Il s'agit d'une matière stratégique, la sécurité de l'ancien Président de la république du fait qu'il était le Commandant suprême et en possession de secrets d'Etat. Il y a des pays comme les USA où on continue à lui donner des informations classées secret-défense, en raison de ce statut. En RDC, ce qui fausse toute la réflexion, c'est lorsque l'on fixe le statut d'ancien chef de l'Etat par rapport à la personne. Alors qu'il sied de le faire de manière impersonnelle.

C'est ce qu'on a connu avec l'actuelle loi sur le "statut d'ancien Président de la république élu" que Joseph Kabila a taillée à sa seule mesure. D''où, le rejet de ce texte dans le camp de son successeur, Félix Tshisekedi, qui la juge d'anticonstitutionnelle. Ce qui n'est pas du tout surprenant. C'est la conséquence logique des lois faites par rapport à la posture des dirigeants qui ne dureront que l'espace d'une rose.

Félix Tshisekedi doit éviter de tomber dans le même piège que son prédécesseur, Joseph Kabila. Il a dégarni sa garde, assurée par les éléments de la garde présidentielle pour les remplacer par 44 policiers en tout et pour tout. Ce qui mettrait tout ancien Président de la république en insécurité, l'exposant à l'agression par n'importe quel premier quidam, sans toutefois chercher à minimiser la Police.

Que faut-il faire alors ? Pour y répondre, il faut imaginer un tableau composé par un ancien chef de l'Etat qui n'est ni Kabila ni Félix Tshisekedi. Celui qui vient de passer la main après les deux mandats de cinq ans consécutifs. C'était lui le Commandant suprême des forces armées.

Comment alors expliquer qu'un ancien Commandant suprême des forces armées soit gardé par les éléments de la Police nationale et non ceux de l'armée, formés pour la guerre? Qu'en est-il alors des anciens chefs d'Etat-major généraux? Sont-ils aussi gardés par les éléments de la Police nationale (PNC)? Or, l'ancien Commandant suprême est hiérarchiquement son supérieur, mais lui, il doit se contenter des éléments de la PNC.

Cette logique fait que la garde de l'ancien chef de l'Etat doit incomber à l'armée nationale. La difficulté, c'est qu'en RDC, c'est bien la toute première fois qu'il y a, en vie, un ancien Président de la république. On a même vu qu'au début de cette mandature en cours, les Congolais ont, quelques fois, eu des difficultés pour distinguer l'ancien chef de l'Etat du nouveau, même au niveau de leurs cortèges.

Alors que, dans certains pays comme la France, c'est bien connu, ce sont les Services de renseignements qui assurent la sécurité des anciens Présidents de la république, pas les policiers et leur pension est connue à l'avance fixée par la loi.

Aux USA, la sécurité des anciens Présidents la république est assuré par le FBI et non la Police. Dans tous ces pays qu'on dit de vieilles démocraties, où plusieurs anciens Présidents de la République sont encore en vie, leur sécurité n'est pas aux mains de la Police ordinaire, mais des Services de renseignements.

Il n'y a qu'en RDC où il y a la différence et où les anciens chefs d'Etat seront traités comme d'anciens Administrateurs de Territoires, alors qu'ils ont bel et bien assumé les plus hautes charges de l'Etat comme Président de la République. On peut tomber à la renverse.

Pour revenir à Joseph Kabila, puisque c'est de lui qu'il s'agit, il n'est pas évident qu'il sentirait sa sécurité pleinement garantie par 44 policiers. Ce qui pourrait le contraindre à aller rechercher cette sécurité à l'étranger.

Kabila, en exil quelque part en quête des conditions de sa sécurité, ce serait la pire des choses pour les Congolais, car sa place est bien ici au pays de ses ancêtres et non ailleurs. Dans son règne de 18 ans, il y a eu des choses à redire, ce qui est tout à fait normal.

Mais, à son actif, c'est que l'homme qui est Katangais-Lubakat se bat contre l'érection d'un Etat indépendant du Katanga revendiqué par les miliciens " Bakata-Katanga soutenus par certains Katangais. Au contraire, l'émiettement de cette province en cinq autres est une façon de freiner tout relent séparatiste de cette province. Pendant ses 18 ans de règne, on ne l'a jamais entendu prononcer le mot d'indépendance du Katanga. Chapeau bas à Joseph Kabila.


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