Selon Augustin Kabuya, Secrétaire Général ad intérim du parti présidentiel (UDPS), le Président de la République a, avant de s’envoler pour Doha au Qatar, refusé d’apposer sa signature au bas de l’ordonnance portant nomination des membres du gouvernement Sama Lukonde dit des «Guerriers», le week-end dernier pour une seule raison : la faible représentativité de la femme. Certaines indiscrétions font allusion au dimanche de Pâques (4 avril 2021) comme date éventuelle de la fin de ce long suspense. Aussi, les commentaires vont-ils dans tous les sens.

Effectivement, plusieurs facteurs expliquent ce blocage de la publication du tout premier gouvernement made in Union Sacrée de la Nation qui est synonyme de la vision du Chef de l’Etat. Le pays navigue à vue faute de Conseils des ministres depuis pratiquement six mois.

La première cause est inéluctablement liée à la gestion des ambitions souvent démesurées dans quasiment tous les états-majors des partis et plateformes politiques. Se conduisant en roitelets, les chefs des partis et autorités morales mettent en avant leurs propres noms dans les listes déposées sur la table du Chef du gouvernement. Certaines têtes vomies par la population tiennent coûte que coûte à réintégrer la prochaine équipe gouvernementale. Ce qui est à l’opposé du renouvellement de la classe politique prôné par le fils du Sphinx de Limete de même que par le Premier Ministre qui, juste après sa nomination, a déclaré qu’une part belle serait réservée à la jeunesse et aux femmes dans son gouvernement.

Le deuxième facteur, c’est la contrainte liée à la réduction du nombre ou de la taille du gouvernement des «Warriors» alors qu’on observe une inflation des candidatures. Rien qu’à l’UDPS, plus de 80 individus s’empoignent pour un quota de 8 postes leur réservé. Ainsi, les marges de manœuvres de Sama Lukonde se rétrécissent-ils davantage. Pourtant, il a promis une réduction d’environ 30 % comparativement au gouvernement précédent. Histoire de réduire le train de vie de cette institution.

La troisième raison qui explique le retard de cette sortie, ce sont les consultations parallèles avec comme conséquence, le télescopage. Plusieurs centres d’impulsion : Félix Tshisekedi consulte, Jean Michel Sama consulte, Jean-Marc Kabund consulte, … C’est l’un des principaux facteurs de cet enlisement qui agace la population déjà plongée, depuis plusieurs années, dans la misère noire. «Le peuple d’abord» ne serait-il qu’un simple slogan ?

Le quatrième et dernier facteur, c’est le phénomène genre : la représentativité de la femme au sein du gouvernement. A ce sujet, la Constitution est aussi claire que l’eau de roche. En son article 14, alinéas 4 et 5, il est stipulé : «La femme a droit à une représentativité équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme – femme dans lesdites institutions». Le Président de la République qui a promis une participation de la femme à hauteur de 30% dans le gouvernement des «Warriors», n’aimerait visiblement pas se contredire, ni se dédire.


Félix Tshisekedi et Sama Lukonde doivent travailler minutieusement à des réajustements ou réglages en tenant compte du critérium géopolitique et aussi de la jeunesse et des personnes vivant avec handicap. Un dosage fort complexe, certes. Alors que le peuple tétanisé par la situation sociale somme toute délétère attend, lui, de pied ferme, non pas un poisson d’avril, mais un beau cadeau de Pâques : la mise sur pied d’une équipe de combat pour attaquer à la racine l’essentiel des maux qui freinent le décollage de la RD. Congo.

La Pros.

 

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