Enfin, les écoles conventionnées catholiques et protestantes de Kinshasa, dans leur ensemble, ont décidé de lever la grève aujourd’hui mercredi, 10 novembre 2021. Cette bonne nouvelle qui circule depuis lundi jours parmi les syndicalistes et dans les réseaux sociaux est une solution momentanée qui vient suspendre une grève spontanée, non programmée qui a plombé la rentrée scolaire du 04 octobre dernier, lancée à partir de la ville de Mbuji-Mayi par le Professeur Tony Mwaba Kazadi, ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST). Certains responsables de ces écoles – à l’exemple de Bosangani, de Boboto, Bonsomi, Shaumba etc. – qui ont été contactés ont précisé qu’ils ont même appelé certains parents au téléphone pour les inviter à conduire aujourd’hui mercredi 10 novembre leurs enfants à l’école.
Cette évolution positive de la situation est à encourager pour permettre à tous les élèves du pays d’étudier régulièrement ; eux qui ont déjà énormément perdu des heures des cours depuis mars 2020, à cause de la survenue de la pandémie de la Covid-19. Toutefois, les enseignants des écoles conventionnées catholiques et protestants particulièrement qui, avant la survenue de la politique de la gratuité de l’Enseignement de base, bénéficiaient d’un système de prise en charge d’une partie de leurs salaires par les parents d’élèves (système nommé ‘motivation’), se sont estimés lésés par la suppression de cette pratique. Cela malgré le doublement des salaires de tous les enseignants que le gouvernement avait accordé lors de la mise en œuvre de la politique de la gratituité, avec promesse d’un 2ème et même 3ème palier de salaires.
A Kinshasa, l’Hôtel de Ville fixe les frais scolaires de 20.000 Fc à 600.000 Fc
C’est ainsi qu’à la rentrée du 04 octobre, ces enseignants et leurs syndicats ont initié une grève qui a atteint les autres réseaux d’enseignement, particulièrement dans la capitale et à l’Est du pays. Ils ont exigé une clarification du champ d’application de la gratuité, le paiement du 2ème palier de salaire, de la prime de brousse, de l’extension de la Mutuelle de santé, etc. Même si ce débrayage a été qualifié d’illégal, cette situation a obligé le gouvernement à reconvoquer la Commission paritaire Gouvernement-Banc syndical dont les travaux ont été suspendus une semaine avant la rentrée des classes. Et présentement, ces négociations se déroulement depuis une semaine à Kisantu et les échos qui nous parviennent sont optimistes pour une bonne solution de la crise
De Kisantu, le ministre de l’EPST a clarifié le champ d’application de la gratuité qui, conformément à la Constitution, ne concerne que le cycle d’étude primaire. Là, l’enfant ne doit rien payer, en dehors de l’uniforme que ses parents ont le loisir d’acheter n’importe où. Par ailleurs, pour les classes de la maternelle et de secondaire (7ème, 8ème et de 1ère à 4ème des humanités) chaque gouvernement provincial est sensé fixé les frais nécessaires que les parents d’élèves doivent payer pour la scolarisation de leurs enfants.
Des religieux qui se satisfont des souffrances des masses
Profitant de cette ouverture, Charles Mbutamuntu, ministre provincial de l’Education de la Ville-Province de Kinshasa a signé et publié le lundi 08 novembre 2021, un arrêté – après avoir consulté certains partenaires éducatifs kinois – fixant les frais scolaires pour le cycle secondaire et humanité de 20.000Fc à 50.000Fc pour les écoles qu’il a qualifiées être de la 1ère catégorie ; et de 50 à 300 USD (ou 600.000 Fc) pour celles classées dans la seconde catégorie.
C’est ainsi que sans attendre, ces écoles de la 2ème catégorie, dirigées essentiellement par des religieux se sont réjoui et ont sauté sur l’occasion pour déclarer la fin de la grève et rappeler vite les parents pour venir payer ces montants désormais tolérés par l’Etat dans leurs caisses à l’école. En RDC, nous avons des religieux qui ne prient pas le même Dieu que les communs des Congolais et se réjouissent des souffrances des masses. Bizarre.
SAKAZ