétitionnaire ayant été absent, le dossier Samy avait dès lors été clos.



UN COUP D’EPEE DANS L’EAU?



Il faut d’emblée, rappeler que la pétition contre Alexis Thambwe Mwamba et les cinq autres anciens membres du Bureau du Sénat, avait été signée par 64 sénateurs, soit la majorité absolue des sénateurs. Si Samy Badibanga a été “épargné” du déluge par la plénière, on ne voit pas les mêmes personnes trahir leur propre conscience, en faisant une volte-face. Au cas où la deuxième pétition contre le 1er vice-président du Sénat serait jugée recevable, les sénateurs qui ont participé à la plénière du vendredi 5 février vont-ils se dédire cette fois-ci ?



D’ores et déjà, l’ambiance est bien sereine dans les travées de l’hémicycle. Un sénateur indexe ses collègues du Front commun pour le Congo (FCC), avant de jurer que la démarche contre Samy Badibanga n’aboutira pas. “C’est un coup d’épée dans l’eau. Nos amis jouent le pourrissement, juste pour faire retarder l’élection et l’installation subséquente des membres du nouveau Bureau définitif de notre Chambre parlementaire. Leur entreprise n’a pas la moindre chance d’aboutir. C’est de la pure distraction”, conclut-il.



Dans la même veine, le “tombeur” d’Alexis Thambwe Mwamba et consorts, Valentin Gerengo, ne jure que par le rejet de la pétition. ” Soyez-en sûrs, cette démarche sera simplement rejetée. C’est une pétition de prestige pour tenter vainement de nous détourner de l’essentiel. Mais ils n’y arriveront pas. Les pétitionnaires font preuve d’acharnement, totalement indécent contre le Premier vice-président. A ce rythme, on va aller de pétition en pétition et la chambre haute du Parlement ne va travailler que pour réagir aux multiples pétitions. C’est inadmissible”, conclut-il sur un ton de révolte.



Une autre réaction est celle d’un sénateur qui déclare que la pétition contre Samy porte en elle-même les germes de son propre rejet. Selon lui, il y a non-respect de procédure légale. “La pétition brille par son caractère irrégulier, en ce que la démarche ayant amené à son dépôt n’a pas été conforme aux us et coutumes parlementaires”.



Pendant qu’on attend le calendrier de l’élection du nouveau Bureau du Sénat, voilà qu’une nouvelle pétition tombe pour réclamer la tête de Samy Badibanga. Mais pour quelle finalité ? Aussi curieux que cela puisse paraitre, le pétitionnaire est l’un des deux sénateurs les moins âgés, membre de l’actuel bureau d’âge présidé par Léon Mamboleo, le plus âgé de tous ses collègues.



Tout bien considéré, nombre d’observateurs instruits par la nouvelle donne politique en RD Congo, ne voient pas par quel miracle les auteurs de la requête contre le 1er vice-président du Sénat pourraient obtenir gain de cause. Si par l’absurde, 64 sénateurs ont signé la pétition contre six membres de l’équipe Thamwe Mwamba, cet acte prouve que la majorité a effectivement basculé au Sénat congolais où le FCC n’aligne pas moins de 80 membres. Dès lors, on suppose que ce sont les mêmes qui ont participé à la plénière de vendredi, consacrée à l’examen des requêtes adressées aux six anciens membres du Bureau. Et qu’aussi, c’est cette même majorité absolue qui avait voté pour le rejet pur et simple de la demande de déchéance de Samy. Mutatis mutandis, la même plénière ne pourra que réitérer sa confiance en Samy Badibanga Ntita. Encore faudrait-il que ladite pétition remplisse les conditions de sa recevabilité.

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