« Des opérations spéciales ont donc été menées en vue de traquer les narcotrafiquants », a expliqué le major Alphonse Landu, chef de l’unité de lutte contre la criminalité de la police de Kinshasa, lors d’une cérémonie dans la cour du commissariat provincial.
Dans une première opération, 98 personnes ont été interpellées: 20 dépositaires et vendeurs (12 hommes et 8 femmes), 78 consommateurs (68 hommes et 10 femmes).
Tous sont là, assis par terre, penauds ou combatifs, écoutant le major décrire leurs présumés méfaits devant le gouverneur de la capitale Gentiny Ngobila, son chef de la police le général Sylvano Kasongo et quelques autres dignitaires.
Parmi les « consommatrices », Sandra, 33 ans, sourit, hausse les sourcils. « Je n’ai jamais consommé », assure-t-elle ensuite à l’AFP, affirmant avoir été injustement arrêtée « par la patrouille ».
Dans le groupe des « tenanciers et vendeurs », « Baleine » –« c’est mon surnom », dit-il – est invité comme les autres à se lever pour faire face aux autorités. Il est handicapé, quelqu’un l’aide à bouger son corps massif et se tenir sur ses béquilles.
Lui aussi affirme après la « présentation » qu’il n’a jamais dealé. « J’ai été arrêté en possession d’une simple bougie », jure-t-il. Son neveu arrêté lui aussi? « Ma tête à couper, il ne consomme même pas! »
Au milieu de l’assistance, la marchandise saisie par la police a été déposée sur deux tables.
Le major détaille: cocaïne, héroïne, chanvre à fumer, pipe et, point focal de l’opération de police, petits sachets de « poudre communément appelée bombé ». A côté des tables, un fût en plastique contient des morceaux de catalyseurs noircis, matière première dont est extraite la poussière qui, mêlée à « des produits pharmaceutiques », donne la « bombé ».
Parmi les interpellés, certains seront présentés au parquet et poursuivis, d’autres iront dans le sud-est du pays, dans un centre où sont envoyés les jeunes délinquants employés aux travaux des champs.
AFP