Au commencement, le FCC constituait la frange majoritaire de la Majorité post-élections de décembre 2018. Et le CACH, le pôle minoritaire de la même Majorité. Se découvrant "socialistes", façon social-démocrate, les deux familles s'unirent pour le meilleur. Manifestement pas pour le pire. La preuve, le divorce survenu après près de deux ans seulement de mariage.
A la suite de cette séparation, un constat tout de même. Le FCC devient le bloc majoritaire de la Minorité et le CACH demeure le segment minoritaire de la nouvelle Majorité. Un chiasme révélateur de ce que les "partenaires de et dans l'alternance" sont unis par le sort? Possible.
En tout cas, l'alchimie de départ garde ses caractéristiques même à l'envers. De l'alchimie à la chimie, il n'y a qu'un pas à franchir avec Antoine Lavoisier lorsqu'il constata que "rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transforme". Pour le coup, le FCC garde sa majorité, mais au sein de l'opposition. Et le CACH conserve sa minorité, cette fois-ci, au sein du giron appelé Union sacrée de la Nation.
Plus sérieusement, une nouvelle opposition nous est née. Ex abrupto ? Par prestidigitation ? Un peu de deux. Pour ceux qui sont d'avis que le Congo-Zaïre n'a pas encore fini sa mue du pays entièrement à part en pays à part entière, la naissance de la nouvelle opposition hors "fécondation électorale" n'a rien d'anormal. Pour un pays encore sui generis, le champ des possibles est infini.
Voilà que le FCC, dispensateur du pouvoir, mieux des pouvoirs jusqu'il y a peu, va devoir apprendre à faire de l'opposition ! Au niveau central comme dans nombre de provinces touchées également par le "variant rd congolais", ces assemblées provinciales, qui voient le FCC subir la même transmutation qu'à l'Assemblée nationale. Sans qu'il n'y ait eu élections anticipées !
Les électeurs voient la carte politique, la couleur des assemblées changer sans eux ! On n'arrête pas le génie politique zaïro-congolais !
Si le "pape francophone" des sciences politiques du siècle dernier, Maurice Duverger, peut se retourner dans sa tombe en apprenant ce qui se passe sur la scène politique rd congolaise, William Shakespeare a pondu une citation qui permet de tout considérer avec philosophie. A savoir "ce l'on ne peut éviter, il faut l'embrasser".
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