C’est, après la chute de Mabunda, la déchéance du gouvernement Ilunga et la perte de vitesse du coordonnateur du FCC Mwilanya, le dossier le plus sensible de ce premier trimestre dans le camp Kabila: le sort du Secrétaire permanent du PPRD, Ramazani Shadary, objet ces derniers temps d’une fronde qui prend de l’ampleur. Le maintien, hautement polémique, de Shadary aux commandes du parti-phare du FCC après avoir mordu la poussière à la présidentielle de décembre 2018, avait déjà empoisonné les relations au sein de cette méga plateforme. Depuis, la pression monte, les demandes pour l’éviction de celui qui gère le parti au quotidien. Mais sans grand succès jusque-là.

Plus que jamais, le climat semble être délétère au sein du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -PPRD-, secoué par des tempêtes d’origines diverses. Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, est la cible d’une fronde qui ne cesse de prendre de l’ampleur à la suite d’une série d’échecs essuyés par le parti de Joseph Kabila. Envoyé au front à la présidentielle de 2018, Shadary n’a pu mieux faire qu’une troisième place derrière le vainqueur Félix Tshisekedi et Martin Fayulu de Lamuka. C’était le premier échec.

Ensuite, ni Shadary ni Mwilanya, coordonnateur du Front commun pour le Congo -FCC-, regroupement politique de Kabila dont le PPRD est le parti locomotive, n’ont pu empêcher la défénestration du bureau Mabunda, la déchéance du gouvernement Ilunkamba, moins encore le basculement de la majorité parlementaire.

De quoi attiser le mécontentement et le ras-le-bol au sein du PPRD pour réclamer le départ du secrétariat permanent du parti de Ramazani Shadary, désormais face à l’heure de la décision. Le front anti-Shadary a ainsi vu le jour. Ses rangs grossissent jour après jours. 

Les jeunes sportifs du PPRD, menés par «Maitre Chaleur», sont les derniers à avoir rallié cette légion pour exiger la démission d’Emmanuel Ramazani Shadary et inviter le président national Joseph Kabila à nommer un nouveau secrétaire permanent. Griefs à charge de Shadary: népotisme, propos incendiaires à l’origine de la dislocation de la coalition FCC-CACH, piètre campagne électorale en dépit des moyens colossaux mis à sa disposition.

«Nous avons longtemps attendu le départ de Shadary de la direction du PPRD après sa défaite à la présidentielle. Il n’a pas su gérer sa frustration au point de contribuer, de par ses déclarations, à la détérioration des rapports avec CACH. Il n’est pas question de reporter encore la décision, de faire une nouvelle observation ou d’essayer de gagner du temps», souligne avec insistance un haut cadre du parti, non sans ajouter que «l’avenir du parti en dépend».

Patrick Nkanga, jeune et rapporteur du bureau politique du PPRD, est parmi les pionniers et ténors du front anti-Shadary. Via Twitter, il a publiquement déclaré: «L’heure est venue pour que des changements profonds s’opèrent au PPRD ainsi qu’au FCC», faisant indirectement allusion au départ de Shadary et Mwilanya. «Les camarades qui nous ont conduits jusqu’ici ont fait preuve de bravoure…Cependant, il est temps que dans un esprit de camaraderie, d’unité et de réconciliation, nous puissions procéder à des changements profonds dictés par la nécessité historique, sans que cela soit perçu avec subjectivité, loin de toute forme d’émotion», a-t-il soutenu dans son message du 17 décembre, soulignant que «l’heure n’est pas à la procrastination mais à la régénérescence autour de notre leader dans une harmonie intergénérationnelle».

Ce combat est désormais mené par un nombre considérable des jeunes au sein du PPRD dont Jimmy Ngalasi qui a fait du renouvellement dans le parti par la nomination des jeunes, son cheval de bataille.
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