La manifestation anti-insécurité organisée ce samedi 24 avril par la coalition d’Opposition LAMUKA a été réprimée avec une rare violence.



Dès le début de la matinée, quelques détachements de policiers étaient visibles dans divers points stratégiques de la capitale Kinshasa. Notamment devant la résidence d’où avaient prévu de partir Martin Fayulu et Adolphe Muzito.


Ces manifestations pour dénoncer et compatir avec les populations victimes des massacres perpétrés par les groupes armés à l’Est du pays ont été interdites par l’hôtel de ville en raison des mesures édictées pour lutter contre la Covid-19 et les instructions de la l’Autorité Suprême.


Pour le tandem Fayulu- Muzito point n’est besoin d’obéir à un ordre manifestement illégal. Et l’agenda de LAMUKA de manifester a été maintenu.


En fin de matinée, ce samedi, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont tenté de braver l’interdiction de manifester à Kinshasa. L’opposant Martin Fayulu, escorté par la police qui lui a demandé de regagner son véhicule, dénonce un État de « non droit ».


Jean-Pierre Lisanga Bonganga regrette que les bases de la démocratie et État de droit se sont écroulées. « Nous sommes en face d’une dictature. Pire que ce que nous avons vécu à l’époque de Kabila», a-t-il reconnu.


L’Est congolais est en proie à l’insécurité depuis 25 ans. Un récent rapport de l’ONG Human Rights Watch et du Groupe d’étude sur le Congo a répertorié plus de 130 groupes armés dans le Grand-Kivu. Les massacres se sont accentués dans la région de Beni depuis 2020.


Plusieurs observateurs se demandent l’intérêt des autorités congolaises à étouffer dans l’œuf une telle manifestation dont les causes sont nobles et non-politiciennes. Les raisons de Covid-19 avancent ont du mal à convaincre plus d’une personne car il y a pas longtemps on se souviendra que des manifestations de l’UDPS en période de Covid-19 n’ont pas été interdites et même plus tard dans la soirée du samedi 24 avril, le Chef de l’État a, dans une rencontre de haute portée, réuni plus de 250 élus nationaux sans respect de moindres mesures barrières, au cours de laquelle, Félix Tshisekedi les a rassurés de sa volonté politique à mener le bateau Union Sacrée à bon port.


Pourtant les hommes du Président ne donnent pas la capacité à Fayulu et Muzito de mobiser plus de 100 manifestants. Les commentaires qui ont inondé les réseaux sociaux criblent les leaders de LAMUKA. D’après certains, ils auraient réussi à mobiliser à peine 50 manifestants. Pourquoi leur interdire ce droit constitutionnellement reconnu. On est responsable ou complice de ce qui se passe à l’Est ? L’opposition est-elle en voie d’être éradiquée en RDC ? Toutes ces questions caressent nos esprits.


A la dernière question, depuis sa prise de pouvoir, le parti présidentiel ne cesse de claironner qu’aucun autre parti d’opposition ne fait mieux ou n’existe pratiquement plus.

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