Au regard des libertés que les Kinois prennent avec les gestes barrières à longueur de journée, il y a lieu de s'interroger sur la nécessité de maintenir cette restriction.
Fausse alerte ! La nouvelle sur la levée du couvre-feu, répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, n'est, à vrai dire, qu'une fake-news. En témoignent les proches du Gouverneur de la Ville de Kinshasa qui ont publié, ce mercredi 17 mars, deux communiqués officiels rejetant l'authenticité de la correspondance en circulation.
Depuis hier en effet, un document annonçant la fin du couvre-feu fait le buzz sur le net. Emis sous le nom du Gouverneur de la ville de Kinshasa, ce document attribue à Gentiny Ngobila cette décision consistant à la levée du couvre-feu, décrété par le Président de la République, Félix Tshisekedi. Bien entendu, ce message, qui rejoint les attentes " du peuple d'abord ", suscite soulagement et euphorie dans le chef des Kinois, contraints de regagner leurs domiciles tous les jours, au plus tard 21 heures.
Juchés sur des motos ou engouffrés dans des taxis à l'approche de l'heure " H ", nombre de citadins se pressant de regagner leurs domiciles, jubilaient déjà, en lisant ce message dans leurs portables. De même, pour ceux qui se contentaient des rumeurs relayées de bouche à oreille.
La mise au point de l'Hôtel de ville de Kinshasa a suffi pour étouffer cette rumeur. En plus, les nombreuses barrières implantées par les forces de l'ordre à travers la capitale, voire le pays … à partir de 21 heures.
" C'est à partir de cette heure que le coronavirus commence à circuler ! Pas avant ", commentait, avec une dose d'humour, un sexagénaire croisé, en plein midi, dans les embouteillages au marché de Matete.
En dépit du couvre-feu, les Kinois ont fini, au fil du temps, par prendre des libertés face aux mesures barrières, exigées par les autorités pour freiner la contamination. Rares encore sont ceux qui portent correctement leurs masques en public, surtout dans les lieux à forte affluence.
Aux marchés, dans les églises, les écoles, les universités, et pire … dans les transports en commun, masques, distanciation, lavement de mains, ... semblent progressivement tomber en désuétude, en pleine journée.
L'on se demande, dès lors, s'il y a encore lieu de maintenir ces restrictions, bafouées davantage dans la sphère politique où se multiplient, au quotidien, des rassemblements de plus de dix personnes dans les carrefours publics, dans des salles ou encore lors des inaugurations et poses de premières pierres.
Finalement, clame le Kinois lambda, le couvre-feu, quoique voulu bénéfique, pose plus de problèmes qu'il n'en résout. Il restreint, argumente-t-il, les activités des couche-tard, de ces jeunes dames qui doivent leur survie à la débrouillardise. Aux heures de pointe, à l'approche de 21 heures, les attroupements redoutés reviennent au galop dans les parkings et contribuent aux bousculades dans les véhicules de transport en commun. Au détriment de la distanciation sociale.
COMMUNIQUE
Contrairement aux rumeurs qui circulent dans les réseaux sociaux faisant état de la levée du couvre-feu par le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, à travers un communiqué qui porterait sa signature, la coordination de la cellule de communication du Gouverneur de la ville tient à informer l'opinion publique qu'il s'agit d'un faux document dépourvu de toute authenticité.
La coordination de la cellule de presse et communication du Gouverneur rappelle que la mesure de couvre-feu dans l'ensemble du pays suite à la situation épidémiologique due à la Covid-19, a été une décision du Président de la république, Chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi, seul ayant les prérogatives de la levée dudit couvre-feu.
L'hôtel de ville demande à toute la population de Kinshasa de continuer à observer scrupuleusement la décision prise par le Président de la république.
Pour la Coordination de la cellule de communication et presse du Gouverneur
Belise OKONDA
Coordonnatrice