Il était la première personnalité politique congolaise de premier rang à réagir aux propos du président rwandais qui a, sans gêne, affirmé qu’il « n’y a pas eu de crimes » commis dans l’Est de la RDC, par ses troupes ou les autres forces citées dans le rapport Mapping.
Après que plusieurs autres de ses compatriotes lui ont emboîté le pas, le leader de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé) se dit heureux qu’il y ait encore des Congolais opposés à la falsification de l’histoire de la République démocratique du Congo (RDC).
« Je suis heureux de constater qu’il existe un grand nombre de personnalités congolaises qui refuse la falsification de notre histoire », s’est réjoui l’ancien candidat à la présidentielle passée.
Dans sa réplique incisive à Kagame, le porte-étendard de Lamuka a fait savoir qu’aucun Congolais n’acceptera les propos négationnistes de qui que ce soit sur les crimes commis en RDC.
Mercredi 19 mai dans une interview aux médias, Félix Tshisekedi s’est refusé de répliquer frontalement à son homologue rwandais. Il a privilégié de le faire par la voie diplomatique.
« Je ne suis pas là pour répliquer à mon homologue, c’est quelqu’un avec qui j’ai des bonnes relations, je saurai comment passer le message autrement », a-t-il dit.
Intervenant sur RFI et France 24, Paul Kagame a affirmé qu’«il n’y a pas eu de crime, absolument pas», dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Les propos du président rwandais souillant la mémoire des victimes, ont provoqué un séisme. Des protestations ont fusé de partout.
«Paul Kagame n’était jamais allé si loin dans sa façon de narguer les Congolais», a estimé Juvenal Munubo, membre de la coalition au pouvoir, mais qui s’est dit «étonné du silence» des autorités congolaises.
Entre 1996 et 2002, «des armées du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi ont fait régner la terreur et des campagnes d’épuration des populations civiles. Non au négationnisme», a réagi, pour sa part, l’ancien ministre de la jeunesse Billy Kambale.
Une marche est prévue ce vendredi devant l’ambassade du Rwanda à Kinshasa. C’est un regroupement politique proche de l’ex-président Kabila qui a appelé à manifester.