Le blocage se situerait toujours au niveau de la représentativité des femmes, a confié à Forum des As, un haut cadre de l'UDPS joint dans la soirée d' hier au téléphone. Par ailleurs le parti présidentiel assure avoir déjà déposé la liste de ses ministres et vice-ministres.







Tout le monde attendait la sortie du Gouvernement Sama Lukonde à Pâques. Nenni. L'Exécutif central si proche s'éloigne. Contacté hier tard dans la soirée par Forum des As, un responsable de l'UDPS croit trouver les raisons du " blocage " dans le chef des responsables de partis et regroupements politiques. Ceux-ci, affirme à haute et intelligible voix ce haut cadre du parti présidentiel, rechigneraient toujours à l'idée de tenir compte de la représentativité des femmes dans le Cabinet Sama Lukonde. C'est à croire que le sit-in des femmes le vendredi 2 avril, qui exigent des listes paritaires, n'aurait pas fait bouger les lignes.

Et les choses en sont là : un peu plus de trois semaines (22 jours) après la rentrée parlementaire et 50 jours après la nomination de Jean-Michel Sama Lukonde au poste de Premier ministre, le pays n'a toujours pas de gouvernement de plein exercice. Même si pour sa part, l'UDPS confie avoir déjà déposé les noms de ses ministres et vice-ministres pour la formation de l'équipe Sama.

Même alors, le problème reste entier. Dans l'opinion, l'impatience vire au doute même si le Haut Représentant du Chef de l'Etat a raison quand il affirme qu'il n'y a pas de délai buttoir pour la formation du Gouvernement. Sa dialectique se heurte cependant à la réalité. A savoir que faute d'un gouvernement responsable, le pays n'est plus gouverné depuis longtemps. On n'a déjà passé un trimestre à ne rien faire.

A noter que la RDC est différente de certaines démocraties occidentales coutumières du fait. Ces pays, même sans gouvernement, arrivent à faire tourner la machine via une administration bien huilée. Et cette absence d'Exécutif débouche sur une anomalie institutionnelle qui fait à nouveau de la Présidence " le gouvernement de la République ".

Cette situation pose quand même problème, quand on sait que l'institution Président de la République n'est pas politiquement responsable devant le Parlement. Pourtant, la Communauté internationale - partenaires extérieurs, organisations internationales- n'a pour interlocuteur crédible, symétrique que le Gouvernement de la République. Celui qui est là (le Gouvernement Ilunkamba) n'a plus le pouvoir d'engager l'Etat parce que réputé démissionnaire. Il n'est plus non plus responsable devant l'Assemblée nationale parce qu'il a été désavoué devant celle-ci. Il va sans dire que même sans date buttoir, la mise sur pied du Gouvernement s'avère un impératif. Et la RDC ne peut s'offrir le luxe d'évoluer sans balises.

Tout bien considéré, ces difficultés à l'allumage envoient un mauvais signal à l'extérieur. Dès lors que le président Félix Tshisekedi s'est débarrassé de son allié d'hier, le FCC de son prédécesseur Joseph Kabila, pour affirmer son leadership dans la conduite de la politique de la Nation, cette attente interminable du Gouvernement donnerait à supposer que le Chef de l'Etat congolais serait encore en proie à des blocages certains.

Tout le problème est de savoir lesquels. Loin de ces questions politiques, les Congolais eux attendent que leur ordinaire s'améliore. Attentes légitimes au regard des difficultés sociales qui ne font que s'amonceler. Ils ne demandent rien d'autre qu'une meilleure qualité de vie. Satisfaire leurs besoins vitaux en eau, électricité et soins de santé de qualité. Seul un gouvernement de plein exercice est censé donner des réponses à toutes ces nombreuses aspirations de la population.

En d'autres termes, les différentes manœuvres autour de la formation du Gouvernement administrent comme une preuve par l'absurde que le peuple d'abord se cherche encore un contenu.


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