L’inconscience nationale et l’égoïsme qui caractérisent certains décideurs congolais fossoyeurs du tissu économique et Social ainsi que la politique du pays.
En effet, les aveux d’échec d’Albert Yuma ne sont que les propos lénifiants destinés à faire les yeux doux à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ils ont revolté plus d’un congolais.
C’est le cas de l’analyste politique et professeur d’université José- Adolphe Voto. Ce dernier n’est pas allé par le dos de la cuillère pour exprimer sa déception sur la dernière déclaration de du PCA de la Gecamines lors d’une interview accordée à la presse internationale.
« Je suis très déçu, très déçu par les propos d’Albert Yuma d’autant plus qu’il est parmi ceux qui ont monté ce qu’on a appelé les contrats miniers. Yuma était conseiller financier de Joseph Kabila, à la fois dans son cabinet privé comme public.
Ce qui est revulsant est que Yuma est aussi Patron du patronat. Je ne sais pas comment il y est arrivé. Parce que Albert Yuma n’est pas connu comme homme d’affaires dans ce pays.
Yuma était employé. Par quelle magie est-il devenu patron et en même temps à la tête de la Gecamines, entreprise publique. On peut curieusement imaginer sa double casquette au moment des négociations entre les investisseurs et la Gecamines. Yuma cumulait simultanément le statut de juge et celui de partie. Ainsi, d’un côté il agissait en tant que patron du patronat appelé à défendre les investisseurs qui arrivent; et de l’autre, en tant que patron de la Gecamines, à défendre les intérêts de l’État. Et le voir aujourd’hui tenir ce genre de discours, c’est très décevant. », a déclaré le professeur Voto au cours de l’émission Kiosque sur CCTV.
En effet, dans un entretien avec le journaliste de RFI Alain Foka, l’actuel Président du Conseil d’Administration de la Gecamines était passé aux aveux sur l’existence des contrats leonins et du bradage des mines de la République Démocratique du Congo par le clan et les dignitaires du régime de Joseph Kabila. À cet effet, la Gecamines a été saucissonnée et ses carrés miniers cédés et vendus à vil prix à des multinationales étrangères. Ce qui a fait perdre à la RDC plus de 60% des recettes budgétaires.
Maîtrisant l’histoire de la Générale des Carrières et des Mines, partant de l’Union Minière du Haut-Katanga, entreprise belge à sa nationalisation par le Maréchal Mobutu d’heureuse mémoire, José – Adolphe Voto s’est dit choqué de constater que ce sont les « Katangais » eux-mêmes qui ont détruit la Gecamines malgré les sacrifices consentis par le Président Joseph-Désiré Mobutu.
« Ce qui me choque dans cette affaire de la Gecamines, vous vous rappelez, la Gecamines c’était l’Union Minière du Haut-Katanga, une entreprise belge. C’est Mobutu qui s’est battu pour arracher cette entreprise aux belges. Il l’a nationalisée et en a fait une entreprise congolaise… », a-t-il souligné .
Et de révéler, « ce qui me choque ce que ça soit des Katangais qui fassent ça.
C’est Kabila, c’est Yuma, c’est Katumba Mwanke… qui ont détruit la Gecamines. Que cela soit fait par d’autres personnes, on comprendrait, mais pas par les Katangais eux-mêmes… Je crois qu’à un moment, il faut que la République demande des comptes aux gens ».
Pour le professeur Voto, l’État congolais devrait exiger des comptes à certains compatriotes.
« ( …)Je crois que ça devait donner du courage à l’actuel gouvernement d’ouvrir des enquêtes et d’établir les responsabilités », a-t-il conclu.
Pendant plus de 18 ans de règne de Joseph Kabila, il a été constaté une monopolisation de la gestion du secteur minier par la communauté Katangaise.
Le cas du ministre de Mines Martin Kabwelulu, du portefeuille Willy Kitobo et le cas des Directeurs généraux des entreprises publiques comme le Cadastre Minier avec Jean-Félix Mupande – katangais lui aussi – et du CEEC avec le DG Nyembo sont une parfaite illustration de cette situation.
La République Démocratique du Congo est un pays de paradoxe. Le pays est premier producteur mondial de cobalt, premier producteur africain du cuivre, producteur de diamant, producteur de zinc, producteur du coltan alors que sa population croupit dans la misère.
Alain St. Bwembia