La nouvelle équipe gouvernementale compte désormais 56 ministres, une réduction cosmétique, bien loin de la taille annoncée pourtant avec fracas par le Premier Ministre Sama Lukonde, le jour de sa nomination.




Le casting d’un gouvernement formé de plusieurs forces politiques est un exercice plutôt périlleux. Entre équilibre géopolitique, représentativité et calculs de survie politique, la manœuvre peut très vite ressembler à une marche de funambule sur une corde raide.


L’annonce du nouveau gouvernement, publié, grande nouveauté, dans l’après-midi du 12 Avril 2021, mérite d’être saluée du moins pour les questions de forme, observe un kabiliste de la première heure. Des nouveaux visages, notamment des jeunes et de nombreuses femmes, sont propulsés à des postes de visibilité.


Gouvernement de séduction ne rime évidemment pas toujours avec gouvernement de combat. Des guerres, il devrait y en avoir très vite et les « warriors » sont prévenus. Il y a tout d’abord le bataillon des recalés qui grognent en silence, estimant que l’Union sacrée ne leur est pas suffisamment reconnaissante.


D’un autre côté, plusieurs transfuges du FCC ainsi que d’autres députés issus d’autres plateformes politiques rêvaient, en effet, d’une place aux côtés du Premier Ministre Sama Lukonde. C’était évidemment sans compter avec la froideur des concepteurs de cette équipe Union sacrée.


Aux opérations depuis son quartier général de Binza Pigeon, Kitenge Yesu a clairement réussi à imposer sa loi, en veillant au grain de son maître et en écartant au passage le réseau d’Augustin Kabuya et de Jean Marc Kabund.


Preuve incontestable de ce triomphe, l’absence remarquable des combattants au sein du nouveau gouvernement et l’émergence de plusieurs vertébrés. Les promesses faites par Kabund et Kabuya se sont donc évaporées alors que les militants de l’UDPS baignent dans une amère frustration.


L’ ombre de kitenge yesu suffira-t-elle pour déjouer les contraintes économiques et budgétaires qui rendent les chances de réussite de ce gouvernement presqu’illusoires ? Quels sont les moyens réels dont dispose ce Gouvernement qui se veut prometteur?


Rien ne permet de nourir l’optimisme d’autant que les prochaines priorités portent sur les indemnités de sortie des membres de l’ancien gouvernement et les frais d’installation du gouvernement Lukonde.

Des chiffres qui donnent le tournis à la calculatrice de la République et qui rappellent qu’il faut très vite oublier l’idée de faire des économies sur le train de vie de l’État.


Quoiqu’il en soit, cette nouvelle équipe devra répondre aux attentes du peuple dont l’une est la tenue des élections dans le délai constitutionnel. Les recentes déclarations des différentes parties prenantes y compris de celle de l’Union européenne font de 2023 un horizon déterminant.


La mission du Gouvernement pourrait également se compliquer si certains nommés s’imposent un temps d’apprentissage alors que tout est urgent ou presque. En cas d’échec, les bases de l’Union sacrée pourraient être ébranlées.

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